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Luc Tuymans |
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Biographie Luc TuymansL'artiste peintre belge Luc Tuymans naît en 1958 à Mortsel, près d’Anvers. Il étudie les beaux-arts à Bruxelles et à Anvers entre 1976 et 1982, avant d’obtenir son diplôme d’histoire de l’art à l’Université libre en 1986.
Apparue sur la scène internationale au début des années 90, l’oeuvre de Luc Tuymans s’impose rapidement comme une alternative majeure aux "retours" à la peinture figurative qui ont marqué une partie des années 80. A rebours des styles néo-expressionnistes, Luc Tuymans propose une double réflexion "refroidie" sur la peinture et sur l’image qui vise à dépasser la relation spéculaire où Gerhard Richter maintient la confrontation de la peinture avec la photographie. Ses tableaux, faussement disparates, incertains ou ingrats, toujours étrangement distants et inquiétants, développent une forme singulière de regard clinique sur le monde. Tuymans est qualifié de maître du quotidien en raison de son utilisation de quantités minimales de peinture et du vaste éventail de sujets qu’il manie, parmi lesquels les personnages politiques et les célébrités, les paysages désolés, les villas désaffectées, les abat-jour, les plantes en pot et les taies d’oreiller. D’infimes indices dans ses oeuvres peintes avec raffinement dénoncent souvent une dimension plus sinistre, alors qu’il est subtilement fait référence à des actes de barbarie historiques, à des traumatismes collectifs et aux stratégies de manipulation que nous dénoncent aujourd’hui les médias de masse. Tuymans peint à partir d’un monde imaginaire existant — photos, images filmées immobiles, coupures de journaux. Son oeuvre traite de l’abîme insondable entre la mémoire et la réalité, l’espace personnel et l’espace public. Le travail de Luc Tuymans a été présenté dans de très nombreux musées comme le Museum of Modern Art à New York, le Musée national d’art moderne du Centre Pompidou à Paris ou la Kunsthalle à Berne. Luc Tuymans participe à de grandes expositions internationales dont la Documenta IX en 1992 et la Biennale de Venise en 2001. Il participe en 2002 à sa deuxième Documenta. Quelques expositions en solo remarquables ont eu lieu à la Tate Modern à Londres (2004), et l’artiste a animé une première rétrospective aux Etats-Unis, qui a voyagé du Wexner Center for the Arts à Columbus en Ohio (2009), au San Francisco Museum of Modern Art (2010) et ensuite au Dallas Museum of Art (2010), au Museum of Contemporary Art de Chicago (2010-2011), pour finir au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (2011).
Ses oeuvres figurent dans
les collections permanentes d’institutions de premier plan, parmi lesquelles l’Art Institute de Chicago; le
Centre Georges Pompidou à Paris; le Los Angeles County Museum of Art; le Museum of Modern Art à
New York; la Pinakothek der Moderne à Munich; le Solomon R. Guggenheim Museum à New York; et la
Tate Gallery à Londres.
Expositions Luc Tuymans (sélection)
L’exposition de Luc Tuymans, figure-clé de la peinture figurative contemporaine, regroupe un ensemble de 25 toiles, uniquement des portraits, peints entre 1975 et 2003. En juxtaposant des oeuvres issues de différentes séries, l’exposition offre une lecture transversale et inédite du travail de l’artiste. Les portraits de Luc Tuymans témoignent de la mise à distance et de l’effacement du sujet à l’oeuvre dans sa peinture. Visages effacés ou masqués, regards absents ou détournés, telle est représentée la figure humaine, désincarnée et contrariant tout sentiment d’attachement chez le spectateur. "Cette manière de peindre, commente Luc Tuymans à propos de sa série "Der Diagnostische Blick", bloque l’idée de profondeur et bloque aussi, sur un plan psychologique, l’entrée dans l’image. L’image devient très dure. Il n’est pas possible de ressentir de l’émotion parce qu’il s’agit d’une sorte de constat clinique."
Une série de polaroïds, utilisés comme modèles, complète l’exposition
et rappelle que ses peintures se fondent presque toujours sur des images existantes. A cela s’ajoute
enfin l’accrochage de 18 films stills tirés de films que l’artiste réalisa entre 1981 et 1985, période pendant
laquelle il cessa de peindre et se consacra au cinéma.
L'oeuvre de Luc TuymansAvant d’être un médium, la peinture est pour Luc Tuymans, une image mentale, un "concept". Aux prises avec le monde, l’histoire et la politique, son projet artistique s’articule autour de la re-présentation. Ses tableaux sont issus d’images déjà existantes. Dans ce choix des sources picturales, la pratique de Luc Tuymans pourrait renvoyer à d’autres artistes contemporains qui collectent des images trouvées issues de différentes sources visuelles. Mais la manière dont il officie bouleverse totalement la lecture de ses tableaux. Qu’il se serve de photographies, de jouets, d’images télévisuelles ou journalistiques comme matériel initial, ses sources passent toujours par le filtre de la mémoire, s’opposant à la représentation d’une observation directe. Luc Tuymans n’interroge pas la manière dont nous regardons mais comment nous nous souvenons. Des événements, de l’histoire. Et comment ces souvenirs sont révélés par leur mode de représentation. Il va vers les zones d’ombre, vers les réalités cachées. L’abord de ses toiles peut être déroutant. Pour la plupart de petit format, dans une gamme chromatique restreinte, elles n’accrochent pas le regard par leur pouvoir de séduction. Elles tournent résolument le dos au clinquant pour offrir des images fantomatiques, blafardes, qui ne se laissent pas décoder facilement. Floues, peu reconnaissables, elles résistent à une interprétation immédiate, semblent camoufler plus que révéler. L’expérience cinématographique de Luc Tuymans a donné un sens à sa pratique picturale et lui a permis de formuler son propre langage pictural. Tel un cinéaste, il recadre ses sujets de manière insolite, utilise le gros plan favorisant le détail plutôt que l’ensemble et travaille la narration par des détours qui laissent le spectateur dans l’expectative : tout, dans le travail de Luc Tuymans demande qu’on aille au-delà de la surface des images.
