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Claude Monet, son musée |
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Musée Marmottan Monet, ParisExposition du 7 octobre 2010 au 20 février 2011Parallèlement à la rétrospective que les Galeries nationales du Grand Palais consacrent à l’oeuvre de Claude Monet, le musée Marmottan Monet présente du 7 octobre 2010 au 20 février 2011 une exposition inédite et exceptionnelle, "Claude Monet, son musée". Pour la première fois, le musée présente l’intégralité de sa collection Monet, la plus riche au monde. Pour cette occasion, les rotondes et la grande galerie du rez-de-chaussée, ainsi que la rotonde des Nymphéas au sous-sol du musée et la salle Bernheim, mettront à l’honneur 136 oeuvres de Monet ainsi que quelques toiles de ses contemporains. Depuis 1932, date à laquelle Paul Marmottan lègue à l’Académie des Beaux-Arts la totalité de ses collections, l’hôtel particulier – devenu musée en 1934 – n’a cessé de s’enrichir grâce à des donations exceptionnelles. Le legs de Michel Monet, s’inscrivant dans cette continuité, apparaît, à bien des égards, comme un geste historique. Tout d’abord parce qu’il a permis au musée d’accueillir la plus importante collection d’oeuvres de Claude Monet au monde, mais avant tout parce qu’il constitue un témoignage direct de l’artiste : ce sont des oeuvres qu’il conservait auprès de lui, ses propres toiles et quelques unes de ses amis, qu’il gardait précieusement.
L’exposition regroupe ainsi une centaine de toiles et 29 dessins (parmi lesquels
21 caricatures et 8 carnets de dessins), mais aussi des carnets de comptes, des
lettres de correspondance… autant de pièces qui permettent de s’immiscer dans
la vie intime de Claude Monet, montrant les multiples facettes de son travail et
rendant compte de la richesse artistique d’une époque qu’il a su marquer de son
empreinte. Pas à pas, au fil des oeuvres de jeunesse et jusqu’aux derniers Nymphéas,
d’Oscar à Claude, des portraits aux paysages urbains ou ruraux, de Paris à Londres,
en passant par la Normandie et Giverny, mais aussi grâce aux portraits de Monet,
peints ou dessinés par ses amis – Edouard Manet, Renoir, Carolus-Duran, Lhuillier –, jamais le peintre n’aura été autant dévoilé à travers une exposition, dans le
musée qui porte aujourd’hui son nom.
1845. Cinq années après la naissance d’Oscar-Claude Monet, sa famille part s’installer au Havre. Le jeune Oscar-Claude s’essaie à la caricature, dont il orne bientôt les marges de ses cahiers. Peu intéressé par les cours dispensés par ses professeurs, il préfère les croquer. Ce seront ses premières oeuvres. Alors que sa mère meurt en 1957, il abandonne ses études et est recueilli par sa tante Lecadre qui le pousse à se consacrer au dessin. Au Havre, il expose dans la vitrine de l’encadreur Gravier ses premières caricatures et ses premiers portraits de personnalités politiques havraises, dont la plupart sont signés "O. Monet". Il parvient à en vendre quelques uns et à acquérir grâce à eux une certaine notoriété. Cette même boutique accueille également des toiles d’Eugène Boudin qui est vite intrigué par les dessins du jeune Monet, alors âgé de 18 ans. Leur rencontre est décisive. Monet écrit dans une lettre à Gustave Geffroy en 1920 : "J’ai connu, c’est exact, Boudin qui était mon aîné de quinze ans, je crois, au Havre, alors que je m’évertuais à me faire une réputation de peintre de portraits-charges. Il est vrai qu’à l’époque j’avais une quinzaine d’années. J’étais connu comme tel de toute la ville du Havre. Je faisais payer mes portraits entre 10 et 20 francs et les signais Oscar, mon autre prénom. Je les exposais souvent avec les toiles de Boudin dont je n’ai pas apprécié au début la peinture, imprégné que j’étais des principes académiques. Troyon et Millet fréquentaient aussi ce magasin d’exposition. Un jour, Boudin me dit: ‘‘Vous êtes doué, laissez ce travail qui vous lassera. Vos croquis sont excellents, vous n’allez pas en rester là. Faites comme moi, apprenez à bien dessiner et admirez la mer, la lumière, le ciel bleu’’. Je suivis ses conseils, et de concert nous fîmes de longues promenades durant lesquelles je ne cessais de peindre d’après nature. C’est ainsi que je compris celle-ci et que j’appris à l’aimer passionnément et que je m’intéressais à la peinture claire qui était celle de Boudin. [...] J’ai dit et je le répète : je dois tout à Boudin et lui suis reconnaissant de ma réussite. J’en étais arrivé à être fasciné par ses pochades, filles de ce que j’appelle l’instantanéité". Le musée Marmottan Monet possède 21 caricatures, parmi lesquelles celles d’acteurs, de journaliste, de romancier, mais également d’anonymes, comme les "vieilles normandes", la Femme noire coiffée d’un madras ou encore de jeunes filles et de jeunes hommes, qu’ils soient "au monocle", "au nez pointu", "au ruban" ou "coiffé d’un canotier".
