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Fabrice Hyber |
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L’ensemble de l’oeuvre de Fabrice Hyber est conçu sous la forme d’un gigantesque rhizome qui se développe sur un principe d’échos. En procédant par accumulations, hybridations, mutations, l’artiste opère de constants glissements entre des domaines extrêmement divers. Chaque oeuvre n’est qu’une étape intermédiaire et évolutive de ce "work in progress" qui se répand comme une prolifération de la pensée, établissant des liens et des échanges qui donnent ensuite lieu à d’autres articulations. "Prothèse mentale qui prolonge la pensée par le corps" ou "entreprise mettant en réseau des individus, des idées et des savoir-faire", son oeuvre répond à de multiples définitions.
En 1994, il créé UR (Unlimited Responsibility), sarl destinée à favoriser la production et les échanges de projets entre les artistes et les entreprises. Son objectif : valoriser les producteurs, traverser et rapprocher des territoires divers et surtout agir, faire.
Avec les POFs (Prototypes d’Objets en Fonctionnement) comme le Ballon carré - pof n° 65 ou Oto, la voiture à double tranchant - pof n° 87, ou encore la Balançoire - pof n° 3, l’artiste déplace la fonction originelle de quantités d’objets familiers empruntés à notre quotidien. Il modifie ainsi la conscience et la pratique que nous avons de ces objets puisque leurs formes nouvelles induisent et génèrent de nouveaux comportements. Les POFs sont régulièrement "testés" par le public au cours d’expositions Testoo, At your own risk, etc. Hyber les a également mis en scène avec les POFs Cabaret.
Fabrice Hyber expose pour la première fois à Nantes en 1986 sous le titre Mutation. En 1989, naît d’une commande publique L’homme de Bessines, petit bonhomme vert de 86 cm de haut, personnage ordinaire basculant dans l’étrangeté extraterrestre. Installés sur le réseau d’eau de la commune, Les hommes de Bessines font office de fontaine puisqu’ils crachent de l’eau par tous les orifices corporels qui informent le cerveau. Depuis 1989, Les hommes de Bessines envahissent peu à peu des villes en France comme à l’étranger.
En 1991 l’artiste réalise Traduction - le plus gros savon du monde. Inscrit au Guiness des records, ce savon de 22 tonnes, moulé dans une benne de camion et présenté d’un centre Leclerc à l’autre est en quelque sorte l’auto-portrait de l’artiste : incernable, inclassable, il glisse sans cesse des mains. Il présentera la même année son premier POF, Touch carpet - pof n° 1.
Après avoir transformé en 1995 le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en Hybermarché et installé l’année suivante un salon de coiffure professionnel au Centre Georges Pompidou à l’occasion de l’exposition Féminin/Masculin, Fabrice Hyber est choisi en 1997 pour représenter la France dans le cadre de la 47e Biennale de Venise. Il en repartira avec le "Lion d’or" après avoir transformé le Pavillon Français en studio d’enregistrement et de diffusion d’émissions télévisées Eau d’or, eau dort, odor ou la danse des cadreurs, encore un autre comportement.
Pour le passage à l’an 2000, il fait de l’un des monuments les plus solennels de Paris, l’Arc de Triomphe, le lieu d’ancrage d’un portail internet : inconnu.net. Le titre de l’oeuvre fait référence, non seulement, au bâtiment qui l’abrite mais également au système de pensée de l’artiste pour qui le monde ne peut être appréhendé que comme un questionnement.
En 2001 Fabrice Hyber imagine à Tokyo le premier des C’hyber rallyes, le second aura lieu la même année à Vassivière en Limousin. En 2002 ce sera au tour de plus de quatre cents parisiens de battre le pavé de la capitale pour le Paris c’hyber rallye organisé avec le Musée d’Art Moderne de la Ville. Passionné par les concepts de rhizome et de prolifération, l’artiste pense le C’hyber rallye comme une oeuvre : un réseau d’échanges actifs et durables entre l’oeuvre d’art, l’environnement et le public.
En disséminant ses POFs dans la ville, Hyber partage avec les concurrents la vision qu’il en a et leur offre une possibilité de s’immerger de manière ludique et sensitive dans son univers.
2003 et 2004 sont deux années centrées autour de L’Artère - le jardin des dessins, oeuvre pérenne, imaginée et créée par Hyber, à la demande de l’association Sidaction qui souhaitait commémorer les vingt années de la pandémie du Sida. En choisissant de donner à ces années de lutte une visibilité généreuse, Fabrice Hyber a pensé L’Artère comme un anti-monument. Un sol ouvert, accessible à tous, gigantesque puzzle de 1001 m2 constitué de quelques 10 000 carreaux de céramique, supports d’autant de dessins originaux de l’artiste, peints directement sur les pièces de céramique. Ce parterre étalé comme une peau en plein coeur du Parc de la Villette à Paris, reprend la forme du ruban rouge dénoué, ouvert sur l’avenir.
Nord-Sud est le titre de l’exposition proposée en 2005 par l’artiste au Frac des Pays de la Loire. Témoin de l’avancée de sa réflexion, autour de l’aménagement de la vallée de son enfance, l’exposition reflète un processus initié en 1993. Après avoir semé dans le lieu plus de 70 000 arbres d’espèces variées, Hyber continue sur sa lancée en compagnie d’autres artistes invités à travailler autour des fonctions de la maison. En proposant à ces artistes et architectes de réfléchir avec lui à ces problématiques, Hyber poursuit son engagement de partage envers le public comme envers d’autres créateurs.
