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Michel Berberian |
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Tour Philippe-le-Bel, Villeneuve-lez-AvignonExposition du 5 mars au 24 avril 2011"Beaucoup d'entre nous voient l'artiste comme un bohémien vivant d'expédients et de déviances, en marge de la société, sans épouse ni vie de famille, buvant, se droguant, mangeant la semelle de ses chaussures. Michel Berberian travaillait dans la publicité, vit dans une maison avec femme et enfants, ne boit pas, n'a pris que le minimum de Côtes-du-Rhône pour ne pas passer pour un rabat-joie, et utilise ses chaussures pour marcher. Beaucoup voient l'artiste comme un être décalé ou inadapté dans un monde matérialiste, à la fois simple dans ses motivations et compliqué dans ses modalités. Michel lui, conduit sa berline avec célérité, sait faire un business plan, rédige des argumentaires commerciaux, installe la dernière version d'Internet Explorer sur son i-Mac et un système d'arrosage automatique dans son jardin. En fait, Michel, contrairement à certains peintres, ou plutôt à l'idée que l'on s'en fait, est adapté. Et pourtant, il peint. Il peint des hommes qui courent (l’Homme courant, “banal et tellement courant”), de grands oiseaux qui volent, des visages qui penchent, des femmes qui s'élèvent. Autant de personnages qui évoluent au milieu d'un magma complexe de couleurs vives (Les Mots d’estomacs, quadiptyque peint sur la notice d’un laboratoire pharmaceutique). Mais si Michel maitrise la complexité du "système", il est clair également qu'il en souffre. Dans ses tableaux, les personnages sont rongés, presque ravagés par le magma (L’homme en colère “Ne pas s’indigner, c’est abdiquer”). L'homme qui court est au coeur d'un bombardement, les têtes sont comme irradiées, l'oiseau paraît vitrifié en plein vol. Michel cherche à s'échapper… vainement : l'homme court dans un embrasement dont on sent qu'il dépasse le cadre du tableau, l'oiseau plane encore mais une nouvelle pluie de projectiles va le pulvériser, le visage a quasiment "perdu la tête" et la femme qui s'élève dans les airs n'est qu'un corps crucifié. On dit "la vraie peinture n'est pas décorative" et l'on pense qu'il n'y a pas d'artistes sans souffrance. Michel Berbérian exprime une souffrance particulière : celle de l'aliénation que nous subissons tous actuellement ; une aliénation qui, contrairement aux dictatures, est moins à l'extérieur qu'à l'intérieur de nous, une aliénation si intime qu'on ne peut que difficilement l'exprimer… à moins d'être un artiste."
"Et pourtant, il peint !" - A.P. 1999
Cet homme courant c’est un peu chacun d’entre nous. Courant après quoi ? Le progrès, le bonheur ou l’autobus ? Ou fuyant quoi, le chaos originel, la pression du monde moderne ou plus simplement se fuyant lui-même ? C’est en tout cas un homme universel, tellement humain avec sa fragilité apparente, banal et tellement courant.
Un jour, alors que je travaillais sur la campagne publicitaire d'un laboratoire pharmaceutique, je me suis aperçu que la notice thérapeutique d'un de leur médicament phare décrivait exactement les maux liés à la "malbouffe". Aussitôt, je saisis le texte et le faisai sérigraphier, très agrandi, sur des panneaux en carton épais que je prenai pour base au travail de cette série.
Partout le monde nous pousse à une légitime colère.
L’homme sain se doit de s’indigner, de protester contre le
sort, contre l’injustice, contre les forces qui nous dépassent.
Ne pas s’indigner, c’est accepter ou abdiquer. Alors, d’une
manière irrationnelle l’homme pousse un cri, une indignation,
une colère. Pour Michel Berberian, ce cri exprime toute
l’énergie de la fureur de vivre ou de survivre.
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