Jeanne Tripier

Jeanne Tripier, vendeuse à Paris, commence à se passionner pour l’occulte à partir de 1927 et à fréquenter des milieux spirites, en plein essor depuis le siècle précédent. Sous l’effet de ses révélations médiumniques, elle se met à produire une forme d’écriture automatique mais rien ne reste de ses écrits avant 1934, date à laquelle elle est internée en région parisienne. Elle y poursuit sa tâche, jusqu’à sa mort en 1944 : "médium de première nécessité, justicière en chef planétaire", elle se met toute entière au service des esprits qui l’ont chargée de préparer le "Dernier Jugement Définitif", transcrivant les "messages" qu’elle reçoit de Jeanne d’Arc ou de "Béglose, roi de la lune à mon gars".

Souvent lisibles, parfois mêlés du "langage sphérique", tout à fait hermétique, ses écrits font montre d’une très grande expressivité, tout comme ses dessins, ou "clichés géographiques". Tâches ou magma d’encre mêlés de matériaux de fortune (sucre, vernis à ongle...) et tracés véhéments s’y mêlent selon les impératifs de la cartographie divinatoire. Elle applique la couleur au doigt le plus souvent, travaille vite. Ses broderies manifestent la même énergie, le même investissement physique dans la violence de leurs formes, désarticulées, à la trame anarchique.

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