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Cécile Hartmann

Supra-continent

Les églises, Centre d’art contemporain, Chelles

Exposition du 3 octobre au 28 novembre 2010


Cécile Hartmann
Cécile Hartmann, "Variations", 2010. Impression pigmentaire couleur sur papier 152 cm x 300 cm. © Cécile Hartmann, courtesy de l'artiste

Les églises, centre d’art contemporain de la ville de Chelles présente Cécile Hartmann qui expose un projet personnel intitulé "Supra-continent" du 3 octobre au 28 novembre 2010.

L'exposition s’ouvrira à l’occasion de la Nuit Blanche le samedi 2 octobre de 17h à minuit. Le vernissage aura lieu la semaine suivante, le samedi 9 octobre à partir de 11h30 en partenariat avec le Centre Photographique d'Île-de-France.

Les recherches – objets picturaux, photographies et films – de Cécile Hartmann fonctionnent comme "des leitmotiv dialectiques" qui par des processus de déplacement et de mixage n'opposent jamais le construit à l'organique, l'ultra-modernité à l'archaïsme, l'humain à l'animalité. La vision particulière de cette artiste consiste à saisir simultanément l'émergence des transformations des réalités contemporaines, souvent les plus dures, et leur possible régénération dans des formes picturales hétérogènes qui touchent aux notions de beauté, de neutralité et de fiction.

Le titre de l'exposition "Supra-continent" évoque l'hypothèse géographique de la surface commune que formaient les continents avant leur dérive actuelle, pour interroger dans un monde contemporain global en perpétuelle fragmentation, non pas l'utopie d'une terre commune, mais la représentation d'un "être-en-commun" instable et indéterminé.

Si la dérive continentale est un mouvement tectonique de séparation, d'arrachement, c'est aussi un moment de correspondances de structures et de répartition d'énergie. En écho à cette mécanique tellurique, l'exposition se propose comme un champ de forces. Entre les oeuvres présentées s'opèrent des influences climatiques et émerge une surface d'échange entre l'environnement et le champ social.

La série des images photographiques Variations (2010) est constituée à partir de prises de vues de mouvements de gel et de dégel. Par une inversion du positif au négatif, ces images blanches mutent vers des zones incertaines. Le film Manifest, versus vital (2010) procède d'une esthétique de la reconstitution. Il consiste à faire rejouer en boucle à un personnage anonyme dans une nature sauvage, les gestes violents d'un manifestant urbain. Les signes entre les oeuvres se répondent dans une atmosphère de suspens et de basse tension. La prise de vue en coulée fluide et répétitive pour les images filmées, et l'amplification de la montée verticale des formats des images fixes, développent une sensation physique de proximité et d'immersion dans "un territoire méta-réel". Une couleur anthracite, traversée de nuances chaudes et froides, se répartie dans les oeuvres comme une zone de neutralité qui n'est pas sans rappeler la texture d'une vapeur d'eau ou d'une brume de carbone, éléments communs au monde végétal, animal et minéral.

Les oeuvres contiennent l'idée d'une résistance propre de la matière. L’étendue modifiée des glaces est envisagée comme la surface complémentaire d'une fracture sociale et peut contenir, dans la fonte imprévisible de ses éclats, d'autres "formes de contre-puissance".

"Ce qui guide la pensée poétique, c'est la conviction que même si le vivant est soumis à la ruine du temps, le processus de détérioration est à la fois celui d'une cristallisation ; c'est que dans les profondeurs des mers où sombre et se dissout ce qui autrefois vivait, certaines choses "souffrent d'une alétation marine" et survivent dans des formes nouvelles et cristallisées qui s'immunisent contre les éléments, comme si elles attendaient le pêcheur de perles qui un jour viendra vers elles et les ramènera vers le monde des vivants..." Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne, 1958.



Cécile Hartmann, conférence à Bogotà, mai 2009.

Je suis intimement persuadée que nous vivons une mutation de nos relations à la matière, aux éléments, et plus précisément aux formes de vie que nous sommes et qui nous entourent. Les rapports de force contemporains dont les phénomènes physiques et sociaux sont diffusés par des flux d'information de plus en plus influents, contribuent à l'émergence de nouveaux modèles de domination de l'espace et du temps. La transformation en cours des paysages comme des visages, des villes et des communautés humaines comme des espèces animales et végétales, conduit à une mutation irréversible des conditions d'existence et de coexistence sur la terre.

Tower
Cécile Hartmann, "Tower", 2009 - Impression pigmentaire sur papier 170 x 110 cm © Cécile Hartmann, courtesy de l'artiste

À ces mutations présentes et à venir, s'enclenchent des mutations esthétiques. En effet, de nouveaux rapports au réel ou plus précisément les rapports que nous pouvons avoir aujourd'hui à des situations qui nous paraissent de plus en plus « déréalisées », nous amènent à penser et à réfléchir autrement notre rapport à la réalité, voir à douter de certaines réalités représentées, et la question de l'art qui serait celle d'une capacité à « révéler » certains états du monde, semble être plus que jamais une question esthétique autant que politique, une enquête sur la représentation et sur ces effets de sens.

Je cherche dans la conception de mon travail photographique à amplifier cette question de la représentation. Mes recherches émergent dans le paradoxe d'une proximité avec les contextes et les sujets contemporains que j'approche et d'une mise à distance formelle. Je souhaite instaurer un écart entre le réel et son double photographique, afin d'aboutir à une forme hétérogène dont l'origine se situe dans le réel, mais qui viendrait nous informer autrement du monde. Si le médium photographique capte rapidement des informations et produit des documents, il m'est toujours apparue comme nécessaire de revenir après-coup sur ce premier moment d'enregistrement, pour créer un flottement, une suspension de la perception. Je souhaite saisir dans le réel la force d'un arrêt ou d'un vertige qui viendrait coïncider avec une dimension plus mentale de l'image.

Il s'agit d'actionner une dynamique visuelle plus troublante, plus sensitive, d'ouvrir le récit vers une forme plus condensée et plus allégorique, de tendre l'image vers des zones matérielles et énigmatiques : des surfaces vibrantes, des sensations colorantes, dont les forces peuvent entrer dans une relation physique de tension ou de relâchement avec les perturbations enregistrées dans les zones du monde que j'investis. Ces processus constituent pour moi la possibilité d'identifier de nouveaux raccords entre une vision picturale tournée vers l'intérieure et une pratique photographique tournée vers l'extérieure. Je cherche à toucher une forme de neutralité.



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