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L’attraction de l’espace |
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L’attraction de l’espace rassemble les oeuvres et travaux d’artistes, de scientifiques, d’écrivains, de musiciens autour du thème universel de l’espace. A l’occasion de la célébration du 40e anniversaire du premier pas de l’homme sur la Lune et de l’organisation de l’Année mondiale de l’astronomie, cette exposition a pour ambition d’offrir au public un ensemble inédit de témoignages historiques, scientifiques et artistiques des multiples facettes de la grande aventure qu’est la conquête de l’espace depuis le XIXe siècle.
Tout au long du parcours de l’exposition, organisé selon des thématiques, se côtoient des documents et objets scientifiques et historiques (images, textes, dessins) ainsi que des oeuvres d’artistes, d’architectes et de designers. Avec quatre décennies de recul, les images et films réalisés lors de la première marche lunaire fascinent encore et ont modifié le regard des hommes sur leur planète. Par delà les émotions suscitées par les découvertes et favorisées par la diffusion des dessins, des photographies, des films, les avancées scientifiques ont eu des retentissements multiples sur le développement de la terre. La quête des autres mondes, depuis des siècles, a permis aux humains de mieux appréhender leur territoire. Les artistes ont parfois paru précéder les scientifiques, ils ont travaillé en connivence avec leurs découvertes ou adopté des méthodologies d’investigations similaires. L’exposition mettra en valeur l’éternelle poursuite d’absolu, les tentatives incessantes afin d’exprimer l’inaccessible qui se manifeste dans les oeuvres de certains parmi les plus grands artistes des XXe et XXIe siècles.
Les vers de Charles Baudelaire (Le voyage, Les Fleurs du mal), Au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau ! servent de fil conducteur à l’exposition qui débute avec une oeuvre récente d’Angela Bulloch, Night Sky qui, comme le calendrier lunaire gallo-romain de Coligny, invitent à l’observation de la voûte céleste.
Le Cabinet d’amateur du XIXe siècle et les premiers témoignages photographiques de Nadar puis des scientifiques Rutherford, Loewy et Puiseux ou encore Paul et Prosper Henry, proposent au visiteur de remonter le temps. L’épais mystère et les hypothèses les plus folles qui ont entouré l’effervescence des débuts de la conquête spatiale, trouvent une magnifique illustration avec l’affaire des canaux de Mars qui a agité les académies des sciences au tournant du siècle, et profondément marqué l’imaginaire des écrivains (La Guerre des mondes) et des artistes.
A partir des années 1950-1960 et les premiers pas de l’homme sur la Lune, l’espace devient un véritable terrain d’expérimentation artistique avec notamment les oeuvres d’Yves Klein, de Paul Van Hoeydonck, ou une référence comme pour l’architecte Jean-Louis Chanéac. Les photographies de la NASA, très largement diffusées, contribuent à faire de l’espace un lieu qui n’est plus uniquement réservé à une élite scientifique et cultivée. Beaucoup d’artistes s’en emparent : Hans Hartung, Robert Rauschenberg, Bernard Rancillac, Alain Jacquet mais aussi Gerhard Richter et Nam June Paik. Les artistes de l’art conceptuel et du Land Art comme Robert Smithson, adoptent des stratégies d’investigations similaires à celles pratiquées par la NASA. De même James Turell, de formation scientifique, ou Robert Morris réalisent des oeuvres tournées vers l’espace, l’infini, les étoiles, dans de grandes étendues désertiques : photos et films deviendront des médiums privilégiés pour en témoigner.
Aujourd’hui, Jane et Louise Wilson ou Basserode réinterprètent cette notion d’infini avec les techniques contemporaines que sont la vidéo et l’installation. Joan Fontcuberta, Melik Ohanian et Wolfgang Tillmans ont une vision plus distanciée.
Le parcours est par ailleurs émaillé de la présentation d’une sélection d’objets de design avec les créations de Roger Tallon, Pierre Paulin ou Coop Himmelbau. Ponctueront ce parcours, au côté de témoignages scientifiques de l’exploration spatiale (robot Rover martien du CNES), des références du domaine de la bande dessinée, de la littérature classique ou de la science fiction.
Catalogue avec des vues d’exposition à paraître le 5 octobre 2009 (sous réserve) aux éditions Silvana.
Martine Dancer, conservateur du Patrimoine, est commissaire de cette exposition assistée de Jacques Beauffet, conservateur en chef honoraire, Julien Faure-Conorton, doctorant, Jacques Guarinos, Directeur de l’Astronef, Victor Martin-Malburet, collectionneur.
L’exposition a bénéficié du concours scientifique de l’Observatoire de Paris et de son président Daniel Egret, d’André Masson, ancien directeur général d’Angénieux, de Peter Neivert coordinateur au Nasa Planetary Data Center, du CNES et du directeur de l’Observatoire de l’Espace, Gérard Azoulay et de Gérard Conio, professeur émérite.
Le Musée Joseph Déchelette à Roanne présente du 20 septembre 2009 au 28 février 2010, Clair de
Lune, un volet plus historique de ce thème avec des oeuvres d’artistes fascinés par l’espace de
l’antiquité à la fin du XIXe siècle.