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Chypre entre Byzance et l'Occident |
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Musée du Louvre, ParisExposition du 28 octobre 2012 au 28 janvier 2013Le Musée du Louvre de Paris présente l'exposition Chypre entre Byzance et l'Occident. Le musée du Louvre propose de découvrir la Chypre médiévale. Icones, enluminures, sculptures, fragments d'architecture, pièces d'orfèvreries et de céramique, 180 objets retracent l'histoire artistique contrastée de l'île. Depuis le IVe siècle, premier siècle byzantin, qui voit triompher la nouvelle religion chrétienne dans tout l'empire romain, jusqu'à la conquête de l'île par les Turcs en 1570, se développe dans Chypre un art qui témoigne de sa magnificence. Étape incontournable des routes commerciales vers le Proche-Orient et la Palestine, l'île constitue d'abord une province prospère de l'Empire romain d'Orient qui commence à devenir « byzantin », où s'élèvent d'immenses basiliques. Sa richesse se mesure également à la splendeur du trésor dit de « Chypre » ou de Lamboussa-Lapithos, retrouvé au début du XXe siècle, aujourd'hui principalement partagé entre Nicosie, Londres et New York. Il fut enfoui lors de la conquête de l'île par les Arabes au milieu du VIIe siècle. Chypre est dès lors soumise à un étrange partage entre Arabes et Byzantins, qui ménage aux deux rivaux un accès égal à ses ports. L'île redevient byzantine au Xe siècle avec la reconquête de l'empereur Nicéphore Phocas. Elle offre jusqu'au XIIe siècle les contours d'une province prospère, qui se couvre d'églises aux décors de fresques remarquables, tandis que l'ermite saint Néophyte est la plus grande figure religieuse de la seconde moitié du XIIe siècle. Cependant, avec les croisades, l'île devient au XIIe siècle un enjeu stratégique entre Orient et Occident pour le contrôle de la Terre sainte. À l'issue de la troisième croisade, en 1191, Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre, parvient à s'emparer de l'île, avant de la céder aux chevaliers du Temple, puis au roi déchu de Jérusalem, Guy de Lusignan, issu d'une lignée aristocratique poitevine. Saint Louis lui-même, dans son rêve de reconquérir Jérusalem, vient séjourner dans l'île en 1248-1249. Chypre occupe alors une place singulière dans l'épanouissement d'une peinture d'icônes dite « des croisades » ou maniera cypria, qui opèrent une synthèse originale entre traditions grecques et latines tout autour de la Méditerranée orientale. En 1291, avec la chute d'Acre et des dernières possessions de Terre sainte, Chypre, devient l'avant-poste de l'Occident chrétien pour tout espoir de reconquête. Au milieu du XIVe siècle, Pierre Ier de Lusignan, roi de Chypre et roi titulaire de Jérusalem, accepte même la couronne de Petite Arménie et rêve à son tour de croisade.
Sous le règne des Lusignan, se développe aux XIIIe et XIVe siècles
un art de cour essentiellement gothique dont témoignent les
chantiers des grandes cathédrales de l'île, mais qui ne s'interdit pas
des apports byzantins, voire d'autres, issus des arts de l'islam.
Toutefois, l'héritage byzantin orthodoxe subsiste très profondément
et s'observe en particulier dans une série d'icônes de dévotion aux
accents vernaculaires, parfois même populaires, où s'introduisent à
la manière d'Occident des donateurs, tandis que la céramique
profane à décor courtois ou animalier connaît un essor spectaculaire.
Néanmoins, depuis le XIIIe siècle et la chute de Constantinople
aux mains de la quatrième croisade en 1204, la montée en
puissance des Vénitiens en Méditerranée est inexorable. En 1467,
Catherine Cornaro, fille de patriciens de Venise, épouse le roi
Jacques II dont elle hérite en 1474 de la couronne de Chypre,
qu'elle cède sous la contrainte en 1489 au Doge de Venise. L'île
commence à s'ouvrir alors à l'art de la Renaissance, tandis que la
peinture d'icônes hésite entre innovation à l'italienne et tradition
orthodoxe. En 1571, avec la chute de Famagouste, Chypre tombe
aux mains des Turcs, victime de la lutte implacable entre Turcs et
Vénitiens.
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