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Les graveurs de Gustave Courbet |
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Musée Courbet, OrnansExposition du 19 novembre 2011 - 15 avril 2012Exposition "Les graveurs de Gustave Courbet" Le musée Courbet, en partenariat avec l'Institut Courbet, présente "Les graveurs de Gustave Courbet". L'exposition se compose de 86 gravures, toutes issues de la collection de l'Institut Courbet et d'ouvrages illustrés par Gustave Courbet, tel Le camp des bourgeois, d'Étienne Baudry. La gravure fut un formidable vecteur de diffusion de l'art au XIXe siècle. L'exposition retrace les riches collaborations entre l'artiste et ses graveurs. Elle s'organise autour de plusieurs thématiques : la caricature, le portrait, les paysages, les nus… Une section est consacrée à la caricature et à la gravure de presse illustrée. L'ensemble des différentes techniques de gravure (lithographie, gravure sur cuivre, eau-forte…) sera révélé en parallèle. C'est l'occasion d'admirer quelques-unes des réalisations des meilleurs graveurs de Courbet : Émile Vernier, avec Les Casseurs de pierre, Arthur Mayeur, avec Une Après-dînée à Ornans, Félix Bracquemond, avec Les Demoiselles du village, entre autres. Et également de découvrir une toile du maître du réalisme récemment acquise par l'Institut et qui n'a jamais été montrée dans le Doubs, La Source de la Loue, esquisse de sa grande soeur conservée au «Metropolitan museum» de New York. Si l'on reconnaît à Honoré Daumier son talent de graveur, si les peintres Ingres, Delacroix et Chasseriau, contemporains de Courbet, se sont essayés à l'eau-forte, il semble que le maître d'Ornans n'ait pas personnellement pratiqué ce medium. Pourtant, les nombreuses illustrations que Courbet réalise pour les projets de ses amis écrivains comme Les essais poétiques (1839) de Max Buchon ou Les amis de la nature (1859) de Champfleury montrent l'attachement de l'artiste au dessin et à sa reproduction par la gravure tout au long de sa carrière. A partir du XIXe siècle, la gravure se développe considérablement grâce notamment à l'invention de la lithographie. À une époque où la photographie n'est pas encore découverte, elle devient un moyen de diffusion des oeuvres très efficace et connaît un succès important grâce à l'engagement d'éditeurs et d'imprimeurs qui créent des Albums et publient des revues qui laissent une place privilégiée à la reproduction comme La gazette des beaux-arts, L'Art ou L'Artiste.
Toutes les thématiques de l'oeuvre de Courbet ont séduit les graveurs du XIXe siècle. La gravure d'interprétation connaît au XIXe siècle un important développement au détriment de la gravure originale. Du paysage, au portrait, en passant par la religion, les animaux et le nu, les oeuvres le Gustave Courbet ont séduit les graveurs d'interprétation du XIXe siècle. S'il semble que Courbet n'ait pas accordé pour lui-même une importance particulière à la gravure d'interprétation (il utilisait plutôt la photographie comme outil de diffusion de son oeuvre), il a cependant travaillé avec les plus grands graveurs du XIXe siècle presque tous ses amis, en particulier Félix Bracquemond et Emile Vernier. Félix Bracquemond était en effet le plus grand graveur de la seconde moitié du 19e siècle avec à son actif plus de 800 gravures. Ses oeuvres sont à la fois des gravures originales et également des gravures d'interprétation. Né à Lons-le-Saunier en 1829, Emile Vernier était un lithographe de grand talent, aquafortiste et peintre. C'était un grand admirateur de Courbet, dont il réalisa les lithographies des Casseurs de pierres, de La Curée, de la Remise de chevreuil au Ruisseau de Plaisir Fontaine et de La Fileuse.
Le choix des graveurs s'est porté sur des
oeuvres emblématiques de l'artiste comme
Une Après-dinée à Ornans par le nordiste
Arthur Mayeur, les Demoiselles de village par
Félix Bracquemond ou Les Casseurs de pierres
par Emile Vernier et gravée par Léopold
Desbrosses, témoignage d'une oeuvre qui
n'existe plus aujourd'hui (voir ci-après).
Les nus ont également attiré les graveurs,
notamment Les Baigneuses gravées par Charles
Waltner, ainsi que les scènes de chasse, La
Curée gravée à la fois par Emile Vernier et
Célestin Nanteuil.
C'est plutôt dans le domaine de l'illustration que Courbet sera le plus productif, en témoigne Le Passage du gué, dessin sur bois pour une gravure parue dans l'ouvrage La Rue Hautefeuille par Henri Baillière, conservé dans les collections du Musée départemental. En effet, le plus souvent Gustave Courbet donne le dessin et ce sont des graveurs qui reproduisent l'oeuvre du maître avec parfois une grande liberté comme dans Le Camp des bourgeois (tableau humoristique de la vie bourgeoise de province) d'Etienne Baudry, un de ses amis, dessins gravés par Bellot ou encore dans La Barricade, frontispice gravé par Antoine Fauchery. Plus peintre qu'illustrateur, Courbet réalise néanmoins plusieurs vignettes. Huit ouvrages sont ainsi enrichis de gravures dessinées par Courbet : les Essais Poétiques en 1839, Le Bras Noir en 1852, Les Amis de la Nature de Champfleury en 1859. Ils sont suivis, l'année suivante, des Chansons Populaires des Provinces de France. Place en 1862 à une Histoire anecdotique des cafés et cabarets de Paris et en 1868 au Camp des Bourgeois. Durant l'exil en Suisse sont publiés en 1872 Les Misères des Gueux. Après le décès de Courbet, paraît en 1884 La Mort de Jeannot - Les Curés en Goguette.
La forte personnalité de Gustave Courbet, sa peinture scandaleuse qu'on a qualifiée de socialiste, jugée vulgaire et triviale, ont suscité un engouement sans précédent auprès des caricaturistes de son époque. Dès 1850, l'artiste devient le pôle d'attraction des salonniers et des caricaturistes. Il est soit exalté, soit conspué. Mais les critiques ne l'indisposent nullement, bien au contraire, elles génèrent la curiosité et contribuent à dépeindre le contour de l'homme public Gustave Courbet qui devient une figure incontournable. Les caricaturistes s'amusent à montrer les réactions du bourgeois parisien à la vue des oeuvres triviales de Gustave Courbet. Provoquant de violentes réactions, Un Enterrement à Ornans, Les Paysans de Flagey ou Les Demoiselles de village sont jugés vulgaires et sales par rapport aux canons académiques de l'époque. Mais ce sont Les Casseurs de pierres qui seront les plus caricaturés. Bien qu'issu d'un milieu aisé, Gustave Courbet est représenté comme un paysan et un sauvage. Puis à partir de 1850, il est perçu comme une personne calculatrice et rusée. Il cherche le succès par tous les moyens, notamment en provoquant le scandale et en organisant en 1855 et 1867 des expositions personnelles en marge des Salons officiels ou des expositions universelles. À partir de 1855, les caricaturistes s'attaquent à la personnalité égocentrique et au physique de Courbet ; l'époque voit se multiplier les portraits-charge où Gustave Courbet apparaît avec la barbe en pointe, comme sur un bas-relief assyrien.
Fumant la pipe, buvant de gros bocks de bière, le maître d'Ornans
est représenté comme un bon vivant, un bon gros paysan comtois.
Avec le temps, son ventre devient proéminent, son corps devient
difforme et signe son hydropisie. Après la chute de la colonne
Vendôme, il en apparaît comme le « déboulonneur ».
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