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Gallimard |
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BnF, ParisExposition du 22 mars au 3 juillet 2011Première partie de l'exposition Gallimard à la BnF. « Gallimard, c’est un catalogue ». Cette évidence, confirmée par la notoriété d’une double enseigne (Gallimard & NRF), est encore l’un des « principes actifs » de la maison d’édition actuelle, qui lui doit sa force d’attraction. Mais comment rendre compte de ce catalogue, riche de plus de 40 000 titres ? L’introduction propose un accès immédiat et synthétique à cette masse, au sein de laquelle le visiteur doit reconnaître des oeuvres et des auteurs qui lui sont familiers. En offrant ce cheminement dans un premier espace très intime, il s’agit en quelque sorte de « sanctuariser » cette présentation du catalogue qui conduit du manuscrit au livre.
Le visiteur est immédiatement plongé au coeur de ce siècle de littérature et de vie des idées par un choix exceptionnel de manuscrits. Des figures tutélaires de la NRF, André Gide, Paul Claudel et Marcel Proust, aux contemporains Daniel Pennac, Jean-Christophe Rufin ou Jonathan Littell, en passant par André Malraux, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir ou Pierre Guyotat, c’est le travail intime des auteurs majeurs du siècle qui est ainsi suggéré. Du côté du livre pour enfants, ce sont Roald Dahl et Jacques Prévert, mais aussi le prêt exceptionnel de dessins originaux du Petit Prince par un collectionneur particulier, dont certains seront exposés pour la première fois.
Editer, c’est choisir : un passage plus étroit symbolise ce moment fatidique. Les fiches de lecture, encore jamais présentées au public, sont les documents les plus rares et les plus significatifs du travail de sélection. On expose ici un choix de fiches rédigées par les grands lecteurs/auteurs de Gallimard (André Malraux, Albert Camus, Jean Paulhan, Raymond Queneau...) sur les textes majeurs de leurs contemporains. Plus largement, c’est le fonctionnement du comité de lecture qui est dévoilé, sans oublier les erreurs d’appréciation et les repentirs (Paulhan regrette ainsi d’avoir « laissé échapper » Julien Gracq). Selon qu’il les accueille ou les repousse, les auteurs se plaisent alors à le caricaturer ou l’injurier (« Fuck them » écrit Henry Miller en 1936).
Le choix est fait : le travail éditorial commence. Les lettres entre l’auteur et son éditeur révèlent le climat amical ou conflictuel dans lequel il se déroule (« Quand aurai-je […] des sous ? » demande gentiment Jean Cocteau, tandis que Ionesco s’insurge : « Un citoyen peut avoir raison contre l’État, je ne crois pas qu’un auteur puisse avoir raison contre son éditeur »), le dialogue qui se noue concernant un titre (Jean-Marie Gustave Le Clézio s’explique sur le choix de Désert) ou des passages d’un texte. Le visiteur commence alors à entrer dans l’intimité, et la complexité, de la relation éditoriale.
Pour donner vie à ces documents et évoquer les mouvements littéraires et intellectuels du siècle, la
parole est donnée aux écrivains par l’intermédiaire de nombreuses archives audiovisuelles de l’Ina,
que le visiteur pourra librement parcourir. Dans ces extraits d’interviews télévisées, les auteurs sortent
de la simple description de leur oeuvre propre pour en définir la portée et le sens. Michel Foucault,
Georges Duby ou Georges Dumézil y décrivent les fondements de leur démarche scientifique, Yukio
Mishima et William Burroughs évoquent la littérature française qui a influencé leur oeuvre, tandis que
Jorge-Luis Borges, Louis-Ferdinand Céline ou Michel Tournier analysent leur technique d’écriture.
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