|
Biographie Gérard Titus-Carmel
Portrait de Gérard Titus-Carmel - Image tirée d'une vidéo pour l'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain - Auteur : Pantalaskas, 1995
"N'accorder le moindre crédit à ce qui s'exhibe. A l'opposé goûter les délices déplacés de la peinture, de la poésie et de la musique qui ont l'élégance d'aller se faire voir (et entendre) ailleurs; dans un décalage, dans un perpétuel différé." Gérard Titus-Carmel
L'artiste français Gérard Titus-Carmel, à la fois peintre, graveur, dessinateur et poète, naît le 10 octobre 1942 à Paris.
De 1958 à 1962 Gérard Titus-Carmel étudie à l'Ecole Boulle à Paris dans l’atelier de gravure et
d’orfèvrerie et, depuis lors, se consacre exclusivement au dessin, à la peinture et à l’écriture.
La première exposition solo de Gérard Titus-Carmel se déroule en 1964. Dès ses premières expositions, dans les années soixante, ses toiles et ses dessins, ses lithographies et ses gravures révèlent un goût puissant pour la littérature, comme en témoignent aussi les titres et les dédicaces de ses tableaux.
Très vite, son travail s’organise en suites et en séries - chacune datée et close sur son titre – qui,
aboutées les unes aux autres, composent un long récit de la perte mené jusqu’au bord du vide et de
l’absence. S’enchaînent alors des suites de dessins sur la figure du déboîtement et de la brisure, de
la déconstruction et de l’épissure, toutes ramenées au centre d’une oeuvre dont les investigations
conceptuelles et graphiques s’interpénètrent - travail qu’il poursuit par ailleurs en "illustrant"
bon nombre d’ouvrages de poètes et d’écrivains.
Portrait de Gérard Titus-Carmel - photo pascalblanch
Gérard Titus-Carmel représente officiellement la France dans de nombreuses manifestations internationales dont la Biennale de Paris (1969), Expo ’70 (Osaka, 1970), la Biennale d’Alexandrie (1972), "Amsterdam-Paris-Düsseldorf" (Guggenheim Museum, New York, 1972), Dokumenta VI (Cassel, 1977),
European Dialogue (Biennale de Sidney, 1979), Biennale Internazionale d’Arte (Venise, 1972 et
1984), "Art en France : un siècle d’inventions" (Moscou, Leningrad, 1989), "Art contemporain
en France" (Exposition universelle de Séville, 1992), etc.
Gérard Titus-Carmel réalise des oeuvres monumentales pour le Grand Hall du Ministère des Finances à Paris, la Cité des Congrès de Nantes et pour l’espace Olivier Messiaen de la DRAC Champagne-Ardenne, à
Chalons-en-Champagne.
Également graveur, Gérard Titus-Carmel participe aux plus importantes expositions internationales de l’estampe,
telles que les biennales de Ljubljana, Cracovie, Tokyo, Vienne, Grenchen, Biella, Bradford,
Baden-Baden, Prague..., où de nombreux prix lui ont été décernés. Il illustre bon nombre
d’ouvrages de poètes et d’écrivains et publie lui-même à ce jour une quarantaine de livres, essais
et recueils de poésie.
Expositions Gérard Titus-Carmel (sélection)
2009 : "Suite Grünewald", Collège des Bernardins
"Le Collège des Bernardins présente dans la nef la Suite Grünewald de Gérard Titus-Carmel, série réalisée de juin 1994 à juin 1996, composée de 159 dessins et d’une grande peinture.
Cet ensemble est montré pour la première fois.
Cette suite se déploie autour de la Crucifixion du retable d’Issenheim peint par Matthias Grünewald au début du XVIème siècle et conservé au musée d’Unterlinden à Colmar.
La peinture, de dimensions proches du panneau central de l’original, a été réalisée en même temps que les dessins, ceux-ci reprenant dans le détail tel ou tel fragment de la scène de la crucifixion, en en isolant les acteurs, tout en les situant dans l’économie générale de la composition dont l’artiste met à nu, dirait-on, les lignes de force qui les commandent : il se livre à une véritable entreprise de déconstruction de la dramaturgie du tableau en en traitant les séquences à l’aide de toutes les techniques du dessin : fusain, mine de plomb, craies, pastel, encre, aquarelle. Il a aussi recours à la peinture acrylique et, très souvent, au papier collé. Certaines de ces feuilles sont d’ailleurs exclusivement consacrées au collage, spéculant sur les rehauts, les chevauchements, les transparences. Cette âpre descente vers toujours plus de gravité semble même, à certains moments, connaître une sorte de paix par la libération des formes et des gestes, et du dispositif formel qui les rassemble. L’ombre se trouve ici réinvestie par une lumière spécifique qui l’envahit toute et finit par la gagner.
Titus-Carmel propose une suite qui s’offre comme une longue méditation, marquant l’arrêt sur chacun des détails et des personnages de la Crucifixion de Grünewald. La Suite Grünewald devient ainsi, au terme de ce long travail de peinture et de dessin, une interrogation sur les enjeux mêmes de la représentation."
|
|