La même année, pour la Briqueterie de Ciry-le-Noble il provoque la capacité d’invention de deux professionnels de la terre cuite et défie les principes de fabrication en construisant une maison en terre de 2,50 m de haut et 2 m de côté montée et cuite en un élément unique, comme une seule brique, Fée Maison.
Toujours en 2005, Fabrice Hyber se retrouve partie prenante d’une aventure menée de front avec le chorégraphe Angelin Preljocaj. A la demande de celui-ci, Hyber s’associe à la création du ballet Les 4 Saisons… musique de Antonio Vivaldi, présentée en ouverture du festival de Montpellier Danse le 1er juillet. Assurant la "chaosgraphie", les décors et les costumes du ballet, l’artiste déroute Preljocaj et perturbe sa chorégraphie avec l’intrusion sur scène de nombreux POFs qui agissent comme autant d’interférences et modifient sa façon initiale d’envisager le mouvement.
Au même moment sont présentés à la Villa Arson sous le titre Météo une trentaine de tableaux préparatoires aux 4 Saisons... , des installations, plusieurs POFs accompagnés de leur vidéo ainsi que différents costumes et décors réalisés par l’artiste pour le ballet.
En 2006 pour le musée de Herzylia à Tel Aviv, Hyber choisit de mettre en avant l’acte fondateur de son travail, le dessin et couvre le mur d’entrée du musée d’une aquarelle de 20 m de long sur 4 de large ; Les Eclats. Il poursuit cette idée en présentant exclusivement un ensemble de tableaux et de dessins, accompagné de sa dernière peinture homéopathique à la Galerie Jérôme de Noirmont, Paris. Le thème de cette exposition personnelle est lié au pétrole, matière fascinante à plus d’un titre pour l’artiste qui s’est intéressé très tôt aux rapports d’échelles, aux rythmes biologiques et aux mécanismes d’influence.
Fabrice Hyber valorise le rôle de l’artiste comme réalisateur, entrepreneur et médiateur, toujours sur plusieurs
projets à la fois, il multiplie ses oeuvres en rhizomes, s’inspirant ainsi de la manière dont se développent
les systèmes cellulaires de nombre d’organismes vivants, systèmes de flux irrigants, nourrissants,
débordants…
"Je positive toujours les choses et je souhaite avec L’Artère retenir ça, surtout : des histoires d’amour, de relations, de désirs, et c’est du côté de la vie que je veux positionner cette oeuvre." Fabrice Hyber
Conscient du fait que l’apparition du VIH a pesé sur ses processus de création et que l’utilisation dans son travail de certaines formes a souvent été influencée par cette maladie, l’artiste a tenté de retranscrire pourquoi, à travers les fonctionnements et les comportements humains, cette épidémie a - à plusieurs niveaux (choc, réaction, économie) - transformé le monde. Le Sida existe, il faut l’intégrer et faire avec. Fabrice Hyber a voulu que ce lieu corresponde à un comportement social de lutte, de protection et d’engagement, mais L’Artère est aussi et surtout un espace de rencontre, fédérateur, informatif et libre, ouvert à tous. A l’une de ses extrémité, l’oeuvre intègre un banc sur lequel chacun pourra se reposer, réfléchir, parler, flirter…Ce banc de treize mètres est également un support d’informations précises sur le VIH, une partie des données écrites et traduites en six langues (anglais, espagnol, arabe, chinois, français et swahili) sera mise à jour en fonction de l’actualité de la maladie et des recherches menées.
L’Artère est une immense dalle de 1001 m2 constituée de carreaux de céramiques, accolés les uns aux autres à la manière d’un gigantesque puzzle, supports de milliers de dessins originaux de l’artiste. Pour la forme globale de L’Artère, Fabrice Hyber s’est inspiré du concept du ruban rouge, en dénouant le lien, il a donné à son oeuvre la forme d’un ruban libre ouvert sur l’avenir. Le tracé de L’Artère est souligné par cent vingt bornes lumineuses reprenant la forme d’une entrejambe.
Ouverte et accessible à tous, cette arborescence colorée décline la mythologie personnelle de l’artiste à propos de la pandémie et recense les enjeux passés présents et à venir de la lutte contre le Sida. La thématique des dessins est liée au corps et aux comportements. L’homme de Fabrice Hyber est une masse de cellules, une éponge qui absorbe toutes les informations, les digère et les renvoie. Sur la dalle, symboles, mots, chiffres et formes disent les principaux repères de l’action de la lutte contre le Sida depuis l’apparition de la maladie. Ils veulent refléter la réalité vécue par les acteurs des milieux scientifiques et associatifs et transmettre les combats et les espoirs des malades, de leurs proches, des chercheurs, des médecins et des bénévoles. En retraçant les passions, les comportements et les mutations sociales que la maladie a engendres, ces milliers de dessins rendent hommage à tous ceux qui ont participé à l’histoire du Sida.
"Pour le Sida, je voulais un lieu de vie. Si nous avions dressé la liste des morts, on aurait oublié quelqu’un,
à commencer par celui qui serait mort le lendemain de la pose de l’oeuvre." Fabrice Hyber