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Egon Schiele

Oeuvres de l'Albertina Museum, Vienne

Musée Guggenheim, Bilbao

Exposition du 2 octobre 2012 – 6 janvier 2013




exposition schiele bilbao

Le Musée Guggenheim de Bilbao consacre une exposition à Egon Schiele.

Réunissant une centaine de dessins, de gouaches, d'aquarelles et de photographies en provenance de l'Albertina de Vienne, l'exposition Egon Schiele se veut être une approche complète de l'univers créateur de l'un des artistes les plus significatifs du XXe siècle. L'institution viennoise, dont la collection historique d'oeuvres graphiques se compte parmi les plus importantes au monde, conserve en effet le plus abondant ensemble de travaux sur papier du grand expressionniste autrichien.

Il s'agit d'une perspective unique sur l'évolution stylistique de Schiele au cours d'une décennie intense de production, stoppée brutalement par sa mort précoce à l'âge de 28 ans. L'accent est mis sur la place décisive du travail graphique de l'artiste dans sa contribution à l'histoire de l'art et, en définitive, dans la reconnaissance internationale de son apport.

Partant des premiers travaux réalisés pendant ses années de formation à l'Académie de Vienne et menant jusqu'aux pièces des dernières années, en rupture avec le naturalisme et caractérisées par le traitement radical de la couleur et l'apparition de nouveaux et déconcertants motifs comme le nu érotique explicite ou le portrait d'enfant, en passant par les oeuvres les plus marquées par l'influence de Gustav Klimt et du Modernisme viennois, Egon Schiele constitue un parcours unique et passionnant au sein de l'oeuvre d'un créateur qui occupe une position révolutionnaire dans l'histoire de l'art.

En dépit de sa mort précoce, qui a réduit à une petite dizaine d'années son activité artistique (1908– 1918), Egon Schiele a laissé derrière lui une production étonnamment riche qui comprend, outre ses carnets d'esquisses, plus de 2500 oeuvres sur papier et plus de 330 peintures sur bois ou sur toile. Contrairement, par exemple, à Gustav Klimt (1862–1918), qui ne dessinait que pour préparer ses toiles, Schiele élève ses travaux sur papier à la catégorie d'oeuvres d'art. Et de fait, ses dessins manifestent une plus grande liberté et richesse d'expression que ses peintures.

Schiele a su développer une formule hautement personnelle à partir de l'utilisation décorative des surfaces planes ou les lignes fluides et ornementales développées par la Sécession viennoise. Le langage corporel expressionniste, les gestes et la mimique traduisent l'influence de la photographie documentaire qui enregistre l'hystérie féminine chez les patientes du docteur Charcot à La Salpêtrière à Paris ou s'inspirent de la photographie érotique des études d'Otto Schmidt. Dans son oeuvre, l'artiste autrichien accorde au nu féminin et à d'autres sujets comme le corps malade ou la désintégration pathologique de la personnalité, un rôle différent et une place nouvelle dans l'art.

Parmi les autres influences présentes chez Schiele, signalons aussi la théosophie et le spiritisme ainsi que les photographies de fantômes, preuve de notre propre mortalité. Les auréoles blanches qui entourent nombre de ses figures, comme une sorte de “lumière qui émane des corps”, constituent un bon exemple de ce type d'influence.



  • Les débuts et le choix du Modernisme Viennois

    Malgré la situation financière de plus en plus précaire de sa famille et ses échecs scolaires, Egon Schiele est admis à la célèbre Académie des Beaux-arts de Vienne, le centre de formation artistique le plus distingué de l'Empire, au jeune âge de seize ans.

    La Vienne de la fin du XIXe siècle est une ville élégante et aristocratique. Prospère et pleine de vie, elle connaît, dans les années qui précèdent la première Guerre Mondiale, un apogée culturel sans précédent. Sigmund Freud, Gustav Mahler, Ludwig Wittgenstein et Gustav Klimt ne sont que quelques-uns de ses fils illustres qui jouissent aujourd'hui d'une célébrité mondiale.

    Curieux et intéressé par tout, le jeune Egon Schiele est naturellement sensible à cette atmosphère d'ébullition culturelle. À l'Académie, il reçoit une formation solide, par exemple en anatomie humaine, mais se détache progressivement du conservatisme qui imprègne sa vision de l'art.

