Annuaire gratuit Référencement Achat tableaux peintures Expositions Médias Bio Série Afrique Série Paysage Jack the Ripper Roswell Ali Baba Vache folle Aquarelles Encres Vénus Saint georges Restaurants Rats | ||||||||||
Exubérance Baroque |
|||
Château de VersaillesExposition du 4 juin au 26 septembre 2010Plan de l'exposition "Exubérance Baroque" au Château de Versailles Le château de versailles ouvre exceptionnellement et durant plus de 3 mois le Jardin français du Petit Trianon à 2 créateurs de la nouvelle vague du végétal, qui présenteront des oeuvres originales. L’artiste-designer Alexis Tricoire, associé aux Jardins de Gally, et l’architecte-paysagiste Jean-Philippe Poirée-Ville, exposeront chacun plusieurs oeuvres aussi éphémères qu’originales. Créées pour dialoguer avec le bel ordonnancement classique du Jardin français, elles y apportent la fantaisie, la courbe et le mouvement de l’effet baroque. Les deux créateurs ont développé un langage audacieux, insolite et spectaculaire qui permet de renouer avec la dimension festive et enchanteresse des jardins.
Alexis Tricoire propose un "parcours poético-ludique destiné à s’émerveiller, découvrir et comprendre". Jean-Philippe Poirée-Ville, quant à lui, met en scène "une nouvelle relation entre
l’Homme et la nature" par l’évocation "des liens qui unissent le ciel et l’espace bâti". Ces 7
oeuvres évolueront au gré de la croissance des végétaux qui les composent, présentant ainsi une
physionomie différente au fur et à mesure du temps.
À toutes les époques, sur tous les continents, les hommes ont cherché à exprimer ce qui devenait pour eux, au fur et à mesure de leur prise de conscience, l’expérience d’une transcendance. La contemplation de la voûte étoilée et la méditation sur le renouvellement constant du temps vont être sans cesse transcrites en symboles pour exprimer et parfois rejoindre le sacré.
© Alexis Tricoire Symbole universel d’involution et d’évolution, de naissance et de mort, de mort et de renaissance, cette spirale végétale, haute de 6 mètres nous rappelle que la seule constante dans la vie est l’impermanence. Les fleurs d’ipomées, qui colonisent avec vélocité Naturel Cyclique, sont emblématiques de ce perpétuel renouvellement : elles s’ouvrent le matin pour faner le soir, remplacées dès le lendemain, depuis la nuit des temps. Comment ne pas prendre peur, face à la vertigineuse rapidité de la vie, de la perte de chaque moment vécu et de l’appréhension de chaque moment à vivre ? La vie s’accomplit par une succession d’instants présents qui font la seule réalité tangible à laquelle on puisse adhérer pleinement lorsqu’on est en quête de la paix intérieure. La vie se perpétue sans autre but que de se survivre à elle-même.
Ipomea volubilis (liseron bleu) Sélection végétale : Pour marquer la continuité et l’idée de cycle, un ensemble de nuances vertes allant de l’argenté au vert sombre, Lysimachia nummularia, Helxine solerei, Bacopa, Ipomée batatas – se répartit le long de ce cercle de vie. Il est rehaussé de fleurs d’Ipomée volubilis bleue.
Par cette installation ludique et déroutante, composée de sept lauriers plantés dans de grandes toupies, je voulais illustrer un phénomène dramatique encore mal connu : en Sibérie, sur une zone plus grande que la France et l’Allemagne réunies, le réchauffement climatique entraîne la fonte du pergélisol (ou permafrost), croûte terrestre gelée depuis la fin du dernier âge glaciaire, il y a 11 000 ans.
© Alexis Tricoire Les conséquences en sont spectaculaires : outre la déstabilisation des sols et l’aspect désorienté de la forêt boréale, avec des arbres penchés en tous sens, une seconde préoccupation majeure réside dans la quantité de carbone jusque-là emprisonnée dans les sols gelés. Elle pourrait être massivement libérée dans l’atmosphère. Les estimations varient entre 350 et 450 Gigatonnes, soit près d’un tiers de tout le carbone présent dans le sol. Ainsi, une émission, ne fut-ce que partielle, de ce gigantesque stock de carbone, aurait des conséquences climatiques catastrophiques ! Ici, à Versailles, dans ce jardin à la française, tout en lignes droites et symétrie, les toupies se sont arrêtées, elles penchent vers le sol, et les arbres qui les surplombent n’ont pas eu le temps de s’adapter. Prisonniers d’un mouvement qu’ils ne maîtrisaient pas, ayant perdu le sens de la verticalité, ils sont l’image symbolique de l’étrange désordre chaotique d’une nature dénaturée.
Laurus nobilis (laurier sauce) Sélection végétale : Une seule espèce très sobre, le bien connu laurier-sauce (Laurus nobilis) incarne ici la rigueur de l’art topiaire en contraste avec l’exubérance des toupies.
