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peinture

Henri Rouart, l'oeuvre peinte

Musée Marmottan Monet, Paris

Exposition du 13 septembre 2012 - 9 décembre 2012




henri rouart exposition

A l'occasion du centenaire de la mort du peintre et collectionneur Henri Rouart (1833-1912), le musée Marmottan Monet lui consacre sa première grande exposition monographique : Henri Rouart, l'oeuvre peinte.

L'exposition Henri Rouart, l'oeuvre peinte réunit une quarantaine de ses tableaux en provenance de collections particulières et de musées français et suisse. Elle propose de mettre en valeur l'oeuvre d'un peintre réputé mais discret et exigeant, compagnon de route des impressionnistes.

Mécène, collectionneur, ingénieur polytechnicien et industriel, Henri Rouart a croisé la route de Degas sur les bancs du lycée où ils nouèrent une profonde amitié. Très jeune, formé par Corot et Jean-François Millet, il se distingue déjà par des prix de dessins. Son goût prononcé pour l'art le conduit en outre à acquérir une collection qui ne cesse de s'étoffer. Cette collection – rassemblée tout au long de sa vie et qui attira, à sa mort en 1912, les convoitises des plus grands marchands, connaisseurs et représentants de musées du monde entier – comptait des pièces maîtresses de Delacroix, Courbet, Daumier, Millet, Corot, Edouard Manet, Cézanne, Renoir, Morisot, Toulouse Lautrec, Gauguin et, bien sûr, Degas.

C'est l'artiste et son oeuvre que le musée Marmottan Monet souhaite aujourd'hui mettre à l'honneur à travers cette exposition monographique qui lui restitue sa véritable place au coeur d'une époque fertile et passionnante, dont il demeure une figure marquante. Les oeuvres présentées dans les salons du rez-de-chaussée du musée, toiles et aquarelles, révèlent un paysagiste de grand talent et un portraitiste de qualité, attentif à saisir ses proches dans leur cadre intime. Loin d'être un simple amateur, il pratiqua la peinture durant toute sa vie et participa à presque toutes les expositions impressionnistes dont il fut également le mécène. L'exposition du musée Marmottan Monet invite à la découverte et à la réévaluation complète de l'oeuvre d'Henri Rouart.

L'exposition suit un parcours thématique : elle présente, dans les salons du rez-de-chaussée du musée, une quarantaine de tableaux et une sculpture. La section principale regroupe une dizaine de toiles présentant des paysages de La Queue-en- Brie, ville chère au peintre qui en fut maire de 1891 jusqu'à sa mort, le 2 janvier 1912. Depuis sa demeure située sur le domaine de l'Hermitage, Henri Rouart peint le parc, les allées, les deux maisons mais également des toiles d'intérieur. Cette section permet ainsi une immersion totale dans le monde de l'artiste. Deux autres sections importantes rassemblent des tableaux peints durant des voyages (à Collioure, à Rouen, dans les Pyrénées) et des portraits. Si Henri Rouart peignait plus particulièrement des paysages, il affectionnait également les portraits pour lesquels sa femme et sa fille Hélène étaient les modèles. Cette section présente également un autoportrait, ainsi qu'un portrait d'Henri Rouart peint par son ami Degas. Enfin, l'exposition rassemble des toiles représentant Melun, ville de son beau-père, Jacob Desmalter, dans laquelle le peintre aimait trouver de l'inspiration, des natures mortes et des nus.



Henri Rouart peintre

exposition henri rouart
Affiche de l'exposition Henri Rouart, l'oeuvre peinte

  • Le « cas Rouart »

    « Le cas de Rouart mérite qu'on s'y arrête un instant. Si l'époque et l'état des sciences lui permet de jumeler des activités différentes, il le doit à deux démarches : d'un côté, son activité relève autant de l'application technologique que de la recherche inventive, donc s'incarne dans l'efficacité, la réalisation, de l'autre côté sa singularité il la doit au fait qu'il n'apporte pas à chacune de ces activités la même volonté de réussir mais qu'il sait mettre dans ce qui concerne l'art cette dose de modestie qui, paradoxalement, contribue aussi à son accomplissement. S'il dépose des brevets à la Société d'encouragement afin de pouvoir réaliser les inventions dont il a l'idée ou dont son «staff» comme on dirait aujourd'hui, s'applique à développer les conséquences, lorsqu'il s'agit de peinture, il faut toute l'amicale insistance de son ami Degas pour le décider à participer aux expositions des «intransigeants», préférons un instant ce terme, dû à Degas, à celui d'impressionniste que retiendra l'histoire.

