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Néon

Who’s afraid of red yellow and blue ?

La maison rouge, Paris

Exposition du 17 février au 20 mai 2012




L'exposition "Néon - Who’s afraid of red yellow and blue ?" s'installe pendant tout l'hiver 2012 au sein de la maison rouge qui accueille ainsi la première grande exposition internationale consacrée au néon dans l'art des années 1950 à nos jours. L'exposition présente une centaine d'oeuvres historiques ou inédites. Des pionniers Gyula Kosice et Lucio Fontana au début des années 1940 à 1950, à François Morellet, Bruce Nauman, Maurizio Nannucci, Stephen Antonakos ou Mario Merz dans les années 1960, à des artistes tels que Jason Rhoades, Alfredo Jaar, Jeppe Hein, Sue Webster & Tim Noble et tant d’autres aujourd’hui...

"À droite de la table périodique des éléments de Mendeleïev, on trouve la famille des gaz dits "nobles" ou "rares", un groupe d'éléments chimiques aux propriétés communes : inodores et incolores dans des conditions dites "standards", ces gaz monoatomiques une fois sous pression produisent une lumière colorée lorsqu'ils sont traversés par un champ électrique. Le néon (Ne), dont le nom provient du mot grec "neos" (nouveau) produit une lumière rouge. L'argon (Ar) donne une lumière bleue tandis que les vapeurs de sodium produisent un rayonnement de couleur jaune.

C’est au début des années 1910 que le physicien et chimiste français George Claude met au point le premier tube au néon. La présentation publique de son invention à lieu à l'Exposition Universelle de Paris. Quelques années plus tard, il dépose un brevet aux États-Unis et en 1923, il vend à la compagnie Packard ses deux premières enseignes lumineuses reproduisant le nom de la marque. On connait la suite de l'histoire...

Dans les années 30 déjà, Moholy-Nagy prophétisait que les jeux de lumière et d’éclairages nocturnes dans les grandes villes constituaient "un champ d'expression" qui ne tarderait pas à trouver "ses artistes".

Effectivement, dès 1946 Gyula Kosice, artiste naturalisé argentin d’origine slovaque, utilise pour la première fois un néon, dans une oeuvre intitulée Structure luminique Madi.

À l'occasion de la triennale de Milan de 1951, Lucio Fontana présente une suspension monumentale ; sorte de tourbillon lumineux. C'est la toute première oeuvre entièrement en néon réalisée en Europe.

Au début des années 1960 en France, en Grèce et aux États-Unis, François Morellet, Stephen Antonakos, Bruce Nauman et Keith Sonnier commencent eux-aussi à utiliser le néon à l'occasion de performances ou dans leurs oeuvres plastiques. À peu près au même moment, Dan Flavin décide de travailler avec un type spécifique de lampe : le tube fluorescent, réalisé quant à lui de manière industrielle. Le dénominateur commun des oeuvres de cette époque est leur caractère abstrait, tantôt lyrique tantôt géométrique.

Au milieu des années 1960, le néon se met "à parler" et "à compter". Joseph Kosuth conçoit des "tautologies" lumineuses. Quelques années plus tard, Maurizio Nannucci réalise ses premières "écritures" — des mots ou des fragments de phrase en néon —, où fusionnent les éléments de la couleur, du signe et du sens. Mario Merz et Pier Paolo Calzolari intègrent des mots ou des chiffres en néon à leurs installations sculpturales et/ou sonores.

De son côté, Martial Raysse inclue des ponctuations lumineuses — tels des "signes du désir" —, au sein de ses toiles-assemblages tandis que Michel Journiac crée une cellule aux barreaux de lumière où est enfermé un modèle entièrement nu, à l'occasion d'une performance intitulée "Piège pour un voyeur".

En à peine une trentaine d'années, la multiplicité de ces recherches et expérimentations plastiques vont faire passer le néon du statut d'invention scientifique aux applications essentiellement urbaines et publicitaires à un médium artistique à part entière. Un médium qui permet aujourd'hui de rassembler et faire dialoguer des artistes aussi divers que Tracey Emin, Claude Lévêque, Jason Rhoades (1965-2006) ou encore Claire Fontaine…

Art de la couleur et de la lumière, l'art du néon est aussi et surtout un art du tracé et de la sinuosité.

C'est l'histoire de ce simple trait dessinant d'innombrables chemins sinueux et lumineux que cette exposition propose de parcourir et d'explorer."

David Rosenberg



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