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François Rouan |
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Biographie François RouanFrançois Rouan, peintre français, naît le 8 juin 1943 à Montpellier. En 1958, il entre à l’Ecole des Beaux Arts de Montpellier. Il réalise ses premières peintures et pochades. En octobre 1961, François Rouan arrive à Paris. Il entre à l’Ecole des Beaux Arts, dans l’atelier de Roger Chastel. Il y rencontre notamment Claude Viallat, Joël Kermarrec, Jacques Poli, Daniel Buren, Michel Parmentier, Pierre Buraglio. En 1963, François Rouan expose à la 3ème Biennale des Jeunes de Paris. En 1965, il expérimente différents types de procédures (incision, recouvrement, intrication, puis tressage) d’abord en petit format, et avec des papiers. Il présente à la 4ème Biennale des Jeunes de Paris une toile de 4 x 8 m, sur laquelle sont montés des collages de papiers gouachés et une citation de Henri Michaux sur la ville. En juin 1971, il reçoit la visite de Lucien Durand, qui montre immédiatement trois tressages dans sa galerie (et organise sa première exposition personnelle en septembre). François Rouan obtient une bourse pour la Villa Medicis (Académie de France à Rome) alors dirigée par Balthus. Il s’y installe en septembre. En 1972, François Rouan travaille sur la série des Portes (chaque toile porte le nom d’une des douze Portes de Rome), des toiles apparemment monochromes, variations monumentales sur toutes les nuances du noir. Il se lie d’une profonde amitié avec Balthus. Il reçoit des visites régulières de Jacques Lacan, qui lui achète des dessins, et de Pierre Matisse, qui deviendra son marchand, et l’exposera dans sa galerie de New York (de 1972 à 1988). En 1975, se tient l'exposition "Douze Portes" au Musée National d’Art Moderne, Paris. En septembre il s’installe à Lunghezza, près de Rome. En 1978, François Rouan quitte l’Italie, avec Brigitte Courme. Ils s’installent à Laversine, dans l’Oise. Une importante exposition se déroule au Musée Cantini, à Marseille. Jacques Lacan écrit un texte, accompagné de dessins de "noeuds borroméens", pour le catalogue. En 1979, deux nouvelles séries sont inspirées par l’Italie rêvée de la Villa. Ce sont les Frontone, et les Bosco. Le contenu formel et conceptuel du tressage y est réinvesti par une charge de mémoire et même de mythe : arbres, pierres et nymphes cachées composent des paysages hors du temps. Brigitte Courme décède en 1982. La série Selon ses faces, ainsi que la grande toile intitulée Innocent Soir, et surtout le dernier coffret (Cassone VII) sont d’explicites hommages funèbres. L’irruption d’une grande figure tragique en noir et blanc, construite en facettes un peu à la manière cubiste, dans ce dernier coffret, annonce une nouvelle phase. L’exposition Jackson Pollock, au Centre Pompidou, l’impressionne profondément (surtout les dernières oeuvres, où reparait, masquée, la figure) En 1983, se tient une exposition rétrospective au Musée national d’Art Moderne, Centre Pompidou, Paris, préfacée par un essai important d’Hubert Damisch sur le tressage, "La peinture est un vrai trois". En 1988 débute une réflexion sur l’empreinte avec la série des Stücke. Composées de pièces et de morceaux, ces figures fantômes doivent leur titre au grand film de Claude Lanzmann, Shoah (1986). Le mot Stücke, pièces ou morceaux en allemand, désignait en effet dans la langue des nazis chefs de camp, indistinctement les encore vivants et les morts à éliminer, confondus dans le même anonymat. En 1994, une importante exposition se déroule à la Stadtische Kunsthalle de Dusseldorf, reprise l’année suivante au Musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq. En 1997, se tient une rétrospective au Sezon Museum of Art, Tokyo. En 2000, plusieurs expositions personnelles ont lieu : à Pékin (Institut des Beaux Arts), aux Sables d’Olonne (Musée de l’Abbaye Sainte Croix), reprise à Altkirch, à Paris (FIAC, Galerie Daniel Templon). En 2003, le travail sur l’empreinte photographique, qui a pris une importance croissante dans le parcours de François Rouan, fait en janvier l’objet d’une exposition (intitulée Ash Babies) à la galerie Daniel Templon. A l’occasion d’une invitation de Philippe Dagen dans l’exposition collective De Mémoires, au Fresnoy, Studio national des arts contemporains (dirigé par Alain Fleischer), François Rouan réalise un premier film, Clamouse, à partir de travaux photographiques. Il sera projeté dans l’exposition, non loin des dessins présentés (série Roses turques)
En 2005, a lieu une exposition-dialogue avec Simon Hantaï, à la Galerie Jean Fournier. En 2006, se déroule une exposition rétrospective à Toulouse, au Musée des Abattoirs.