    Mais cette «modestie» n'exclut pas l'exigence : celle ci est mise au service de l'oeuvre et non à celui de la réussite sociale. De cette modestie, il avait eu le modèle ou l'exemple avec Corot ou Cals et qui le fit poursuivre la peinture jusqu'à son dernier souffle, sans guère songer à l'exposer mais préférant en distribuer les résultats aux siens, aux proches, à ceux qui étaient sensibles à ses qualités. Pour lui, la peinture n'est pas seulement plaisir des yeux mais également, choix éthique.

    Une oeuvre vit non seulement le temps de se faire mais, une fois accomplie, de circuler. Le silence ou le succès vont la réduire à être ignorée ou l'irriguer, l'occulter ou la diffuser, mais aucun oeuvre de qualité n'est jamais à l'abri d'un revers ou d'un coup de fortune qui en renverseront le cours. Il y a des succès immédiats qu'un rien de temps crève comme une bulle. Il y a des refus qui réclament plusieurs décennies pour être surmontés. Il y a des oeuvres qui se font dans l'éclat, d'autres qui s'opèrent dans le silence et peut-être n'a t'on pas suffisamment analysé et étudié les mécanismes des occultations et des résurgences dont les oeuvres peintes ou les livres sont l'objet. L'histoire du goût, et de la réception des oeuvres de ses variations, de ses caprices reste encore à écrire.

    Mais il est des oeuvres qui se font dans l'ombre, la réclament ou la veulent et qui, n'étant guère montrées, ne s'imposent qu'à la longue, c'est-à-dire lentement. Elles courent le risque de disparaître ou d'être redécouvertes. Il est enfin des oeuvres, et ce peut être les mêmes qui gagnent en acquérant, le temps aidant, une certaine patine, voire un relatif éclat, peu visible au départ, mais dont l'évidence finit par s'imposer.

    L'histoire de l'art, comme celle du goût, n'existe que d'être un perpétuel réajustement. L'oeuvre et la personne de Rouart, un siècle après, appellent cette complète réévaluation du fait même que cette oeuvre ait été ou négligée ou ignorée, tenue en retrait, effacée par la collection, mise en retrait par la présence d'amis célèbres (citons, au moins Degas). À l'exception de deux tableaux entrés dans les collections du Louvre et aboutissant au musée d'Orsay, d'une présence discrète dans deux musées de province (Pau et Limoges), l'oeuvre peinte de Rouart est restée confinée dans des collections privées, familiales ou amicales. Et aucune exposition d'ensemble ne lui a été consacrée depuis 1933, aucun catalogue important. Jusqu'à ce qu'en 2004, une exposition intitulée «Au coeur de l'impressionnisme » ne regroupe autour d'une dizaine de ses oeuvres, d'un survol rapide de sa collection, les tableaux nés dans le contexte familial. »

  • Henri Rouart impressionniste

    « Des peintres que l'Histoire retient comme impressionnistes, rares sont ceux dont l'oeuvre peut revendiquer intégralement ce titre. Mettons Monet et Morisot, incontestablement, retenons également Sisley, tous trois jusqu'au terme de leur oeuvre et de leur vie. Manet, on le sait, resta méfiant à l'égard du groupe, même si celui-ci se réclamait de lui ; seuls ses derniers tableaux peuvent être qualifiés d'impressionnistes. Son oeuvre, toute novatrice qu'elle fut, est souvent plus proche d'un certain réalisme. De même celle de Degas qui fut l'enfant terrible du mouvement, voulant y inclure des éléments parfois disparates, sinon refusant sa participation. Du groupe, Renoir fut un élément essentiel mais le premier à s'en détacher du jour où il se convertit à l'Italie. Quant à Pissarro, l'aîné de tous, il oscilla entre impressionnisme et pointillisme.

    En fait, l'impressionnisme au sens strict du terme est un mouvement de durée brève et réduit à un petit nombre de peintres autour desquels furent introduits ou vinrent s'agglomérer plusieurs artistes en connivence plutôt qu'en totale adhésion.