Selon Eckhart Tolle dans Nouvelle Terre, « à la vue de la beauté d’une fleur, les humains s’éveillent, même si ce n’est que brièvement, à la beauté qui fait essentiellement partie de leur être le plus profond, qui fait partie de leur véritable nature. La première fois que la beauté fut reconnue constitua un des éléments les plus significatifs dans l’évolution de la conscience humaine étant donné que les sentiments de joie et d’amour lui sont intrinsèquement liés. Sans que nous le réalisions pleinement, les fleurs sont devenues pour nous, l’expression manifestée de ce qui est le plus élevé, le plus sacré, et en fin de compte le non manifesté en nous. »
© Alexis Tricoire Ce coeur de quatre mètres d’envergure, transpercé d’une flèche à la pointe Royale et enrobé de fleurs rouge passion, trône au centre du jardin à la française du Petit Trianon. C’est un hymne à l’amour universel qui nous amène à nous poser une question existentielle : l’essentiel ne serait-il pas de contempler les fleurs et de les laisser nous apprendre à vivre ?
Begonia Dragon wing (bégonia retombant) Sélection végétale : un ensemble de variétés généreuses à floraison abondante rouge - Bégonia Dragon wing, Surfinia vulcano, Capucine rouge, Diascia- rappelle le symbole qu’elles dessinent. Sous les fleurs rouges, du feuillage allant du vert foncé - Bacopa - au pourpre - Tradescantia - vient les rehausser. Le coeur est recouvert de plantes retombantes Ipomoea batatas, Helxine soleirolii.
La plante a su se développer sans l’homme depuis des millions d’années, le contraire ne s’est jamais vérifié. Sans la plante, nul homme ne vit.
© Alexis Tricoire Cette installation aux inspirations laborantines de neuf bulles transparentes qui flottent au dessus des rosiers, comme d’étranges fruits surdimensionnés, est là pour nous le rappeler. Les herbes aromatiques et médicinales qui s’y développent, protégées derrière leur écrin, représentent un échantillon infinitésimal de la puissance des plantes sur notre vie. Il est question de biodiversité et de science : une infinie variété d’espèces de plantes encore cachées dans les multiples écosystèmes endémiques sur la planète sont potentiellement des médicaments qui pourront sauver l’humanité.
Helichrysum italicum (plante à curry) Sélection végétale : Au milieu du massif, c’est une composition de plantes aromatiques et médicinales –Patchouli, Sauge tricolore, Melisse, Menthe orange, Carum ou encore Helicrysum italicum - qui viennent se « protéger » au milieu des roses et de leur épines. Chaque « Bulle » est composée d’une seule variété afin d’en accentuer la mise en valeur et de permettre à sa fragrance d’être clairement identifiée.
Directement inspirée des croisées d’ogives aux plafonds des églises baroques, cette enfilade d’arcades végétales inversées de neuf mètres de long, est là pour nous rappeler que la nature est notre hôte, qu’elle nous accueille sur cette terre.
© Alexis Tricoire Il s’agit donc d’un hommage aux hommes éclairés qui tentent de « défendre » cette architecture sauvage, fragile et infiniment précieuse face à la cupidité individualiste de ceux qui la pillent à un rythme enfiévré. Je suis du côté de ceux qui ont l’intime conviction que si l’on n’arrête pas le massacre, l’humanité ne fera pas long feu.
Lobelia erinus (lobélie)
Sélection végétale : En reprenant les couleurs habillant le petit Théâtre
de la Reine - bleu et or - cette galerie végétale est composée de fleurs alternant le bleu – Lobélia,
Convolvulus mauritanicus, Brachicomus – et le jaune – Bidens, Capucine, Callibrachoa, Thunbergia
alata. L’ensemble est soutenu par des plantes retombantes aux nuances de vert Bacopa, Helxine
soleirolii, Ipomoea batatas, Lysimachia nummularia allant du très clair (presque jaune) au plus
sombre (presque bleu).
Quand on parle de jardins suspendus on pense à ces terrasses mythiques de Babylone... On a appris depuis, que les végétaux savaient se passer de la terre grâce aux techniques de culture hydroponique et on peut maintenant faire pousser des plantes en plein ciel, traduisant « l’esprit d’élévation du végétal ».
Élévation © Jean-Philippe Poirée-Ville Jean-Philippe Poirée-Ville et Gérard Pontet ont réalisés deux tours végétales formées de cordes végétalisées, l’une formant de grandes spirales de fleurs qui montent au ciel, l’autre des boucles de « mauvaises herbes » qui tombent. Les plantes poussent « naturellement » autour du tuyau perforé comme le long d’une source en plein ciel. On peut avec ces « cordes végétalisées » tisser son jardin en plein ciel. Le principe repose sur une technique de culture hydroponique (hors sol). L’hypothèse que les plantes pouvaient croître sans sol date de Louis XIV. Palissy en 1563 est le premier à avoir l’intuition que « le sel fait végèter et croître toutes semences ». Les motifs dynamiques des cordes sont comme jetés en l’air à la manière des Dripping de Pollock. Les végétaux aussi sont semés de manière aléatoire. Les oiseaux qui ne cessent de venir picorer l’installation accentuent cette part de naturel. L’oeuvre se veut évolutive, comme des sillons tracés dans le ciel qui peu à peu vont former un jardin.
On sait que le jardin à la Française était conçu pour être vu d’en haut, depuis les
fenêtres du Petit Trianon ou depuis la galerie des Glaces. Dans ces deux tours végétales, on a
voulu inverser le rapport de l’homme à la nature et montrer la nature dans une géométrie
complexe qui domine l’Homme.
|
|||