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Norbert Ghisoland

Botanique, Bruxelles

Exposition du 17.02.11 - 27.03.11




Le Botanique rend hommage à Norbert Ghisoland, l’un des maîtres belges de la photographie du siècle passé.

Né en 1878 d’un père mineur, Norbert Ghisoland a photographié pendant près de 40 ans les habitants du Borinage. A travers des portraits soigneusement composés, cet "anthropologue involontaire" a offert à ses contemporains l’occasion de s’évader de leur condition modeste, le temps d’un cliché.

Grâce à l’évolution rapide des techniques photographiques qui permet dès la fin du XIXème siécle de réduire fortement les coûts de production de chaque photographie, se faire tirer le portrait n’est bientôt plus l’apanage des classes fortunées. Les studios fleurissent dès lors, même dans les régions les plus pauvres et à Frameries, où Ghisoland s’est installé, ce sont pour la plupart des familles de mineurs qui défilent devant l’objectif. Ils viennent immortaliser les moments les plus joyeux ou les plus solennels de leur existence : baptêmes, communions, mariages bien sûr, mais aussi des épisodes qui nous semblent parfois plus anecdotiques comme une victoire sportive, un déguisement particulièrement réussi, l’achat d’un nouveau costume...

Devant un décorum tout droit issu de la plus pure tradition de l’histoire de l’art, les modèles apparaissent parés de leurs plus beaux atours. A travers ce faste de pacotille, c’est un bouton de chemise manquant, des souliers usés ou encore un regard empli de tristesse qui viennent parfois trahir la précarité et la dureté de leur condition. Tour à tour amusants et émouvants, les portraits rigoureusement mis en scène par Ghisoland confèrent toujours à leurs modèles élégance et dignité.

Loin de se considérer comme artiste ni même comme témoin de son temps, Ghisoland n’avait pour ambition que de renvoyer à ses clients l’image d’eux-mêmes dont ils rêvaient. C’est pourtant une œuvre d’une grande puissance qu’il a laissée derrière lui et qui connaît aujourd’hui une renommée internationale. Sa production prolifique (des 90.000 plaques d’origine, il n’en reste "que" 45.000), découverte par hasard par son petit-fils dans le grenier familial en 1969, a depuis lors fait l’objet de plusieurs expositions en Belgique et à l’étranger, notamment une rétrospective au Palais de Tokyo à Paris en 1991 et de plusieurs publications dont une monographie parue dans la collection Photopoche la même année.

A l’occasion de l'exposition, conçue en collaboration avec le petit-fils de l’auteur, Marc Ghuisoland, le Museum du Botanique accueillera de nombreuses plaques encore inédites et inconnues du public ainsi qu’un nouveau catalogue consacré à l’exposition.



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