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D'or et de feuL'art en Slovaquie à la fin du Moyen Âge |
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Musée de Cluny, ParisExposition du 16 septembre 2010 – 10 janvier 2011L’exposition "D’or et de feu" réunit plus d’une soixantaine de sculptures, peintures, enluminures et objets d’orfèvrerie : autant de trésors patrimoniaux qui font découvrir l’un des grands centres artistiques européens de la fin du Moyen Âge. Les prêts ont été consentis par des musées et, pour la première fois et à titre exceptionnel, par des édifices religieux slovaques. Si elle est géographiquement proche de l’Union européenne, dont elle est membre depuis le 1er mai 2004, la Slovaquie semble encore lointaine pour beaucoup. Pourtant, sa capitale, Bratislava, n’est située qu’à 60 km de Vienne, et le pays compte comme voisins la Pologne ou l'Ukraine.
Au XVe siècle, la Slovaquie est une province du royaume de Hongrie, intégrée au puissant empire des Habsbourg. Elle connaît alors une prospérité sans précédent, liée à l’essor des comptoirs marchands et au développement des mines de métaux précieux. Sous les pressions ottomanes à l’est du royaume de Hongrie, Presbourg, l’actuelle Bratislava, devient le lieu de repli du pouvoir, puis capitale et ville de couronnement des souverains. À la faveur de cet environnement économique et politique favorable, l’art connaît en Slovaquie un véritable apogée, marqué par des créations originales de premier plan.
Au coeur de l'exposition, le visiteur découvre l’une des productions les plus représentatives de cet art à travers les éléments de retables sculptés et peints. Ces ensembles, pour la plupart encore en place au sein des églises slovaques, frappent par leurs structures architecturales complexes, l’opulence de leur décor et leurs dimensions exceptionnelles. En effet, statues et panneaux peints issus de ces retables sont bien souvent plus grands que nature. L’échelle de la Vierge d’Annonciation provenant de Velký Biel ou du relief de la Nativité (Galerie nationale slovaque) surprend ainsi par rapport aux proportions habituelles de ce type d'oeuvres. L’excellent état de conservation de ces pièces permet d’apprécier l’intensité des expressions et le traitement subtil des figures. La plupart des oeuvres sont rehaussées d’une polychromie chatoyante par l’éclat de ses ors et de ses rouges.
Véritable carrefour commercial, la Slovaquie au XVe siècle brasse une population cosmopolite : marchands allemands, noblesse hongroise, agriculteurs slavophones. Si l'art de cette région doit beaucoup aux oeuvres et aux artistes des pays germaniques limitrophes, et notamment de Vienne, des personnalités développent une création originale particulièrement bien préservée. L'exposition s'attarde ainsi sur maître Paul, actif à Levoca dans l'est du pays et travaillant au contact des oeuvres de Veit Stoss, qui tient son atelier à Cracovie. De ce dernier, les réalisations de maître Paul conservent un certain idéalisme, mais se démarquent toutefois par un sens nouveau du mouvement et de la monumentalité, à l'image de l'imposante Crucifixion de Kezmarok.
Objets d'orfèvrerie et manuscrits donnent également un aperçu
de l'intensité et de l'étendue de l'activité artistique. Monstrances, calices, chartes
enluminées : autant d’objets qui frappent par leurs dimensions, leur exubérance et la qualité
de leur décor, et qui sont le témoignage de la richesse économique et culturelle du pays. On
peut citer par exemple l'étonnant Antiphonaire de Johannes Han, manuscrit exécuté vers 1487-
1488, où différents styles se côtoient.
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