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Miquel BarcelóTERRA-MARE |
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Palais des Papes, Grande Chapelle |
Ainsi, dans la même veine, le Palais des Papes recevra les oeuvres récentes et inédites de l’artiste majorquin, tandis que la Collection Lambert présentera la dernière décennie de ses créations picturales. Le musée du Petit Palais, désireux d’entretenir un dialogue entre art ancien et art contemporain a proposé à cette occasion de s’associer à la manifestation.
Le musée présentera des oeuvres gothiques de Majorque, jamais sorties d’Espagne depuis le Moyen Age. La Collection Lambert présentera un ensemble d’oeuvres des années 2000, dont la plupart n’ont jamais été exposées, essentiellement des peintures, des grandes oeuvres sur papier et quelques sculptures. Le rapport à l’histoire médiévale et à la géographie imaginaire (le développement du monde méditerranéen vers l’Afrique et l’Orient) sera fortement présent à travers des cycles de peintures de cartes et de paysages lointains, de bestiaires d’animaux fabuleux, de natures mortes aux fruits exotiques ou symboliques (grenades, courges aux titres épicuriens « De Natura Rerum »), de visages d’africains blanchis à la Javel, de rivages laissant découvrir d’étranges coquillages déposés par la marée, et de mers inconnues poissonneuses lavées par des cieux orageux.
Si la Collection Lambert propose une métaphore de l’antique « Mare Nostrum », ce monde réuni par la mer Méditerranée, c’est la « Terra Nostra » qui sera représentée au Palais des Papes, avec des bronzes en extérieur, éléphant géant en équilibre sur sa trompe sur le parvis du palais ou parterre de sculptures dans une cour intérieure, et des céramiques, des plâtres, des installations en terre cuite dans la Grande Chapelle du Palais. En 2006, pour le Festival, Miquel Barceló avait créé avec Josef Nadj le spectacle désormais mythique « Paso doble » où l’artiste et le chorégraphe combattaient sur une scène constituée de terre glaise devenant un écran géant face à un public médusé. A cette même période, Barceló terminait la réalisation de la Chapelle de la Cathédrale de Palma recouverte de plus de 300m2 de céramiques peintes en hommage au Christ, au partage des pains et la séparation des eaux.
C’est dans la continuité de ces expériences de l’art de la terre et celui du feu qu’il transformera la Grande Chapelle en un musée lapidaire. Il utilisera les sacristies où reposent des gisants, les autels et même les anciens trous de fixation des tableaux de Picasso exposés en 1970, pour y installer des sculptures monumentales, des vases ou des masques et des plaques de céramiques cuites dans un ancien four à tuiles nouvellement acquis par l’artiste à Majorque dans le but de réaliser cette exposition-événement à Avignon.
Enfin au Petit Palais, qui conserve une exceptionnelle collection de peintures italiennes et provençales du XIIIe au XVIe siècles, Dominique Vingtain, conservatrice du musée, présentera une exposition consacrée à l’art gothique majorquin totalement inédite en France. En effet, Miquel Barceló a convaincu le musée de Palma et d’autres institutions locales de prêter leurs collections de joyaux contemporains à la venue des rois de Majorque au XIVe siècle. Une trentaine d’oeuvres de conquête, de peintures religieuses et de sculptures polychromes sortiront pour la première fois hors de l’île pour être présentées dans un musée français. La sélection de ces chef-d’oeuvres sera établie par Joana Maria Palou i Sampol, directrice du musée du Palma et amie de longue date de Miquel Barceló. C’est elle, grande spécialiste de l’art ancien majorquin, qui avait réalisé la première exposition du jeune Barceló, encore étudiant aux Beaux arts de Palma.
Vingt cinq ans après, l’artiste lui a demandé de sélectionner un ensemble d’oeuvres (peintures, sculptures, céramiques et livres anciens) qui concourent à donner l’image du rayonnement de Majorque au temps de la splendeur d’Avignon. Autour des artistes Joan Rosat o Rosato, Pere Morey i Pere Marçol, le maître de l’Almudaina, Francesco Comes et Juan Daurer, un hommage spécial sera réalisé autour de Ramon Llull, figure digne de Pétrarque qui écrivit à la même période le sublime «Livre de l’ami et de l’aimé», dans le droit fil de la poétique des troubadours. Le commissariat de cette exposition sera assuré conjointement par les directrices des musées de Majorque et du Petit Palais.