Claude Monet a peint relativement peu de portraits. Ceux que le musée Marmottan Monet conserve sont principalement des portraits de sa famille. Son épouse Camille fut d’ailleurs son premier modèle. Plus intéressé par les jeux de lumière sur la matière, le peintre utilise ses modèles – Camille en particulier – comme de véritables instruments de recherche picturale, et non comme des "sujets".
Monet a également réalisé des portraits de ses deux fils, Jean et Michel. Jean meurt prématurément avant la Première Guerre mondiale, en 1914. Michel, quant à lui, passionné d’art africain et de chasse, vit à Giverny auprès de son père. Après la mort de Claude Monet, il se fait construire une maison à Sorel-Moussel et quitte la demeure familiale. Il meurt en 1966 dans un accident de voiture, sans postérité, après avoir légué à l’Académie des Beaux-Arts la propriété de Giverny et la collection de tableaux de son père. Claude Monet a conservé les portraits de son fils cadet durant toute sa vie, et ne les a jamais exposés. L’un des portraits les plus intrigants que Monet a réalisé est sans doute celui de Poly (1886). Il fait la connaissance d’Hippolyte Guillaume à Kervilahouen, petit village fleuri de Belle-Île-en-Mer, dans le Morbihan. Voici comment Claude Monet décrit ce personnage atypique : "J’ai fait poser le père Poly et j’en ai fait une bonne pochade extrêmement ressemblante ; il a fallu que tout le village voie, et ce qu’il y a de joli, c’est que tout le monde le complimente de sa chance, pensant que j’ai fait cela pour lui, de sorte que je ne sais pas trop comment m’en tirer. Enfin vous verrez ce type ; c’est encore une espèce de diable à surprise […]» . Bien d’autres peintres firent ensuite le portrait de Poly qui avait ainsi, de son propre aveu, trouvé le moyen de gagner sa vie en restant les bras croisés. Encore plus rares sont les autoportraits de Claude Monet ; on en recense trois, dont L’Artiste dans son atelier (1884), qui fait partie de la collection du musée Marmottan Monet. Clémenceau appréciait tout particulièrement cet autoportrait, estimant que le peintre était alors "en pleine possession de lui-même".
Le musée conserve également dans ses collections des portraits de Claude Monet, réalisés par ses contemporains : celui de Gilbert Alexandre Séverac (1865), Renoir (1872 et 1875), Lhuillier (1861), Manet (1874) ou encore Carolus-Duran (1867).
En 1859, Monet part s’installer à Paris, entre à l’Académie Suisse et y rencontre Camille
Pissarro ; ils se lient d’amitié. Puis il sert en Algérie, où il en profite pour faire des
portraits de quelques généraux et rentre finalement au Havre en 1962. Au détour
d’une plage de la côte normande, Monet fait une seconde rencontre décisive : celle de
Johan Barthold Jongkind. La touche de celui que Manet appelait "le père du paysage
moderne" influence le jeune Claude de façon notoire ; ils peignent alors côte à côte.
