Museum Night Fever

Et Cendrillon aurait bien tort de regagner sa chaumière à minuit… Le dance floor du Palais des Beaux-Arts s’embrasera alors sous la déferlante de beats des Londoniens de New Young Pony Club et de La Fille d’O feat. Part Time Punks, avec aussi le gagnant du concours de DJ de la Museum Night Fever.

La Museum Night Fever, c’est une belle façon de dire "non" aux stéréotypes éculés qui voudraient que les musées soient des endroits poussiéreux, sans attrait pour les jeunes. Comment ? En proposant à des jeunes (écoles, maisons de jeunes, artistes… – voir les nombreux exemples en annexe) de s’associer aux musées pour développer une programmation originale et qui corresponde à leurs intérêts. La Museum Night Fever souhaite aussi s’adresser à tous les jeunes et pas seulement aux fans de culture. Quelques exemples parmi d’autres : au BOZAR, l’association Beeldenstorm a développé un projet avec des élèves de l’enseignement spécial (Zaveldal) et de la VUB ; au Wiels, les élèves de l’Institut Sainte-Marie de Saint-Gilles, une école multiculturelle, proposent un atelier de sérigraphie ; le Musée de la Ville de Bruxelles ouvre ses portes aux visiteurs malvoyants et malentendants, en collaboration avec l’asbl Passe Muraille.

L’an dernier, la Museum Night Fever a attiré quelque 12.000 visiteurs, dont la majorité avaient entre 18 et 35 ans. En 2011, 19 musées participent à l’événement, avec 5 nouveaux venus : le Musée art & marges, le BIP-Bruxelles Info Place, le Muséum des Sciences naturelles, le Musée Wiertz ainsi que le Wiels. L’édition 2011 offre une bonne dose d’expérimentation et de partenariats originaux. Le soir de la Museum Night Fever, le visiteur est invité à regarder, mais aussi écouter, goûter, sentir, et même toucher. Quelques coups de projecteur sur une programmation à apprécier avec tous les sens, ou presque...

Dans les musées, c’est bien connu : on ouvre grand les yeux. Lors de la Museum Night Fever, on pourra les écarquiller devant quelques-unes des grandes expos du moment : Venetian and Flemish Masters et la rétrospective consacrée à Luc Tuymans au BOZAR ou encore, la passionnante exposition David Seymour (Chim) au Musée juif de Belgique (dernier week-end !). Les collections permanentes des musées réserveront aussi leur lot de surprises : au Musée de l’Armée, le thème de la soirée sera I Love a Wo(man) in Uniform, avec e.a. un défilé de mode ; au Coudenberg, des bonimenteurs et des initiations de danse nous catapulteront à l’époque de la Renaissance ; du côté du Muséum des Sciences naturelles, une chorégraphie mêlant danse, poésie et rythmes tribaux nous emmènera de la salle des dinos à celle des baleines ; du swing au Musée de la Banque nationale avec des démonstrations de danse de salon par deux employés, lauréats du championnat du Benelux de cette discipline.

Ce qui nous amène aux plaisirs de l’oreille ! Et là, c’est sûr, il y en a qui vont planter leur tente au Musée des Instruments de Musique ! On y écoutera Suarez "qui attend", Broken Glass Heroes et son univers sixties, l’indierock de You and You et beaucoup, beaucoup d’autres choses… La vénérable Porte de Hal vibrera, elle, jusque dans ses fondations pour une soirée dubstep où DJ BunZerO alternera aux platines avec ses apprentis DJs. Retour au centre avec le Musée BELvue qui mettra, une fois de plus, un label belge à l’honneur. Parmi les poulains de l’écurie Debonair, on se réjouira e.a. de la douce présence de The bear that wasn’t. Juste en face, au BIP, la radio des étudiants du Rits, XL Air, proposera un programme sur Bruxelles, avec musique et invités studio. Autre lieu, autre style : la Finta Giardiniera de Mozart sera le fil rouge d’un fabuleux parcours jalonné de performances à travers les différents ateliers de La Monnaie. A Molenbeek, le site industriel de La Fonderie résonnera de chants révolutionnaires. Les esprits idéalistes et romantiques apprécieront aussi la soirée poétique et musicale du Musée Wiertz.