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Karl Moser - Architecture et art |
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Issu d’une famille d’architectes suisses, Karl Moser fait partie de ces personnalités remarquables, ouvertes sur le monde, qui ont fondé l’architecture moderne à la fin du 19ème siècle et qui l’ont développée au cours des premières décennies du 20ème siècle. De son vivant déjà, il était considéré dans sa patrie comme le «père des Modernes». Pourtant Karl Moser ne fut pas seulement une figure nationale. Pendant presque trente ans, de 1888 à 1915, il a dirigé avec son partenaire Robert Curjel une grande agence d’architecture particulièrement prospère à Karlsruhe. En 1915, ayant reçu un appel de l’EPFZ, Moser est revenu en Suisse. Il y est devenu le principal professeur et mentor d’une génération de jeunes architectes en quête de nouvelles voies.
L’oeuvre immense de Moser se constitue de presque 600 bâtiments et projets. Zurich est la ville la plus riche en réalisations d’importance. Le Kunsthaus Zürich, planifié et réalisé par Moser entre 1904 et 1910, en est l’une des pièces maîtresses. Il l’a agrandi en 1924/25 en lui ajoutant une annexe. Il a réalisé encore jusqu’à sa mort de nombreux projets d’agrandissement. Le bâtiment principal de l’université trônant sur la vieille ville, l’église de Fluntern et celle de Saint-Antoine à Zürich-Hottingen sont également son oeuvre. Des villes comme Aarau, St. Gall, Bâle, Mannheim, Frankfurt sur le Main et Kiel ont reçu de lui des bâtiments remarquables. Et, à Karlsruhe, près de 70 immeubles commerciaux, églises et villas ont marqué d’entières cités.
Les relations très multiples entre les sphères de l’architecture et de l’art en liaison avec l’oeuvre de Moser constituent le thème majeur de l’exposition au Kunsthaus Zürich: la collaboration étroite qui le lia tout au long de sa vie à des plasticiens tels que Carl Burckhardt, Oskar Kiefer ou Max Laeuger, l’aménagement artistique de ses bâtiments, une certaine idée de l’art qu’il revendiquait, la visualisation artistique de ses idées architecturales et sa façon de bâtir pour l’art.
Avec ses 300 objets, l’exposition est richement dotée. Elle met en relation des contenus historico-biographiques comme la période passée par Moser à Karlsruhe ou son rôle en tant que «père des Modernes suisses» avec des points forts thématiques. Des projets de construction et des groupes de travaux centraux sont traités dans ce cadre: des églises, des immeubles commerciaux, des maisons et pièces d’habitation, des bâtiments monumentaux publics, des projets et des idées pour un Zurich moderne ainsi que des travaux artistiques libres.
La partie principale sera montrée dans les pièces rénovées il y a peu de temps et partiellement reconstruites dans leur état d’origine de l’ancienne aile d’exposition du Kunsthaus. Le lieu lui-même est une oeuvre de Karl Moser dans son aménagement, le choix spécifique des couleurs et sa structure spatiale. Ainsi s'offre l’occasion, rare pour une exposition d’architecture, d’illustrer une oeuvre centrale non seulement par des plans et des maquettes, mais aussi de faire l’expérience directe du lieu lui-même en tant qu’objet. Le Cabinet au rezde- chaussée présente des documents sur le Kunsthaus vers 1910, sur son agrandissement en 1925 et les projets non réalisés de Moser au cours des années 30. Une partie à l’étage supérieur, située directement sous les peintures murales de Ferdinand Hodler, thématisent la collaboration avec ce peintre et son art. À cet endroit et à un autre encore sont présentés des dessins et des plans (140), des photos (70) et des maquettes architecturales dans leur relation spatiale directe avec des esquisses pour la décoration sculpturale et d’arts décoratifs, faisant partie de l’aménagement artistique de l’architecture de Moser. La salle Hodler est aménagée avec des meubles appartenant à l'agencement d'origine conçu par Moser. Les quelques 20 maquettes fragiles en plâtre constituent une rareté parmi les pièces d’exposition – il s’agit d’études pour la décoration de la façade du Kunsthaus ainsi que des esquisses pour d’autres sculptures de bâtiments, complétées par des cahiers de croquis et autres documents (45), illustrant la relation entre construction et art.
L’exposition, réalisée en coopération avec l’Institut d’histoire et de théorie de
l’architecture (gta) de l’EPFZ, célèbre le 150ème anniversaire de Karl Moser. Elle
apporte par ailleurs la dernière pierre au programme du centenaire du
Kunsthaus Zürich et prend congé du visiteur en lui offrant un regard sur
l’agrandissement du Kunsthaus, planifié par l’architecte britannique David
Chipperfield. Une nouvelle maquette permet de jeter un coup d’oeil sur la
configuration des espaces, modifiée une fois encore et qui vient d’être achevée
pour le plan d’aménagement. Ce projet, qui s'oriente dans sa matérialité et son
organisation sur le musée existant doit être réalisé d'ici 2015 sur le côté opposé
de la Heimplatz. Il sera possible de suivre cent ans d’histoire d’architecture du
Kunsthaus lors de visites guidées avec la commissaire d’exposition Sonja
Hildebrand et au cours de workshops avec l’architecte Giacinto Pettorino, mais
aussi de s’intéresser à l’agrandissement en vérifiant si, des contenus à la forme,
il y a une cohérence avec la tradition moderne de construction sur la Heimplatz.
L’objectif de l’agrandissement est d’adapter l’ensemble constitué par ce
Nouveau Kunsthaus aux besoins de l’art mais aussi à ceux du public au 21ème
siècle. L’art à partir des années 1960 devrait y être plus fortement représenté et
le musée devrait abriter, avec la collection Bührle, le centre le plus important en
Europe consacré à la peinture française et à l’impressionnisme (après Paris).
Une halle centrale et un jardin de l’art, points de rencontre et liens avec le
quartier universitaire, accroissent l’identification avec un lieu déjà conçu par
Karl Moser comme une place urbaine et devenu depuis – avec sa vision et une
institution appelée «maison d’art» selon la tradition démocratique – le symbole
du sens civique bourgeois et d’un développement urbain novateur.