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La fin du monde tel que nous le connaissons

La Kunsthalle Mulhouse

Exposition du 16.09 - 14.11.2010


En 1987 le groupe REM enregistrait la chanson The end of the world as we know it (and I feel fine) / La fin du monde tel que nous le connaissons (et je me sens bien). Ce titre faisait suite à une chanson plus ancienne intitulée PSA, abréviation de «Public Service Announcement». Dans le clip, un jeune skate border s’exerce dans une ferme en ruine et abandonnée, il montre à la caméra des reliques trouvées sur place. Cette chanson de REM est de celles qui relève les inquiétudes sociales de son temps. Mais la mention «and I feel fine / et je me sens bien» lui donne une valeur positive et encourageante. Cette double lecture se retrouve en art contemporain. Ce que l’Histoire de l’Art et la Théorie décrivent comme des «détournements» n’est autre en réalité qu’un processus complexe de démontage de structures esthétiques existantes, puis de réassemblage modifié et subversif. Ce jeu permet de questionner ou critiquer la société, les valeurs traditionnelles et le statu quo.

Parfois de manière dissimulée, mais toujours réfléchie, les oeuvres d’art font passer des visions de l’avenir comme en témoignent «l’Icare» de Bruegel, «Guernica» de Picasso ou «Instruction Pieces» de Yoko Ono. Dans ce sens, les artistes provoquent l’esprit du temps «Zeitgeist» et apportent leur contribution à son perpétuel renouvellement.

En 1999, quelques années après la sortie de la chanson de REM, le sociologue américain Immanuel Wallerstein écrivait l’essai «The End of the World as We Know It». Le texte se fonde d’une part sur la recherche d’événements récents et d’autre part sur l’étude des décalages de pensée qui sont influencés par ces mêmes événements. «The End of the World as We Know It» conclut par une analyse des grands défis intellectuels de la société telle que nous la connaissons et suggère quelques réponses. Selon Wallerstein, nous vivons dans une société post-capitaliste qui se trouve en phase de transition. Les structures familières sont en train de disparaître, sans que les suivantes ne se dessinent encore à l’horizon. Cette conception implique un certain chaos, contexte historique propice à une réflexion sociale. Ainsi, sa théorie peut être perçue comme un point de départ et non comme une fin. Quel avenir imaginonsnous vraiment ? A quoi pourrait ressembler la topographie de cette transition ? Comment représenter la singularité de ce processus ?

J.J. Charlesworth écrivait dans une édition de Artreview parue récemment «A présent que le drame du début de la crise financière est passé, nous nous trouvons à un moment bien plus étrange : chacun essaie de maintenir un modèle de normalité fonctionnelle, bien qu’il est évident que les temps ne sont plus normaux. Continuer à écrire, montrer ou faire de l’art, même sérieux, sans tenir compte de sa résonance avec la société, revient à s’égarer voire tend vers la futilité. Alors, que faire ?»

Jacques Rancière, fait appel à une nouvelle forme de subjectivité politique qui partirait d’un principe d’égalité, d’une idée de capacité et de compétence universelle, propres à toutes les expériences, et que nous nous devons essayer d’explorer. Comme Wallerstein, il ressent notre époque comme transitionnelle et sans objectifs définis. Il se pose la question : «Que pensons-nous, être capables de faire ensemble ?» Et finalement quel est le rapport avec l’émancipation ?

Les artistes et groupes d’artistes invités prennent position face à la crise financière, à l’effondrement de l’Etat-providence ou des industries du divertissement, ils avancent de nouveaux espoirs, des utopies et conceptions alternatives. Comme un sismographe, l’exposition trace les signes et images de notre vie quotidienne, sonde les méthodes des pouvoirs en place, tout en proposant de nouveaux contextes esthétiques. Elle montre les travaux d’artistes qui réagissent de manière critique, satirique et subjective aux réalités actuelles et, ce faisant, développent leurs propres propositions, expressions de la réalité contemporaine faisant apparaître leurs façons de composer avec elle. Le concept fait suite au désir de comprendre de manière critique les processus sociaux, politiques et économiques actuels dans un monde global, sans lequel l’art contemporain ne pourrait être ni considéré, ni compris.

Bettina Steinbrügge



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