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La Piscine, musée d'art et d’industrie de RoubaixExposition du 8 octobre 2010 au 16 janvier 2011
La Piscine, musée d'art et d’industrie de Roubaix présente du 8 octobre 2010
au 16 janvier 2011 une exposition exceptionnelle consacrée à l’oeuvre sculpté d’Edgar Degas.
Parmi les choix programmatiques du musée de Roubaix, la question de la sculpture tient une place prépondérante.
Ancien musée national, le musée de Roubaix, depuis le directorat de Victor Champier, a placé la sculpture dans ses priorités. Sa place dans le parcours du visiteur, sa présence régulière dans la programmation des expositions temporaires et dans les enrichissements des collections sont reconnues
comme exceptionnelles dans le paysage muséal français. A
l’ouverture de la Piscine en 2001, dans les dépôts fondateurs
qu’apportèrent les musées nationaux, la sculpture était une
nouvelle fois fortement représentée, notamment dans la
magnifique dotation du musée d’Orsay.
Dans l’esprit de ce dialogue chaleureux et généreux entre un grand musée national et La Piscine, a
germé l’idée d’un projet prestigieux mettant en valeur un fonds exceptionnel
du musée d’Orsay, qui sera pour la première fois révélé hors
les murs de son écrin d’origine.
Depuis 1930, le musée d’Orsay conserve l’une des 22 séries
de bronzes originaux réalisés par le fondeur Hébrard à partir
de cires trouvées dans l’atelier du peintre Edgar Degas à
son décès. Cet ensemble dominé par la célébrissime Petite
danseuse de 14 ans que Degas avait exposée en 1881 à
l’exposition du groupe impressionniste sera donc présenté
en exclusivité à La Piscine durant l’automne et l’hiver 2010-
2011.
Pour mettre en évidence le rôle de ces modelages dans
l’élaboration de l’oeuvre peint et graphique de l’artiste, aux
bronzes seront associés quelques tableaux, dessins, pastels,
gravures et photographies évoquant les thèmes chers à
l’artiste : le nu, la danse, le cheval qui sont précisément les
sujets de cet oeuvre sculpté. Les prêts du musée d’Orsay
sont complétés par des emprunts à des collections privées
et à des musées français et étrangers.
Cette exposition exceptionnelle a notamment été rendue
possible grâce à la généreuse attention de Guy Cogeval,
président du musée d’Orsay, et à l’équipe de conservation
chargée des sculptures qui accompagnera cet événement
avec une publication très complète des recherches les plus
actuelles sur la sculpture de Degas.
Parcours de l'exposition
Une introduction à l’oeuvre en volume de Degas s’appuie
sur deux études d’après l’antique de la collection Senn du
musée du Havre et montre que dans ses dessins l’artiste
s’intéresse très tôt à la ronde bosse, appréciée comme un
objet de recherche. Dans ce même ensemble, deux autres
dessins du Havre expliquent comment l’artiste construit ses
tableaux avec l’exemple d’un Portrait de femme dont il bâtit
le décor sur une feuille séparée et la figure du modèle sur
une autre page. Ce buste est alors incrusté dans le fond,
comme une sculpture placée dans un environnement
autonome. À cet ensemble est associé le ravissant Portrait,
tête appuyée sur la main, modelé dans la proximité amicale
qui lie alors Degas à Bartholomé.
Une seconde salle est consacrée aux photographies
prises par Gauthier dans l’atelier de Degas à la mort du
peintre. Ces images exceptionnelles et très peu montrées
expriment combien les modelages en cire occupaient
l’espace de création de l’artiste. Degas avait dit au critique
Thiébaut-Sisson qui le relate en 1921 : "C’est pour ma seule
satisfaction que j’ai modelé en cire bêtes et gens, non pour
me délaisser de la peinture ou du dessin, mais plutôt pour
donner à mes peintures et à mes dessins, plus d’expression,
plus d’ardeur et plus de vie. Ce sont des exercices pour me
mettre en train, du document sans plus". Cette affirmation
reste à considérer avec une certaine circonspection car,
si la cire est le matériau de prédilection de Degas parce
qu’elle est malléable et qu’elle permet de détruire pour tout
recommencer, les squelettes métalliques complexes élaborés
par l’artiste et le nombre de pièces conservées dans l’atelier
prouvent bien que ce jeu du volume passionnait le peintre
qui, l’âge avançant, lui accorda de plus en plus d’importance.
Cette salle permet d’évoquer la querelle qui opposa Mary Cassatt et Bartholomé sur le sort à accorder à ces cires
après la mort de Degas. Fallait-il les laisser disparaître ou
leur accorder la pérennité du bronze ? Les héritiers Degas
choisirent la seconde proposition.
La troisième salle, s’organise autour des trois grands
thèmes de la sculpture de Degas : l’intimité de la femme, le
monde du cheval et l’univers de la danse. Les sculptures sont
alors mises en perspective avec dessins, peintures, gravures
et monotypes qui montrent parfaitement la cohérence de
l’exercice dans l’inspiration générale de l’artiste. La sculpture
s’affirme ici dans son autonomie mais également en lien
avec son aboutissement pictural ou graphique grâce à
quelques confrontations éclairantes. Par ailleurs, la question
du mouvement, essentielle chez Degas, s’exprime avec les
séries qui se succèdent comme une vraie décomposition
des gestes des danseuses, comme une mise en volume des
clichés de Marey ou de Muybridge que connaissait l’artiste
féru de photographie. Un espace particulier est consacré à
la Petite danseuse de 14 ans qui clôt ce parcours dans une
extraordinaire expérience artistique.
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