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Henry Darger |
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Peu de temps avant son quatrième anniversaire sa mère décède alors qu'elle donne naissance à une petite fille que son père confie à l'orphelinat le jour même.
Jusqu'à l'age de douze ans l'enfant vit seul avec son père. A l'école son comportement étant jugé agressif vis-à-vis de ses camarades avec des penchants à la pyromanie, il est placé dans une institution. Il est transféré dans un asile pour déficients mentaux où il reçoit une éducation sommaire et subit de mauvais traitements. A 17 ans, après plusieurs tentatives il parvient à s'échapper. Son père décédé, il s'installe seul dans sa ville natale où il trouve un travail de factotum dans un hôpital catholique.
À partir de 1911, Henry Darger s’attèle à la rédaction, dans le plus grand secret, de son oeuvre principale intitulée "The Story of the Vivian Girls, in What is known as the Realms of the Unreal, of the Glandeco-Angelinnian War Storm, Caused by the Child Slave Rebellion" (L’histoire des Vivian Girls dans ce qui est connu sous le nom des Royaumes de l’Irréel et de la violente guerre glandéco-angelinienne causée par la révolte des enfants esclaves.)
Dans ce récit épique illustré d'aquarelles, de collages et de dessins, Henry Darger nous raconte la lutte des soeurs Vivian, aidées par le capitaine Darger, contre les méchants adultes, le peuple des Glandeliniens, dont le but est d'asservir les enfants.
Quinze volumes réunissant 15145 pages
dactylographiées et des centaines de dessins seront découverts par le propriétaire de sa chambre, Nathan Lerner, lui-même artiste et professeur au Bauhaus de Chicago, quand Henry Darger, âgé de 81 ans, la quitte afin de se rendre à l'hôpital pour y finir ses jours
N’ayant pas reçu de formation artistique, Henry Darger met au point un système qui lui permet de reproduire, à l’aide de papier carbone, les images qu’il souhaite utiliser pour ses compositions. À partir de 1944, il fait
également réaliser des agrandissements photographiques de ces décalques pour les inclure dans des compositions de grands formats. Il combine, modifie, complète les images et ajoute également des collages puisés dans
les revues.
Bruit et fureur, l'oeuvre de Henry Darger est la première exposition monographique en France consacrée à cet artiste américain qui vécut toute sa vie solitaire reclus dans sa chambre de Webster Street à Chicago. Cette exposition est l'occasion de voir les premières oeuvres de l'artiste, dont cinq collages récemment restaurés, qui n'ont jusqu'à aujourd'hui jamais été exposés.
Pendant 50 ans, Henry Darger a partagé ses jours entre l'hôpital et l'église de son quartier, sans rien communiquer de sa seconde vie, celle des soirées et des nuits, durant lesquelles il se consacre entièrement à son oeuvre majeure "Les Royaumes de l'Irréel ou The Story of the Vivian Girls in What is known as The Realms of the Unreal or the Glandelinian War Storm or the Glandico-Abbiennian Wars as Caused by the Child Slave Rebellion."
Ce roman fleuve de 15 000 pages commencé en 1911, rapporte la vie d'un royaume dirigé par un mystérieux général (le capitaine Darger), père de sept jolies petites filles les Vivian Girls. Ce royaume subit l'assaut des armées des pays voisins et c'est avec vaillance que les Vivian Girls tentent de sauver les enfants réduits en esclavage et violemment massacrés par les soldats ennemis. L'ouvrage s'achève par la victoire des fillettes et le retour à un monde idyllique, véritable jardin d'Eden.
C'est vers les années 20 que Henry Darger décide d'illustrer ses écrits. Se sentant incapable de dessiner, il met en place une méthode qu'on pourrait désigner "proto-pop art", puisqu'il s'agit pour lui de recopier au carbone les illustrations qu'il trouve dans la littérature enfantine, la publicité, les catalogues de mode pour enfants, les magazines, sur lesquelles ensuite il passe de l'aquarelle. Des centaines de feuilles sont ainsi peintes recto verso, collées entre elles pour fabriquer de longs panneaux de plus de 2 mètres. Henry Darger les a conservées pendant des dizaines d'années dans sa chambre, sans jamais les dater.
La puissance, la violence, la technique même de cette oeuvre inclassable lui confèrent une place particulière dans l'histoire de l'art. Découverte par un artiste il y a 35 ans, elle est encore aujourd'hui revisitée par les jeunes générations comme les frères Chapman, Paul Chan, Marcel Dzama, Grayson Perry.
Cette exposition n'aurait pu avoir lieu sans l'amical et chaleureux concours de Madame Kiyoko Lerner, légataire des oeuvres de Henry Darger qui nous a ouvert les portes de ses archives à Chicago et nous a laissés montrer ses trésors.