    Même si les premières oeuvres du jeune Schiele sont essentiellement des paysages, il s'intéresse très tôt à l'autoportrait, qui est une thématique inhabituelle à l'époque. Quelques dessins de ces premières années comme Autoportrait (1906) ou Autoportrait avec bandeau au front (1909), permettent d'observer comment l'artiste commence à s'écarter des conceptions académiques pour s'intéresser aux concepts modernes inspirés de la “Sécession”, déclinaison viennoise du Modernisme international menée par Gustav Klimt, comme l'usage fluide de lignes ornementales. L'influence de Klimt est perceptible dans quatre délicates esquisses pour cartes postales, par ailleurs jamais imprimées, qui sont présentées ensemble. Signalons parmi elles Deux hommes nimbés (ca. 1909), dans laquelle Schiele se représente vêtu de noir.

    Un bon exemple de ce rejet de l'académisme est l'un des premiers et des plus beaux nus de cette première époque : Nu féminin semi-étendu (1908), dans lequel une figure féminine repose dans une posture à demi-inclinée que Schiele traite avec un rythme et une fluidité extraordinaire.

    Une série de portraits confectionnés entre 1909 et 1910 comme le Portrait du peintre Anton Faistauer (1909) ou la magnifique aquarelle Le Violoncelliste (1910), montre comment, dès ces années, commence à poindre le style incomparable et unique de l'artiste. Et même s'ils conservent quelques traits caractéristiques de l'Art Nouveau, ils anticipent déjà le langage corporel expressionniste propre à un Egon Schiele qui, d'un côté, profile la figure et, de l'autre, omet l'objet en adoptant des perspectives inhabituelles, dans un équilibre parfait entre l'imitation réaliste et l'abstraction la plus pure.

  • Les Premiers succès et la prison

    À partir de 1910 commence une période créatrice extraordinairement féconde au cours de laquelle l'artiste autrichien crée une série de portraits d'enfants qui se caractérisent par un réalisme cru et naturel et qui se comptent parmi les plus émouvants de toute son oeuvre, comme les Trois gamins des rues (1910), la Jeune fille nue aux cheveux noirs (1910), ou encore la Jeune fille nue assise (1910). Schiele y libère la représentation érotique du nu du poids de la caricature ou de la photographie pornographique en éliminant l'antagonisme historique entre le beau et le laid et en donnant à ce genre une nouvelle place de choix dans l'art.

    En 1911, Egon Schiele, accompagné de sa jeune compagne et modèle, Walburga “Wally” Neuzil (1894– 1917), s'installe à Krumau, lieu de naissance de sa mère, petite et pittoresque cité médiévale du sud de la Bohème, en quête d'une vie plus paisible et calme qu'à Vienne.

    Toutefois, et bien que Schiele doive une bonne part de sa célébrité à ses paysages urbains de Krumau, le concubinage de l'artiste et le recours fréquent à des enfants et à des adolescents comme modèles heurte de front les valeurs de cette ville conservatrice et l'artiste est contraint de quitter les lieux. Toujours accompagné de Wally, il s'installe de nouveau à la campagne, cette fois à Neulengbach, à 35 km à l'ouest de la capitale.

    Peu à peu, Schiele commence à être connu dans les cercles artistiques et, en 1912, il participe à plusieurs expositions, non seulement à Vienne, mais aussi à Budapest et à Munich. Mais cette année-là est aussi celle d'un autre tournant dans sa vie puisqu'il est arrêté et conduit à la prison de Neulengbach sous l'accusation d'avoir séquestré une mineure, fille d'un officier de marine. Bien que l'accusation se soit révélée sans fondement, Schiele est accusé d'“exhibition de nus érotiques”, puisque les mineurs qui lui rendaient visite pouvaient voir ces dessins dans son atelier, et il est finalement condamné à 24 jours d'emprisonnement. Un de ses dessins est même brûlé dans un geste symbolique.

    Entre le 19 et le 27 avril de cette année 1912, Schiele peint en prison une série d'aquarelles qui reflètent son état de panique, comme Je ne me sens pas puni mais purifié ! 20-4-1912 (Nicht gestraft, sondern gereinigt fühl ich mich!, 20.IV.1912 ) et La porte sur l'ouvert 20-4-1912 (Die Tür in das Offene, 21.IV.1912 ) qui figurent dans cette exposition.



