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Mathieu Mercier |
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Mathieu Mercier réalise des objets, peintures et sculptures qu’il agence sous forme d’installations. Avouant une passion pour le système D, il s'est fait connaître dans les années 90 par des réalisations inspirées des activités de loisirs : mobilier fait maison, peintures murales ou objets de catalogue. Il bricole, customise, réarrange les standards de la consommation de masse, tourne en dérision les formes domestiques de notre vie rangée.
Mathieu Mercier conçoit l’exposition comme un exercice de composition synthétique, permettant de renouveler l’approche, sur un mode intuitif ou analytique, des oeuvres présentées. Son travail, souvent relié aux notions d’usage et de signe, pose également des questions de production, d’esthétique et de connaissances véhiculées par l’ensemble des réalisations humaines, d’un point de vue pragmatique autant que symbolique. Ses oeuvres parlent de matérialité autant que d’immatérialité. Elles s’ouvrent formellement sur une polysémie référentielle inépuisable.
Mathieu Mercier a reçu le prix Marcel Duchamp en 2003.
Réunissant pour la première fois des oeuvres emblématiques réalisées depuis 1993 ainsi que des pièces inédites, cette exposition porte un regard "rétrospectif" sur un travail qui, aussi bien en France qu’à l’étranger, n’a jamais été montré dans son ensemble.
Mathieu Mercier mène une réflexion sur la définition de la place de l’objet à la fois dans l’industrie de la consommation et dans le champ de l’art. Sa recherche se traduit par un questionnement permanent sur les fonctions symboliques et utilitaires des objets. Le résultat témoigne d’une attitude décomplexée vis-à-vis des produits du quotidien et des références à l’histoire de l’art (constructivisme, abstraction géométrique, minimalisme...). L’artiste propose ainsi une approche radicale libérant l’objet, unique ou sériel, de toute connaissance acquise.
Tout en se tenant dans un espace et un temps précis, les productions de Mathieu Mercier, par leur nature perméable, se chargent de significations à chaque fois renouvelées au contact des pièces avoisinantes. Le caractère hybride des oeuvres engendre des rencontres incongrues telles que la juxtaposition anachronique de deux formes emblématiques d’une époque (Deux Chaises, 1998), une fenêtre en plexiglas redoublée par un dispositif muséal (Sans Titre, 2007) ou encore des carrosseries de voitures photographiées en gros plan évoquant le produit fétiche de l’industrie capitaliste (100 Cars on Karl Marx Allée, 2004).
La superposition de formes et de significations opérée par Mathieu Mercier confère à ses oeuvres une densité
permettant au spectateur d’en envisager des lectures multiples. Ces vanités contemporaines invitent le public
à entreprendre une démarche de neutralisation de tout préjugé, afin de procéder à une approche
personnelle de l’objet entre introspection et mémoire collective.
Donner à Mathieu Mercier la possibilité d’exposer à l’ARC s’imposait comme une évidence. Voici un artiste dont le travail est suivi depuis plus de dix ans par bon nombre de collectionneurs, de critiques et de responsables d’institutions, mais qui n’avait pas encore eu l’occasion d’une exposition qui pouvait en montrer la diversité, la complexité et la cohérence.
L’obtention du prix Marcel Duchamp en 2003, suivi de l’exposition au Centre Pompidou, avait mis en évidence sa capacité à se renouveler, à investir des formes variées, à en déplacer le sens et les modalités de perception. Mais les règles du jeu de cette distinction lui imposaient de ne montrer que quelques pièces. L’exposition de l’ARC est d’une tout autre échelle. Elle présente une sélection de travaux réalisés au cours d’expositions dans les centres d’art et FRAC, dans des galeries en France ou à l’étranger. Les oeuvres sont exposées dans une succession globalement chronologique, assemblées tel un puzzle, d’où se dégagent des « familles », des plus connues comme le Mur de chevilles ou la Lampe double-douille à l’étrange Homonculus et à la récente Fenêtre, cette dernière réalisée à l’occasion de l’exposition de l’ARC.
L’ambition de Sans titres 1993-2007 est de permettre de comprendre l’évolution de l’oeuvre, de saisir les points
communs, les obsessions qui la traversent, mais aussi les nombreuses pistes ouvertes dans des directions qui, au
premier regard, pourront sembler antagonistes mais ne pourraient pas avoir été pensées par un autre artiste.
Le travail du musée, de l’institution, tient sans doute à cela : montrer une oeuvre comme on ne l’avait encore
jamais vue, la confronter, comme le dit le « C » de l’ARC, au regard du public et à toutes les formes d’art que
ce public rencontre ou a rencontré. Avant de consacrer les artistes, le musée ne doit-il pas rendre les oeuvres
visibles ? En apportant éclairage et commentaires aux oeuvres, ne doit-il pas permettre à chacun de se faire
une idée plus juste du travail d’un artiste ?