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Désirs et volupté à l'époque victorienne

Musée Jacquemart-André, Paris

Exposition du 13 septembre 2013 – 20 janvier 2014




exposition desirs et volupte
Frederic, Lord Leighton (1830 – 1896), Crenaia, la nymphe de la rivière Dargle, vers 1880. Huile sur toile, 76,8 x 27,2 cm. Collection Pérez Simón, Mexico © Studio Sébert Photographes

L'exposition Désirs et volupté à l'époque victorienne au Musée Jacquemart-André de Paris nous invite à découvrir ou redécouvrir les artistes célèbres de l'Angleterre de l'époque de la reine Victoria.

À l'heure où les musées britanniques redécouvrent leurs collections de peinture victorienne, le Musée Jacquemart-André a lui aussi choisi de mettre à l'honneur les grands artistes de cette période. Une même fascination pour la femme s'exprime dans la cinquantaine d'oeuvres réunies pour l'exposition. Offrant un large aperçu de la peinture britannique des années 1860 à la veille de la Première Guerre mondiale, elles proviennent toutes de la collection Pérez Simón, qui réunit l'un des plus beaux ensembles d'art victorien en main privée.

"Pour les jeunes peintres britanniques de l'époque victorienne, la quête esthétique est un absolu qui gouverne leur art. Figure centrale de leurs oeuvres, la femme incarne pour eux cet idéal. Héroïne antique ou médiévale, elle incarne à travers ses mille visages leur rêve de beauté et la nostalgie d'un âge d'or, à l'opposé des aspirations artistiques qui surgissent alors en France.

En 1874, Émile Zola, observateur attentif du Salon, remarque ainsi la foule qui se presse autour des toiles de Monsieur Alma-Tadema dont « l'étrangeté archéologique stupéfie et arrête les gens au collet ». Il souligne que les oeuvres de cet artiste hollandais, récemment naturalisé britannique, comptent parmi les « plus regardées du Salon », mais cette fascination du public ne l'arrête pas davantage. Toute sa verve est consacrée à défendre cette nouvelle génération d'artistes français qui, la même année, prend le nom d'impressionniste. La critique parisienne est aux prises avec une révolution esthétique si profonde que la création picturale qui bouleverse la Grande-Bretagne depuis déjà plusieurs décennies ne trouve que peu d'échos sur le continent.

Les échanges sont pourtant nombreux et les liens entre les artistes des deux pays pourtant bien réels. C'est à Londres que Monet ou Pissarro fuient la guerre en 1870 et c'est Frederic Leighton, déjà membre de la Royal Academy, qui accueille la même année Daubigny sous son toit. Si les jeunes peintres français tentent de se faire connaître à Londres et s'enthousiasment devant les paysages de William Turner, les artistes anglais ne négligent pas davantage l'art français. Beaucoup viennent à Paris et connaissent le travail des maîtres : Poynter fréquente l'atelier de Charles Gleyre, Frederic Leighton s'inspire de l'oeuvre d'Ingres ou de Bouguereau, Alma-Tadema partage avec Gérôme le même goût de l'antique.

Cependant le critique Robert de la Sizeranne écrit en 1895 : « Nous avons une notion plus claire de l'école de Phidias ou de l'art des Pharaons que de la peinture anglaise – qui est à deux heures de la France et qui est vivante. » Malgré les efforts d'historiens de l'art comme Ernest Chesneau qui publia dès 1882 une étude approfondie de l'histoire de la peinture anglaise en consacrant une part importante de son ouvrage à la création de ses contemporains, le goût anglais reste étranger à l'esprit français. La réciproque est vraie. L'impressionnisme n'a, dans un premier temps, que peu d'échos outre-Manche. Les deux nations sont riches d'une jeune garde d'artistes enthousiastes et militants mais qui, philosophiquement, semblent marcher sur des voies opposées. Rien ne favorise une compréhension réciproque. Si tous se rejoignent sur le refus des normes académiques et sur le rejet des maîtres, l'avant-garde française rêve d'une peinture résolument novatrice dans sa technique comme dans ses thèmes. Les Français brandissent le drapeau de la « modernité » qui traduit le « progrès » dans l'art et que bientôt toute une génération d'artistes affectionne. À l'inverse, les Pre-Raphaelite Brothers et la jeune génération d'artistes britanniques appelée à lui succéder n'ambitionnent que de rompre avec un art actuel qu'ils jugent dégénérescent et frivole. Leur quête esthétique se tourne vers un lointain passé historique ou légendaire qui leur vaut leur nom de « préraphaélites ».

