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Festival international des jardins 2010 |
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Parfois considéré comme un espace de rédemption de nos tourments, il est également un lieu qui reconstruit et soigne l’esprit. "Toucher la terre" agit sur notre équilibre intérieur et l’on a pu mesurer le pouvoir du jardin sur les pathologies cérébrales et neurologiques. Dépenses physiques, activité intellectuelle, convivialité, tout concourt au jardin à favoriser les énergies positives.
Le jardin soigne aussi les paysages blessés, qu’il embellit, restaure, répare ; il participe même d’une purification de la nature empoisonnée par l’homme (pesticides, pollutions diverses…) avec les plantes dépolluantes, détoxifiantes.
Si le jardin soigne l’âme et le corps, il suscite des passions, des engagements "corps et âme" au service de cette cause de la beauté, du bonheur et du mieux-être. "La beauté – écrivait Stendhal – est une promesse de bonheur". Le jardin sait tenir cette promesse et nous offrir le plaisir de le contempler dans son invention et ses diversités.
Nul ne peut plus ignorer combien le jardin prend soin de nous, influe profondément sur le corps et l’esprit et contribue ainsi à "soigner", à guérir, de diverses manières. Hortithérapie, phytothérapie, hédothérapie sont parmi les pratiques thérapeutiques multiples engendrées par le jardin.
La Présidence du jury 2010 a été confiée au grand neurologue Jean-Pierre Changeux. Biologiste de formation, il est également l’auteur de nombreuses publications sur l’art, l’éthique et la philosophie et préside notamment la Commission interministérielle pour la conservation du p atrimoine artistique national.
Une vingtaine de jardins a été sélectionnée par le jury parmi plus de 300 propositions venues du monde entier. L’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie, le Japon et les Pays-Bas sont représentés cette année.
"Carte verte" sera également donnée au grand architecte Dominique Perrault, au romancier, spécialiste des jardins Jean-Pierre Le Dantec, au paysagiste Michel Racine et à la plasticienne Béatrice Saurel, aux artistes Anne et Patrick Poirier et au chorégraphe Benjamin Millepied.
Avec "Jardins de lumière", une mise en lumière originale des parcelles du Festival, le visiteur sera également invité à une promenade nocturne inédite.
Thérapeutes de l’âme autant que du corps, les jardins 2010 sont une invitation à la sérénité et à l’harmonie.
En écho au Festival des jardins 2010 sur le thème "corps et âme", les français Anne et Patrick Poirier proposent huit installations poétiques liant étroitement la nature et la mémoire. Utilisant des matières et des supports très variés comme le marbre et le granit, la lumière et le son, ils investiront aussi bien les Ecuries que le Château et le Parc du Domaine. Le Manège des Ecuries sera ainsi transformé en une élégante "Volière", une petite chapelle "Capella dans la clairière" verra le jour dans un bosquet du Parc et un œil monumental de marbre de 3 tonnes "l’œil de l’Oubli" sera posé au fond d’une glacière naturelle, grotte à ciel ouvert située dans le Vallon des Brumes. Cinq autres propositions inattendues et d’une grande délicatesse seront réalisées dans les espaces du Domaine.
Symboles de la fécondité et de la vie souvent menacées, les arbres seront également au cœur de la programmation 2010 du Domaine avec des installations de Bob Verschueren, Côme Mosta-Heirt, Benoît Mangin et Marion Laval-Jeantet.
Trois installations végétales et spectaculaires de l’artiste Bob Verschueren, "Réflexions", "Le règne végétal" et "Face à" seront présentées dans la Ferme : arbres étonnamment superposés dans le pédiluve, trône géant toisant le visiteur dans la Grange aux Abeilles, méditation sur la passion destructrice des hommes dans la Galerie du Fenil.
Quant au plasticien Côme Mosta-Heirt, il investira la Serre du Domaine avec d’étranges branches de bois, subtilement peintes, qui déborderont jusque dans la Cour de la Ferme, où elles se transformeront en jambages de bronze, composant ainsi une originale "Mise en serre".
Toujours autour de l’arbre, le duo Benoît Mangin et Marion Laval-Jeantet ,auteur de nombreuses oeuvres poétiques liées à l’environnement, proposera "Unrooted trees" dans l’Auvent des Ecuries, arbre gravé d’étranges paroles et orné de roues de bicyclette, reconstitué à partir de branches provenant du Cameroun et délaissées par les exploitants forestiers.
Parallèlement, deux jeunes artistes, jouant avec la nature, entraîneront le visiteur dans leur univers à la fois fantaisiste et surréaliste. Avec "La main paysage", Marie Denis créera des paysages de foin et de luzerne tressés, tandis que Karine Bonneval procèdera à des extensions insolites de plantes vertes, avec plumes, perles et boutons. Ces "Philloplasties" seront disposées avec humour dans les salons du Château.
Dans le domaine de la photographie, les Galeries du Château accueilleront au printemps les "Paysages de Syrie" de Thibaut Cuisset, prix 2009 de l’Académie des beaux-arts pour la photographie, les photographies d’arbres et de glaciers de Marc Deneyer et les clichés en noir et blanc de Toshio Shimamura, "Esprit de Fleurs". Un hommage particulier sera rendu à partir de septembre à Marc Riboud, grand voyageur, dont on pourra admirer les montagnes de Chine, les ruines d’Angkor et de nombreux autres paysages insolites ou sublimes.
A noter, enfin, que le Château accueille jusqu’en novembre 2011, sur près de 600 mètres carrés, l’œuvre de Jannis Kounellis, figure majeure de l’Arte Povera, dans le cadre d’une commande exceptionnelle de la Région Centre pour le Domaine de Chaumont-sur-Loire.
