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La France en reliefChefs-d'oeuvre de la collection des plans-reliefs de Louis XIV à Napoléon III |
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Grand Palais, ParisExposition du 18 janvier 2012 au 17 février 2012Parcours de l'exposition "La France en relief. Chefs-d'oeuvre de la collection des plans-reliefs de Louis XIV à Napoléon III" Article de référence : exposition La France en relief, Grand Palais, Paris 2012 L'exposition "La France en relief" propose un regard nouveau sur le territoire français, à la fois géographique et historique, qui illustre la naissance de la frontière et son évolution. Tout au long du Moyen Âge, la frontière fut un ensemble de points plutôt qu'une ligne. Même appuyée sur des limites naturelles, c'était une zone imprécise, composée de mosaïques de villes et d'enclaves à statut particulier et souvent instable. Ce n'est que progressivement, au début de l'époque moderne, que les notions de continuité et de cohésion territoriale se sont imposées. L'apparition au XVIe siècle de systèmes de fortification cohérents et la naissance d'un corps de métier spécialisé dans cette activité, celui des ingénieurs militaires, ont conduit au XVIIe siècle à une prise en compte globale de la frontière, comme ensemble à délimiter et à fortifier : la naissance en 1668 puis l'enrichissement progressif de la collection des plans-reliefs sont à inscrire dans ce mouvement. Mais l'apparition de lignes frontalières stables n'a pas empêché les changements : sur toutes les frontières de la France, les guerres de l'Ancien Régime et du XIXe siècle ont entraîné des modifications.
L'exposition "La France en relief" est conçue comme une promenade entre des places situées sur les frontières
des Alpes, de l'Est et du Nord, ainsi que sur les côtes, disposées autour d'une carte de
France du milieu du XIXe siècle privée du Mont-Cenis et des communes de Tende et La Brigue,
intégrés au territoire français en 1947. Elle invite à s'interroger sur cette notion de frontière,
élément important dans la construction de toute entité nationale, mais dont
l'histoire nous apprend qu'il fut toujours mobile et changeant.
Malgré les apparences, la crête des Alpes n'a jamais été une frontière "naturelle" : jusqu'en 1860, le territoire de la Savoie s'étendait à la fois sur les versants italien et français ; à côté, le Dauphiné, dont la capitale était Grenoble, englobait jusqu'au début du XVIIIe siècle des vallées du versant italien. Les Alpes constituaient cependant à l'époque moderne une zone tampon entre la France et les Habsbourg, possessionnés en Italie du Nord ; c'est pourquoi Louis XIV demanda à Vauban d'en revoir le système de fortifications, de façon à en verrouiller les cols et les points d'accès. Le résultat fut une double ligne de places, constituée de Fort-Barraux, Exilles, Fenestrelle et Pignerol d'une part, et de Grenoble, Briançon, Embrun puis Mont-Dauphin de l'autre. Le traité d'Utrecht, en 1713, rectifia les lignes de partage : Exilles et Fenestrelle furent cédées au Piémont, et le rattachement de la vallée de l'Ubaye (Barcelonnette) à la France diminua l'importance stratégique de certaines places (Mont-Dauphin, Embrun).
Deux provinces à l'histoire mouvementée forment la frontière Est de la France : l'Alsace et la Franche-Comté. Possession des Habsbourg au début du XVIe siècle, la Franche-Comté fut utilisée par ceux-ci comme un chemin pour le passage des troupes entre Barcelone, les possessions espagnoles d'Italie et les Pays-Bas, deux autres parties de leur empire. Elle constituait ainsi une menace pour la France, qui chercha rapidement à s'en emparer. La conquête définitive eut lieu en 1674, avec le siège victorieux de Besançon. Louis XIV fit de la ville la nouvelle capitale de la province, au détriment de Dole, et en renouvela le système défensif. Plus au Nord, l'Alsace, terre de l'Empire germanique, avait été partiellement rattachée à la France en 1648, à la fin de la guerre de Trente Ans. Mesurant son importance stratégique, Louis XIV y ajouta Strasbourg, conquise en 1681, et, pour défendre la ligne du Rhin, confia à Vauban la création de la ville nouvelle de Neuf-Brisach en 1697.
Objet de toutes les sollicitudes des souverains français, en raison de la situation très septentrionale de Paris, la frontière du Nord du royaume fut particulièrement fluctuante : les places présentées dans l'exposition montrent différents points de son extension. Saint-Omer, aujourd'hui dans le département du Pas-de-Calais, appartenait au XVIIe siècle aux Pays-Bas méridionaux, sous domination espagnole : elle ne fut conquise par la France qu'en 1677. Également espagnole, la place de Luxembourg fut assiégée et annexée par Louis XIV en 1684, en raison de son importance stratégique. Elle fut rendue aux Habsbourg en 1697, après d'importants travaux de fortification menés par Vauban. Enfin, Berg-op-Zoom, aujourd'hui située aux Pays-Bas, dans la province du Brabant septentrional, fut assiégée et conquise en 1747 par Louis XV, dans le cadre de la guerre de Succession d'Autriche, qui opposait la Prusse et la France d'une part, l'Angleterre, l'Autriche et les Pays-Bas d'autre part.
Comme les places frontières terrestres, les villes côtières avaient un rôle défensif, et
devaient protéger le royaume contre une tentative d'invasion par la mer. Elles devaient aussi
marquer la puissance maritime de la France, aussi bien guerrière que commerciale, face
aux puissances rivales qu'étaient les Provinces-Unies et l'Angleterre. L'arsenal de Brest fut
ainsi aménagé dès le règne de Louis XIII, puis renforcé par Louis XIV. À Cherbourg, il fallut
attendre la fin du XVIIIe siècle pour la construction d'un arsenal moderne ; les travaux de
"la plus grande rade fortifiée d'Europe" se poursuivirent jusque sous Napoléon III. Alors
que les systèmes de fortification terrestre ont décliné au XXe siècle, le rôle stratégique des
places côtières s'est maintenu : Brest comme Cherbourg ont joué un rôle essentiel pour
les Alliés comme pour les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, qui leur valut
d'être en grande partie détruites par les bombardements.
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