Millais, Rossetti, Hunt, fondateurs du mouvement, puis de nombreux artistes dans leur sillage ne rêvent que de ces mondes perdus (inspirés de l'antique pour Moore, Leighton ou Alma-Tadema et de légendes médiévales pour Burne-Jones, Strudwick ou Waterhouse) qu'ils vont peindre davantage à travers le prisme de leur génie personnel que selon les lois de cette confrérie vite disparue. Mais tous se réapproprient à leur manière le précepte établi par Ruskin : « prendre les choses comme elles sont probablement arrivées et non d'après les règles d'art développées par Raphaël ». L'alchimie de cet art est dans le « probablement », dans l'alliance de la vraisemblance la plus palpable et de la fantaisie la plus inspirée. Même si préraphaélites et néo-classiques divergent sur bien des points, tous vont chercher avec la même conviction l'intensité de l'expression et préférer le réalisme des figures peintes d'après des modèles vivants aux formes raides des mannequins d'atelier.

Leur but commun est de peindre leur rêve de beauté et de lui insuffler suffisamment de vérité pour que le rêve semble plus séduisant et plus présent que le prosaïsme du quotidien. Tout en s'inspirant d'Ingres et de sa Source, Leighton pare Crenaia des jolis cheveux courts et du teint diaphane de sa muse Dorothy Dene. Il offre ainsi à cette nymphe irlandaise une vérité saisissante et sensuelle. Si Alma-Tadema semble suivre Agrippine dans le caveau où repose Germanicus, s'il trouve sa place parmi les convives d'Héliogabale, c'est qu'il travaille avec un soin d'orfèvre l'authenticité du détail et la justesse des expressions. Ainsi l'illusion opère. L'authentique réalité nourrit le fantasme.

La Première Guerre mondiale mit fin à ce rêve de beauté. Le succès de ces artistes ne survécut pas à la guerre et l'art anglais vit disparaître le temps des artistes enchanteurs. Pendant plus d'un demi-siècle leur peinture tomba dans l'oubli. Il fallut l'oeil averti de quelques collectionneurs pour remettre à l'honneur ces peintres injustement malaimés, en enflammant les salles des ventes. Juan Antonio Pérez Simón est l'un d'entre eux. Avec passion et ténacité, il a constitué en un peu plus de vingt ans une collection exceptionnelle et je le remercie très vivement de confier à Culturespaces le soin de faire découvrir cet ensemble au public français.

Face à une collection d'art anglais si riche et si diverse, nous avons dû réaliser une sélection et, pour comprendre l'alchimie des enchanteurs, il nous fallait un guide : Véronique Gerard-Powell, historienne de l'art, maître de conférences à la Sorbonne, mais aussi un peu anglaise par le coeur, pouvait mieux que personne percer les mystères de ces tableaux sans en rompre le charme. Pour Juan Antonio Pérez Simón, la figure féminine et la manière dont les artistes la représentent traduisent la quintessence de leurs aspirations esthétiques et de leur rêve de beauté. Nous avons choisi de suivre ce fil conducteur, de mettre en valeur la femme sensuelle ou chaste, séductrice et fatale ou amoureuse et mélancolique. Ce choix nous a conduits à écarter certaines oeuvres ou certains artistes. Cependant nous avons pris soin de les maintenir dans le catalogue." Introduction de Bruno Monnier - Président Directeur Général de Culturespaces



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