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Paris - Bruxelles |
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Le point de départ retenu pour l’exposition est celui de la période où la Belgique était française, entre 1794 et 1814, quand de jeunes architectes belges montaient à Paris faire leurs études à l’École des beaux-arts et éventuellement décrocher le Prix de Rome. S’établit alors une pratique d’échanges durables. Un exemple parmi d’autres : En 1845, Jean-Pierre Cluysenaar construit les Galeries Saint-Hubert, largement inspirées par la Galerie d’Orléans du Palais Royal de Paris, détruite en 1930. Viollet-le-Duc, Mérimée et Ludovic Vitet, les inventeurs du concept de monument historique, seront mis à contribution dans des restaurations et des essais publiés dans la presse architecturale belge.
À partir de 1870, Bruxelles s’haussmannise et une compagnie immobilière parisienne et son architecte s’impliquent dans l’édification des grands boulevards du centre, important la typologie de l’immeuble à appartements.
Les influences ne sont pas à sens unique. C’est après avoir visité les oeuvres de Victor Horta et dessiné la maison personnelle de Paul Hankar que l’architecte Hector Guimard trouve son style personnel qu’il appliquera bientôt dans les stations du métropolitain que finance le baron Empain. Autre future célébrité, l’architecte parisien Henri Sauvage est à la même époque stagiaire à Bruxelles chez Paul Saintenoy, l’architecte de Old England. De son côté, Henry van de Velde est invité à présenter ses meubles à la galerie Bing, puis à donner les premiers plans du célèbre théâtre des Champs-Élysées avant d’en être dépossédé par Auguste Perret (ce dernier est né à Ixelles d’un père sculpteur et communard en exil qui travailla au décor de la Bourse). Gustave Serrurier-Bovy, un des pionniers de l’Art dans tout, ouvre un magasin à Paris. À Bruxelles, Georges Chedanne, auteur d’un remarquable immeuble industriel rue Réaumur, construit la chancellerie de France tandis que son compatriote Alban Chambon, installé dans la capitale belge, réalise la décoration de l’hôtel Métropole et, à Paris, l’hôtel du constructeur automobile Mors dont subsiste aujourd’hui la salle de théâtre du Ranelagh. Hennebique, l’inventeur du béton armé, installé à Paris, commencera sa carrière à Bruxelles en proposant de construire une tour de 300 mètres de haut en bois, à l’entrée du Bois de la Cambre.
exposition-universelle-paris.jpg On verra aussi comment l’engouement de Léopold II pour l’architecture française de style Beaux-Arts sera sévèrement accueillie par certains jeunes architectes bruxellois à l’exemple de Fernand Bodson dans sa revue Tekhné. Si l’Art nouveau bruxellois a été une des grandes sources d’inspiration pour les architectes français, l’Exposition des arts décoratifs de Paris en 1925 va marquer durablement l’imaginaire de leurs confrères belges. Entre autres Antoine Courtens, grande figure de l’Art Déco, qui compléta sa formation chez un ensemblier parisien. Les échanges se situeront aussi à travers les publications, les expositions, les conférences. Victor Bourgeois publie dans 7 Arts, qu’anime un peintre parisien P-L Flouquet, les oeuvres de Rob Mallet- Stevens, apparenté à la famille Stoclet, de Lurçat ou encore de Le Corbusier qu’il invite à Bruxelles pour y donner des conférences.
Des architectes français construisent à Bruxelles, à l’exemple de Süe et Mare, auteurs du château de La Fougeraie à Uccle. Michel Roux-Spitz signe une luxueuse résidence square Frère Orban à Bruxelles. A contrario, des architectes bruxellois font aussi carrière en France, à l’exemple de Théo Clément, actif au Vésinet où il s’est installé après la Première Guerre mondiale après avoir édifié à Waterloo l’ensemble de la Ferme–Ecole, ensemble remarquable, aujourd’hui protégé. Il arrive aussi qu’architectes bruxellois et parisiens s’associent, à l’exemple de Camille Damman et Pierre Patout qui cosignent un projet de vaste ensemble résidentiel à Paris. Quant à Paul-Amaury Michel, après avoir visité à Paris les oeuvres de Le Corbusier et de Chareau, il en fait la synthèse dans une maison de verre. Les architectes Emile Goffay et Marcel Leborgne édifient des villas et immeubles également inspirés par les oeuvres et les écrits de Le Corbusier.
Quant à l’École des beaux-arts de Paris, elle ne cessera de fasciner les jeunes architectes formés à l’Académie de Bruxelles. C’est là qu’Henry Lacoste aiguisera son sens de la composition et son goût pour l’exotisme. Il enverra à son tour ses étudiants se perfectionner, dans les années cinquante, à Paris : Paul Mignot, Charles De Meutter, Jean Koning...
L’exposition 1958 célèbre l’américanisation de la Belgique et accueille deux pavillons dont les audaces constructives et plastiques rompent avec le fonctionnalisme architectural : le pavillon Philips de Le Corbusier et le pavillon de la France de Guillaume Gillet.
Puis, le flux des échanges s’aligne sur le tempo des communications qui rapprochent les deux capitales : d’abord le Trans Europe Express, puis l’autoroute, et aujourd’hui le Thalys qui transporte, d’une ville à l’autre, bon an mal an, quelque 11 millions de voyageurs, l’équivalent de toute la population de la Belgique franchissant en à peine plus d’une heure les 315 kilomètres qui séparent les deux gares.
Au XXIe siècle, la frontière n’est plus qu’un souvenir, on va d’une ville à
l’autre, comme on se rend en visite chez des parents, des amis. Ce
rapprochement amplifie les échanges artistiques et architecturaux. Charles
Vandenhove construit le théâtre des Abbesses à Montmartre, Jean Nouvel se
voit confier la restructuration des abords de la Gare du Midi et Christian de
Portzamparc, récemment chargé d’urbaniser les abords du quartier de
l’Europe à Bruxelles, célèbre, à travers la construction du Musée Tintin à
Louvain-la-Neuve, la rencontre de la ligne claire bruxelloise avec l’élégance
parisienne.