Citations François Rouan"Mais pourquoi ai-je eu besoin, dès avant mai 1968, de salir pareillement mes couleurs ? Pourquoi ai-je eu besoin de précipiter les roses suaves dans l’usure et la mêlée du mal foutu ? Pourquoi ce besoin de quitter au plus vite l’exaltation de l’immaculé bleu matissien ? Parce que je n’ai jamais pu faire mon deuil d’une certaine expérience de la profondeur du tableau." (1998) "La picturalité qui m’importe parle du corps, de la peau comme d’une surface de porosité pour rejoindre l’intérieur - greffes, lambeaux, agrafages, tressages, tout est bon pour tenter de saisir ce qui est recouvert et qui a besoin de remonter à la surface. Je travaille encore aujourd’hui sur des tressements de toiles préalablement peintes pour jouer l’une sur l’autre, l’une dans l’autre." (1999, cat expo « Weaving the world », Yokohama) "De la même manière qu’un mot en appelle un autre, je n’ai jamais pu entrer dans une image peinte sans qu’elle ne fasse surgir immédiatement d’autres images dans ma sensation, comme si le présent était habité par une conversation où chacun de nous, à tour de rôle, se prononce à sa place." (1994) "Lorsque les différentes couches de cire sont sèches, ce matériau pictural fait d’éclats, de matités et de brillances, se présente comme un véritable feuilletage compact et très souple à la fois, destiné à être mis en pièces, au ciseau, au rasoir, ou par déchirure. (…) Ces procédés de découpe, de sélection, de remplacement, de tressement – tessons, fragments, débris – forment comme un patchwork de désastres successifs. J’en attends pourtant des irisations suffisamment éclatantes." (2000, cat expo « Os.suaire », Paris, galerie Daniel Templon) "Qu’il s’agisse de peintures, de dessins, de photographies, ou d’images en mouvement, l’écriture du motif est toujours une fabrique de tressement. C’est à dire chercher à tenir ensemble les interactions de champs d’empreintes hétérogènes : en effet, la réalité du modèle, celle du regard, et la leçon de la chambre noire ne se superposent pas. Quelque chose d’inconnu, d’ignoré, vient s’établir en surimpression dans les interstices entre ce que je vois, ce que j’ai cru entrevoir dans le dépoli, et l’empreinte qui s’inscrit finalement dans l’émulsion argentique, au fond de la boîte noire. C’est une leçon d’opacité qui réactive la mémoire, hantée soudainement par des champs d’empreintes déjà là." (2005) "L’illusion réaliste des Fleurs de coing vient se fracasser sur la rugosité du plan chromatique : les mondes humain, animal, végétal fusionnent dans la physicalité intense de la couleur, pour mieux déterritorialiser la netteté des contours et du trait. Ces tableaux participent d’une visagéïté cosmétique du masque - ils sont comme de grands visages saisis dans le miroir de l’été." (2009) "J’ai été aux Beaux-Arts de Montpellier jusqu’en 1961, ensuite à Paris à l’Ecole Nationale jusqu’en 1967. De mes toutes premières peintures à l’âge de quinze ans jusqu’aux premiers tressages de 1966, c’est un parcours de caméléon, une violente gourmandise pour la peinture moderne, successivement du postimpressionnisme à la peinture abstraite, que j’appris à décliner dans une posture épigonale par rapport aux grands maîtres. Autant de figures paternelles à affronter, autant de ruptures à éprouver dans ma tentative de compréhension de cette histoire du modernisme pleine de promesses d’émancipation, de révolutions et de formalisations multiples et contradictoires. Dans les années 1964-66 par exemple, j’avais une vraie fascination pour des oeuvres très diverses, pour l’architecture moderne, pour l’expérience du Bauhaus et des constructivistes, pour leurs idéaux de sublimation de l’art dans la vie, mais tout autant pour l’art brut, pour Dubuffet, Mirò ou Masson. (…) Sous l’ombre portée du dernier Matisse, je me suis mis à travailler des papiers découpés. Pour faire tenir tout cela, le collage était nécessaire, mais en même temps la colle m’empêchait de débattre. Elle bloquait trop vite l’espace du questionnement en fixant prématurément la prise de l’image." (1991, « Voyages autour d’un trou », publié dans la revue de L’Ecole de la Cause freudienne)
"Accolés, emmêlés, enlacés, entrelacés,
tressés, torsadés, du gracieux et du
dégueulasse, du délice et de l’horreur sont
toujours par mes soins encoquillés dans le
tableau. Je le dis sans aucune
survalorisation narcissique, pour certains
contemporains, ce que je pointe semble
n’être qu’un détour ornemental, indigne de
notre modernité. L’arabesque gracieuse
du corps, son lissé, le satin de sa peau, le
lustré du crin sur la toison perlée, c’est le
triomphe de la jeunesse levé au plaisir de
mon regard, mais il porte l’empreinte d’un
envers promis au démantèlement, à la
flétrissure et à la mort. La découverte sans
cesse renouvelée de la beauté du monde
fut toujours liée pour moi aux figures des
corps suppliciés, carbonisés."
(2005, « Admirable tremblement du
temps », Colloque Gaétan Picon)
Expositions François Rouan (sélection)François Rouan : site officiel |
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