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Max Beckmann |
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Kunstmuseum, BaselExposition du 4 septembre 2011 - 22 janvier 2012L’artiste allemand Max Beckmann est l’un des géants de la modernité, pourtant, il se considérait comme le dernier des grands maîtres classiques. Max Beckmann n’a fait partie d’aucune des avant-gardes du XXe siècle, mais son oeuvre est marquée par l’impressionnisme, l’expressionisme, la Nouvelle Objectivité et l’art abstrait. Pendant longtemps, Beckmann a été considéré comme un artiste typiquement allemand et ce n’est que récemment que des rétrospectives à Paris, Londres et New York ont permis de reconnaître son importance, à un niveau international. Contre la tendance de l’art moderne à dissoudre les genres traditionnels, Beckmann s’est attaché sa vie durant aux genres classiques de la peinture : à la représentation de la figure humaine, sous la forme du portrait, des tableaux mythologiques et des nus, aux natures mortes et aux paysages. Réputé comme peintre de la « condition humaine », il s’est aussi consacré intensément à la peinture de paysage et l’a renouvelée d’une façon exceptionnelle, comme presque aucun autre artiste du XXe siècle. L’importante exposition organisée par le Kunstmuseum Basel se focalise sur ses paysages. Elle présente 70 tableaux, parmi lesquels des chef-d’oeuvres, comme Le Port de Gênes (St. Louis Art Museum) ou le Bord de Mer (Musée Ludwig, Cologne), mais aussi des oeuvres d’exception, issues de nombreuses collections privées, dont certaines n’ont quasiment jamais été montrées au public. L’évolution artistique de Beckmann se manifeste nettement dans ses paysages. Dotés d’un contenu allégorique moindre, ils donnent immédiatement à voir les magnifiques qualités picturales de ses oeuvres. La vue distanciée que Beckmann porte sur le paysage est remarquable : vues par la fenêtre, rideaux, balustrades, colonnes et points de vue en hauteur jouent souvent un rôle de médiation entre l’espace habité et la nature illimitée. Des objets personnels, fragments de nature morte, apparaissent fréquemment au premier plan, laissant deviner la présence de l’artiste. La dramaturgie des regards montre bien que Beckmann associe l’image d’un paysage abstraitement élaboré au souvenir d’une impression paysagère qui est au fondement de chaque tableau. Le regard qu’il porte sur la nature clarifie sa position et le place dans un certain rapport au monde. Comment ce rapport se modifie, c’est ce dont témoignent les paysages peints au cours des différents épisodes de sa vie, tel le tournant de Francfort-sur-le-Main, après la Première Guerre mondiale, ou les années d’exil à Amsterdam.
Deux autres expositions complètent idéalement ce parcours et offrent une occasion
unique d’appréhender l’ensemble de l’oeuvre de Beckmann : « Max Beckmann. Face
à face », au Musée des Beaux-Arts de Leipzig (17 septembre 2011 – 22 janvier 2012)
et « Max Beckmann et l’Amérique », au Städel Museum de Francfort-sur-le-Main (7
octobre 2011 – 8 janvier 2012).
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