    Malgré sa participation active à ces manifestations, il serait sans doute plus juste de tenir Henri Rouart sur le plan strictement pictural pour un compagnon de route des impressionnistes, issu également d'un certain réalisme, comme en témoigne par exemple cette remarque de Théodore Duret lorsqu'il publie, dès 1878, le premier livre sur l'impressionnisme : «Cals et Rouart (...) sont des naturalistes restés en dehors de l'influence du Japon.» Rouart peignit un certain nombre de toiles qu'on peut tenir pour impressionnistes et appliqua certains des principes de cette nouvelle esthétique sans en être prisonnier, et dut aux sollicitations de Degas de participer au mouvement.

    Avec la dernière manifestation qui, en 1885, marque l'éclatement du groupe, Rouart cesse presque d'exposer, poursuivant désormais en solitaire une oeuvre dont quelques amis et ses proches suivront l'évolution. »

  • Un peintre nomade

    « Quel que soit le motif de son voyage, Henri Rouart ne partait jamais sans un carnet de croquis, une boite d'aquarelle, bientôt une palette à pouce et un minimum de couleurs. On a déjà rappelé que le milieu du xixe siècle, avec l'invention des tubes de couleurs en étain, opère une révolution en favorisant la peinture sur le motif sans avoir à se charger d'un matériel lourd et encombrant, comme en témoigne l'apparition de la baladeuse «permettant d'emporter les couleurs nécessaires aux notations rapides”. […] Il n'est pas d'année où Rouart n'ait entrepris un voyage, un séjour en province ou une série de déplacements. Sans le taxer de dromomanie, on le sent possédé tout au long de sa vie d'une fringale de voyage comme si son art était lié à ce besoin de changement. À l'inverse de Degas, sédentaire farouche qui ne se rend à la campagne qu'à l'injonction de ses amis – celui-ci lui écrit un jour : “Moi aussi je vais à la campagne. Mais quel terrible beau temps !” (Lettre LXII) – Rouart, lui, est toujours en route.

    […]

    Rouart n'est guère un peintre de la ville. En ceci il se met à l'écart des impressionnistes : ceux-ci vont en faire un thème nouveau, un symbole de la modernité dont ils saisissent, à travers lumière et foules, le spectacle excitant. Paris n'inspirera à Rouart que peu d'oeuvres – trois ou quatre dans l'inventaire actuel. Et une oeuvre atypique, avec cette Vue de Rouen qui appartint à Degas, mais qui est plus le sillage d'un remorqueur dans le port et le reflet de sa fumée dans l'eau.

    La seule véritable ville de sa peinture sera cette Cité des eaux, comme la nommera bientôt Hù il séjourne à deux reprises entre 1879 et 1883. […] Si la ville pour lui semble davantage liée à son métier, la campagne, à ses yeux, représente la peinture. Chaque fois qu'il le peut, il s'enfuit peindre ou dessiner en “pleine nature”. Rouart, en effet, aime peindre les lieux sauvages, à l'écart des cités, les ruines d'un château s'inscrivant sur une crête, les chaumières isolées, les bords d'une rivière, les levées d'étang, la forêt bien sûr, mais il est là davantage le peintre des lisières que celui des sous-bois et par là il se dégage de l'héritage de Barbizon. Mais, proches ou lointains, au premier plan ou isolés, il reste le peintre des arbres. C'est son thème de prédilection, comme le vert est sa couleur. Si chaque peintre a sa couleur de prédilection, non pas exclusive mais dominante et dont il peut varier d'une époque à l'autre – garance ou rose-chair pour Renoir, bleu aquatique pour Monet, brun peut-être pour Degas – avec Rouart, c'est le vert qui l'emporte. Selon les sujets, les époques, les endroits où il plante son chevalet, ce vert se modifie, se clarifie, s'assombrit, mais on peut définir son oeuvre comme une variation sur cette couleur, synthèse d'ombre et de lumière. »

    Jean-Dominique Rey, commissaire de l'exposition
    Extraits du catalogue de l'exposition,
    Henri Rouart, l'oeuvre peinte, éd. Musée Marmottan Monet / Hazan.



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