Claude Monet, "Impression, Soleil levant" En 1865, le petit groupe expose au Salon : Monet y présente cinq toiles, accrochées aux côtés de celles de Renoir, Pissarro, Bazille ou encore Sisley. Il y reçoit un écho critique favorable. Le 27 décembre est créée la "Société anonyme coopérative d’artistes peintres, sculpteurs, graveurs, etc.". À l’initiative de Claude Monet et avec l’appui de Durant Ruel, déçu d’avoir essuyé plusieurs refus d’exposer ses toiles aux Salons, ce collectif d’artistes peintres réunit Renoir, Sisley, Berthe Morisot, Degas, Guillaumin ou encore Pissarro et Cézanne. Ils exposent pour la première fois le 17 avril 1874, au 35 boulevard des Capucines, dans la galerie de Nadar. L’accueil critique est plus que mitigé, les oeuvres exposées tournées en dérision par le public. L’exposition peine à trouver son public qui y vient surtout pour se divertir ; l’échec financier est considérable. Sur les cinq toiles présentées, une va retenir l’attention : Impression, soleil levant, pour laquelle Monet fut prié de donner un titre à indiquer dans le catalogue. Il demande qu’on mette "Impression" à côté de cette vue du Havre. C’est le terme que retiendra le journaliste Louis Leroy en titrant son article du 25 avril, paru dans Charivari, qu’il consacre à l’exposition "L’Exposition des impressionnistes". La formule connaitra la fortune que l’on sait. La presse conservatrice ne pipe mot de l’exposition ; certaines critiques sont favorables, d’autres beaucoup plus vives. En 1896, Emile Zola notait déjà : "Chez Monet, l’eau est vivante, profonde, vraie surtout. Elle clapote autour des barques avec de petits flots verdâtres coupés de lueurs blanches. Elle s’étend en mares glauques qu’un souffle fait subitement frissonner, elle allonge les mâts qu’elle reflète en brisant leur image, elle a des teintes blafardes et ternes qui s’illuminent de clartés aiguës." Les collections du musée Marmottan regroupent également un grand nombre de toiles "de jeunesse", réalisées sur les bords de Seine, telles que Promenade près d’Argenteuil, Le Pont du chemin de fer. Argenteuil, Sur la plage à Trouville. Quelques années plus tard, après la mort de Camille, ce sont les côtes normandes, ses "terres d’enfance" qui regagnent tout son intérêt. Monet s’y ressource, laissant la plupart du temps femme – Alice – et enfants en ville, éprouvant le besoin de "se retremper à l’air de la mer".
Jusqu’à son installation à Giverny en juin 1883, Monet a voyagé très souvent, sur les bords de la Seine (Paris, Vétheuil, Argenteuil, Honfleur, Le Havre, Rouen…), mais aussi à travers toute l’Europe, de la Norvège à l’Italie, en passant par la Hollande et l’Angleterre. - Londres, 1870/1899-1901 Monet s’exile à Londres en 1870. Il s’intéresse à la Tamise, aux différents reflets dans l’eau, qui la sculptent différemment selon les saisons, mais aussi selon les heures de la journée et de la nuit.
