Kelley Walker

"J'ai commencé (...) en faisant d'abord fondre du chocolat et en en prenant ensuite des images de façon à ce qu'il révèle ses propriétés matérielles sur le papier – coulure, éclaboussure, aspect liquide. Une fois que ces images ont séché, je les ai scannées et traduites en écrans sérigraphiques." Kelley Walker

L'artiste américain Kelley Walker naît en 1969 à Colombus.

Kelley Walker se réapproprie des images ayant une longue existence médiatique. Des images connues de tous aux Etats-Unis et qui évoquent déjà quelque chose pour le public. Elles sont transformées et dotées d'une nouvelle matérialité. Cette matérialité nous renseigne sur les procédures de fabrication.

Kelley Walker tente d'illustrer "la nature arbitraire de la génération des images, des graphismes et des slogans, et ensuite en les combinant avec l'utilisation du langage de la propagande commerciale. La structure logique originale est venue des relations entre le scanner, l'ordinateur et l'imprimante, ainsi que de la capacité qu'ont les images de se fondre sans fin les unes dans les autres et d'être toujours réutilisables au sein de ce système. Après impression, elles étaient susceptibles d'être scannées de nouveau." Il en initie un véritable recyclage avec pour objectif "de ne pas dénoncer la perte de l'origine ou de l'expérience réelle, mais de trouver des manières d'agir pertinentes en tant qu'artiste (...)".

Les images qu'il choisit font souvent référence à la culture noire américaine, catastrophes, émeutes raciales, couvertures sexy de magazine, photographies de héros de la culture populaire.

Kelley Walker s'intéresse au système médiatique dans son ensemble. Son travail ne cesse d'interroger les notions d'auteur et de spectateur, les questions d'originalité et d'authenticité, de reproduction et de circulation des images. Pour Kelley Walker, il ne s'agit plus aujourd'hui de s'approprier les idées, les objets, les images mais de les recycler : un recyclage perpétuel des codes et des systèmes inhérents à la publicité. Mais aussi de l'histoire, de la politique et de la vie artistique des Etats-Unis.

"Les pages de journaux et de magazines ont été découpées à la main et elles créent comme un espace entre les briques et les parpaings, ce qui produit une strate optique qui représente le mortier et renforce l'impression qu'on a comme "emballé" le châssis. Le collage de journaux et de magazines est aussi un moyen de trouver l'inspiration – de même, j'imagine, que chez les spectateurs – et il donne envie de déchirer ou de couper la toile, de la graffiter." Kelley Walker

Expositions Kelley Walker (sélection)