  • Succès et mort

    Suite à ce désagréable épisode, l'artiste quitte également Neulengbach pour revenir, après plusieurs voyages, définitivement à Vienne. Tout le long des années 1913 et 1914, Schiele, de nouveau grâce à la médiation du critique Arthur Roessler, prend part à diverses expositions en Allemagne : Munich, Hambourg, Breslau, Stuttgart, Cologne, Dresde et Berlin. Et parallèlement des oeuvres d'Egon Schiele sont montrées à Rome, à Bruxelles et à Paris, ce qui augure d'une prometteuse carrière internationale.

    Vers la mi-1913, le style de dessin de Schiele se caractérise par les contours irréguliers au crayon et par la sensation d'instabilité des figures au sein de la surface picturale comme nous pouvons le voir dans Torse féminin à la chemise relevée (1913). Vers 1914, il commence à tendre vers la schématisation et vers une géométrie qui s'éloigne beaucoup du naturel. Voyons par exemple la magnifique gouache Rédemption (Erlösung), 1913, dans laquelle le volume et la plasticité de la tête et des mains contraste fortement avec l'aplat des éléments textiles ou Nu féminin agenouillé aux bras étendus (1914), dans lequel l'incertitude existentielle sur le genre humain est rendue patente par l'élimination de tout regard ou geste de la femme représentée ainsi que de toute référence à un contexte.

    Cette même année, il commence à travailler dans son atelier avec le photographe Anton Josef Trcka. Schiele apparait sur une série de photographies que l'on peut contempler dans cette exposition. La dramatisation théâtrale des poses adoptées par l'artiste et son propre langage gestuel, caractéristique de l'expressionnisme, expriment parfaitement sa contribution à ces images.

    Mais le déclenchement de la première Guerre Mondiale (1914–1918) vient mettre brutalement un frein à toutes ses espérances. Considéré au départ comme inapte au service militaire, il est cependant appelé en juin 1915 mais grâce à l'appui de ses amis et aussi de quelques officiers qui admirent son talent, il évite d'être envoyé au front. Destiné dans divers bureaux à Vienne et en Basse-Autriche, il y dessine et y dispose même un certain temps d'un atelier. Cette même année, il se marie à Vienne avec Edith Harms, l'une des filles d'une famille petite-bourgeoise qui vit en face de son atelier à Vienne.

    Edith et sa soeur Adele deviennent alors des modèles habituels de Schiele. Dans son Portrait d'Edith Schiele (1915), l'artiste reflète l'émouvante et mélancolique expression faciale de celle qui était alors sa jeune fiancée, tandis que dans Portrait de la belle-soeur de l'artiste, Adele Harms (1917), au naturalisme accusé, Adele apparaît dans une élégante robe à rayures noires et blanches et toute l'attention paraît centrée sur l'ornementation de la figure.

    Le dessin Couple assis, de 1915, reflète magistralement, sous les traits d'un couple d'amants dans lequel l'homme s'abandonne dans les bras de la femme comme un pantin désarticulé, la profonde conviction de l'artiste en la solitude totale de l'être humain dans le monde et en l'abîme infranchissable qui sépare l'homme et la femme. Ce pessimisme existentiel qui vacille dans la rencontre allégorique entre la vie et la mort est présent tout le long de la trajectoire de Schiele.

    En 1917, son travail est présenté à Amsterdam, Stockholm et Copenhague. En mars 1918, dans le cadre de la 49ème exposition de la Sécession viennoise, exposition conçue pour révéler le “Nouvel art autrichien”, Schiele occupe un espace représentatif de son succès croissant, tant artistique que financier, puisqu'il parvient à vendre de nombreux tableaux et reçoit quelques nouvelles commandes.

    Toujours désireux de paix, Schiele avait de grandes ambitions pour l'après-guerre, comme contribuer à une nouvelle éducation humaniste de la jeunesse et collaborer à l'édification d'un monde nouveau et meilleur. Mais à l'automne 1918, sa femme, Edith, est atteinte de la grippe espagnole —qui ravage l'Europe et cause des millions de morts— et meurt le 28 octobre alors qu'elle est enceinte de six mois. Puis l'artiste, qui l'avait soignée, tombe à son tour malade et meurt trois jours plus tard à l'âge précoce de 28 ans.

    Sa trajectoire fut certes brève, mais la contribution d'Egon Schiele au développement de l'art au XXe siècle a été unique.



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