C’est au cours de son deuxième cycle de séjours londoniens qu’il réalise quelques unes de ses plus belles toiles. Depuis la fenêtre de sa chambre de l’hôtel Savoy, il fait de la lumière son centre d’intérêt principal. Les toiles londoniennes, retravaillées par la suite dans son atelier de Giverny, font de la lumière, et de l’atmosphère embrumée qui se dégage de la Tamise, un motif de choix pour le peintre : il y montre la subtilité vaporeuse des paysages urbains plongés dans la brume londonienne. Monet capte l’instantané, l’évolution des conditions climatiques. Le sujet n’est finalement jamais le même, et le regard du peintre non plus. - La Hollande, 1871/1886 Toujours en exil à cause de la situation politique en France, Monet et sa famille séjournent en Hollande en 1871, puis en 1886. Attiré par un paysage haut en couleurs, Monet sera cependant déçu de ne pouvoir parvenir à recréer sur sa toile la richesse du paysage qui s’offre à lui. - Italie, 1883 En 1883, Monet, en compagnie de Renoir, se rend sur la Côté d’Azur, puis en Ligurie occidentale. Une fois encore, il ressent le besoin de retourner en Italie, seul cette fois. Il s’installe à Bordighera et se met au travail : c’est un enchantement de couleurs. Poursuivant son chemin, il s’arrête à Dolce Aqua, dans la vallée de Sasso. Le musée conserve deux toiles peintes lors de ce séjour féérique : Le Château de Dolceacqua (1884), Vallée de Sasso. Effet de soleil (1886), ou encore Le Pont de Vervy (1889), "un bijou de légèreté" selon Monet. Monet cherche à reproduire dans ses toiles la beauté saisissante du paysage italien : "C’est justement ce côté merveilleux que je tiens tant à rendre. Évidemment bien des gens crieront à l’invraisemblance, à la folie, mais tant pis, ils le disent bien quand je peins notre climat. Il fallait en venant que j’en rapporte le côté saisissant". - La Norvège, 1895 Attiré par ce qu’il imaginait des paysages scandinaves, et familier de l’univers du dramaturge Ibsen, Monet rend visite, en février 1895, à son beau-fils Jacques Hoschédé, établi en Norvège. Après un passage par le Danemark et la Suède, il arrive à Christiana (Oslo), où il est surpris et flatté de sa notoriété. Il veut alors peindre l’hiver et cherche longuement un motif original. Convié chez l’épouse de l’écrivain Björnson, il séjourne à Björnegaard. À de nombreuses reprises, Monet raconte dans sa correspondance l’émerveillement qu’il éprouve devant la beauté des paysages, en regrettant les obstacles qu’il rencontre pour travailler : "J’aurais tant de choses différentes à faire et c’est là que j’enrage le plus, car il est impossible de voir de plus beaux effets qu’ici. Je parle des effets de neige qui sont absolument stupéfiants, mais d’une difficulté inouïe, et puis ce que le temps est changeant, ce n’est rien à côté de chez nous et surtout à cause de cette immensité blanche…".
- La cathédrale de Rouen En 1892, Monet décide d’affronter l’architecture majestueuse de la cathédrale de Rouen. Après plusieurs études faites à partir de points de vue divers, son choix s’arrête sur le portail occidental. Le travail est long, comme Monet l’explique à Alice : "Je travaille comme un nègre, aujourd’hui neuf toiles ; vous pensez si je suis fatigué, mais je suis émerveillé de Rouen […]. Je suis rompu, je n’en peux plus, et, ce qui ne m’arrive jamais, j’ai eu une nuit remplie de cauchemars : la cathédrale me tombait dessus, elle semblait ou bleue ou rose ou jaune […]. Je me rends bien compte de mon état, j’ai un orgueil et un amour propre du diable, je veux faire mieux et voudrais que ces cathédrales soient très bien, et je ne peux pas, je tâtonne et m’acharne aux mêmes recherches au détriment de beaucoup de choses, et, quand il me faut constater, après des journées de travail, que je n’avance pas d’un pas, il faut bien me rendre à l’évidence." - La barque Qu’elle soit peinte seule, comme unique élément du tableau, ou qu’il la représente avec des personnages, la barque est un autre motif récurrent dans l’oeuvre de Claude Monet. Le musée Marmottan Monet possède un exemple des plus fascinants. - La meule La série des "meules", imposants gerbiers de blé qui retiennent toute l’attention de Monet, débute à la charnière des années 1888-1889, bien que plusieurs meules figurent déjà dans certains tableaux de Monet, mais elles restent secondaires, de petites tailles et en second plan. Tout comme les ponts, saules et autres nymphéas, les meules s’observent différemment selon les saisons, selon les heures de la journée. Le