Si ses peintures troublent, c’est que l’artiste place l’aliénation au coeur de son entreprise artistique. Il est
davantage concerné par les problèmes de l’existence que par la délectation. Profondément engagé par
les questions politiques – plusieurs de ses peintures traitent du nazisme et de l’Holocauste, du
colonialisme belge au Congo, de l’après 11-Septembre, ainsi que ses prises de position contre les
manifestations communautaires d’extrême-droite dans la Belgique traditionnelle – il choisit de se
positionner en acte. L’apparente banalité de ses images ne permet pas, d’emblée, de mesurer la longue
maturation qui les a vues naître. Il faut en saisir les traces parcimonieuses au charisme troublant et les
éléments épars du récit pour qu’apparaisse ce qui est en jeu.
Citations Luc Tuymans"J'ai cessé de peindre entre 1981 et 1985, soit à peu près quatre ans. La peinture était devenue trop existentielle pour moi, cela me perturbait, m'étouffait. Le sujet était trop proche de moi, même physiquement. À ce moment-là, un ami m'a mis une caméra 8 mm entre les mains. C'est ainsi que j'ai commencé à filmer... et que j'ai cessé de peindre." "La manière cinématographique d'approcher les images m'a énormément aidé dans l'évolution ultérieure de mon travail de peintre. J'y ai appris le sens du décalage et la façon de découper les images. Le contenu de ma peinture a également changé sur un plan psychique, dans la manière de créer un enchaînement, comme, par exemple, au moyen de raccourcis. Il y a vraiment pour moi des choses assez similaires entre ces deux médiums. Mais il me serait impossible de peindre et de faire du cinéma en même temps, c'est une question d'intensité." "Avec le travail cinématographique, j'ai vraiment acquis une aptitude à créer une distance envers le sujet et une autre à faire le point sur un objet. Dans mes tableaux précédents, on voit une manière beaucoup plus virtuose de peindre. D'autant que j'avais cette Authentische Forschung, une facilité authentique. Quand j'ai commencé à peindre, plus personne ne peignait. Je travaillais avec quelque chose qui ressemblait à une antiquité. En toute régression, je me suis mis à peindre des toiles qui auraient pu être peintes quarante ans auparavant de sorte à me falsifier moi-même." "Quand j’étais à la Kunsthalle de Berne, j'ai rencontré un psychanalyste et je lui ai dit que j'étais complètement obsédé, fasciné, par un bouquin médical et je lui ai demandé si on produisait encore ce type de livres pour la pratique de la médecine. Il m'a envoyé un ouvrage qui portait comme titre Der Diagnostische Blick. C'est de cet ouvrage que j'ai tiré les visages. J'ai coupé dans les images et, surtout, j'ai modifié leur regard: ils ne fixent plus l'objectif. J'ai représenté les modèles de manière qu'on ne puisse pas déterminer la psychologie de la personne portraiturée. Je voulais faire depuis longtemps des portraits naturalistes, mais j'avais besoin d'un prétexte. C'était le prétexte. Comme l'a écrit Ulrich Loock, on échoue devant la réalité, et la réalité devient quelque chose de symptomatique. Dans ce sens-là, la maladie est traduite aussi dans la manière de peindre. J'ai peint comme s'il y avait une grille, horizontalement. Cette manière de peindre bloque l'idée de profondeur et bloque aussi, sur un plan psychologique, l'entrée dans l'image. L'image devient très dure. Il n'est pas possible de ressentir de l'émotion parce qu'il s'agit d'une sorte de constat clinique. On voit une peinture figurative, mais tout devient objet, même les humains. J'avais déjà depuis longtemps l'idée de faire des portraits avec une dureté exemplaire." "Dès mes débuts, j'ai eu intuitivement cette idée que je qualifierai de «falsification authentique », c'est-à dire l'idée non pas de faire des choses nouvelles, mais de travailler des images qui existent déjà dans la mémoire collective et que chacun s'approprie. C'est ce qui rend la peinture contemporaine. En fait, la contemporanéité traite de la substance du document, en le revitalisant."
"Dès le début, mon travail s’est orienté vers l’idée de la mémoire et, également, de la question du pouvoir.
C’est ainsi que les images obtiennent une certaine force, qu’elles restent. C’est ce qui donne une
importance à la peinture que l’on ne peut pas nier. On a l’habitude de digérer l’image. En revanche, la
peinture est quelque chose que l’on doit vraiment regarder, que l’on doit contempler, que l’on doit
déchiffrer et décoder. C’est pour cela que j’ai su, dès le début, que l’on ne pouvait pas faire une peinture
idiote."
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