musée conserve en prêt permanent une Meule (1889-1890), une de celles qui suscita tant d’étonnement mêlé d’admiration de la part de Kandinsky. Bien avant lui, ce fut le romancier Mirbeau, ami de Monet, qui fit partager sa surprise : "Un même motif – comme dans l’étonnante série de ses meules hivernales – lui suffit à exprimer les multiples et si dissemblables émotions par où passe, de l’aube à la nuit, le drame de la terre" (in L’Art dans les deux Mondes, 1891). - Le pont japonais Claude Monet s’installe à Giverny en 1883 ; il y restera jusqu’à sa mort en 1926. La première représentation que Monet fait du pont est une scène hivernale, en 1895. Entre 1899 et 1900, il reprend ce motif en une série encore réaliste, dans laquelle l’arche du pont, dont l’armature est clairement définie, occupe tout l’espace. Le musée Marmottan Monet possède huit versions de ce pont japonais, et dans toutes ces versions, la passerelle n’est plus que suggérée par des touches fragmentées et flamboyantes. Elles forment des lignes horizontales courbées sous le poids de la végétation luxuriante qui envahit la toile. Très vite, le champ visuel n’embrassera plus que le seul plan d’eau. Arsène Alexandre décrit le pont en ces termes, en 1921 : "Aux balustrades de ce pont grimpent des glycines et elles retombent en grappes […]. Ces aigrettes de rubis, de topazes, d’améthystes, avec leur grâce éplorée, devaient tenter tout d’abord Claude Monet, et il en fit le thème d’une nombreuse série." - Les Nymphéas De 1897 à sa mort, Monet peint sans relâche cette plante aux larges feuilles : "Ces paysages d’eau et de reflets sont devenus une obsession. C’est au-delà de mes forces de vieillard, et je veux cependant arriver à rendre ce que je ressens". Il consacrera au total plus de 250 toiles aux nymphéas. Le jardin de Giverny, source d’inspiration inépuisable et si précieuse, est l’endroit idéal pour le peintre souhaitant scruter ses paysages d’eau et de reflets. En 1903, le bassin est agrandi, rénové, et couvert de nymphéas ; peu à peu, les toiles de Monet se resserrent sur ce seul motif : il n’y a plus de ciel, le bassin est parfois encore indiqué sur le haut de la toile, mais, le plus souvent, l’eau sans horizon et sans rivage occupe toute la surface de la toile avec les nymphéas et les reflets du ciel et des arbres dans l’eau. En mai 1909, Monet expose quarante huit nymphéas à la galerie Durand-Ruel, sous le titre suivant : "Les nymphéas : Séries de paysages d’eau". Ces "paysages d’eau" rencontreront un immense succès critique, comme le démontre cet article du Journal des débats : "Ce miroir contient le ciel, les nuages, les arbres, toute la verdure et le frémissement des feuilles. Tout s’y reflète, s’y résume, s’y fond, s’y confond. Il contient les heures, puis l’aurore jusqu’au crépuscule […]. C’est une prodigieuse suite de variations sur un même thème." - Les saules pleureurs Tout comme les nymphéas, les saules pleureurs sont un motif essentiel dans l’oeuvre de Monet. À Giverny, plusieurs saules sont enracinés sur la berge. Ils font le lien entre le ciel et l’eau, "arbre-eau", leurs ramures retombant sur l’étang comme une caresse. Le tronc en position centrale sur la toile, ou les branchages et les feuilles qui le composent, le saule de Monet semble être plus aquatique que terrestre ; il possède le calme, la sérénité, et l’étendue de l’eau. - Les iris L’iris est une plante dont Monet affectionne la luminosité, proche du soleil, et la courbe qu’elle trace jusqu’au sol.
Encore une fois, c’est le romancier Mirbeau qui parle les mieux des iris de son ami : "[…] les iris dressent leurs pétales récurvés, étranges, fanfreluches de blanc, de mauve, de lilas, de jaune et de bleu, striés de brunes panachures et de ponctuations pourprées, évoquant, dans leur dessous compliqué des analogies mystérieuses, des rêves tentateurs et pervers, pareils à ceux qui flottent autour des troublantes orchidées» (in L’Art dans les deux Mondes, 1891). - Les agapanthes
Tout comme les iris, les agapanthes peuplent le jardin de Monet et lui valent son admiration
la plus profonde. La plante fait partie du monde "des fleurs" qui accompagne
et complète celui "de l’eau" : deux entités règnent sur le jardin de Giverny, deux
entités que Monet entremêlent, suggérant les imbrications évidentes entre les deux.
Lorsqu’il entreprend la rénovation du jardin, Monet ne songe qu’à une chose : la floraison.
Chaque fleur plantée est un tableau en puissance.
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