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Vija Celmins |
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Vija Celmins étudie au John Herron Art Institute à partir de 1955 d'où elle sort diplômée en 1962 (Bachelor of Fine Arts). En 1965 elle obtient son Masters of Fine Arts de l'université de Californie à Los Angeles.
L’année suivante une exposition personnelle se tient dans la galerie David Stuart à Los Angeles. De 1966 à 1972, Vija Celmins enseigne la peinture et le dessin au sein de l'University of California de Irvine. Sa première exposition personnelle de dessins se déroule en 1973 au Whitney Museum of American Art. Six ans plus tard, une première exposition rétrospective itinérante lui est consacrée au Newport Harbor Art Museum, suivie d’une deuxième, en 1992, à l’Institute of Contemporary Art de Philadelphie.
De nombreux musées et institutions
à travers le monde ont par la suite continué d’exposer son travail, notamment la Fondation Cartier
en 1995, l’ICA de Londres en 1996 ou le Museum für Gegenwartskunst de Bâle
en 2001 et le Metropolitan Museum de New York en 2002
Le Centre Pompidou présente la première rétrospective des dessins de Vija Celmins qui retrace chacune des périodes de la création de cette artiste rare, auteur d'une oeuvre exceptionnelle.
À partir de 1967, le dessin commence à occuper une place prépondérante dans son travail. De ses oeuvres photo-réalistes en passant par son travail minutieux sur la mer, le désert, les planètes et les ciels de nuit jusqu'aux toiles d'araignées récentes, l’exposition du Centre Pompidou réunit près de soixante-dix dessins qui illustrent l’importance de l’oeuvre dessiné de Vija Celmins.
L’exposition rassemble des oeuvres empruntées aux plus grands musées américains ainsi qu’à des collections particulières prestigieuses.
L’oeuvre de Vija Celmins a été influencée par des expériences liées à la fois à son histoire personnelle et au contexte politique de son époque. Artiste américaine, elle est née en 1938 à Riga (Lettonie) et n’est arrivée aux Etats-Unis qu’à l’âge de 10 ans.
Fortement inspirée à ses débuts par les Expressionnistes Abstraits, elle réalise des peintures abstraites colorées. L’actualité de la guerre du Vietnam mais aussi le retour sur son passé la pousse à abandonner rapidement cette forme d’expression. Elle se met alors à peindre des objets de son atelier (lampe, grille-pain, réfrigérateur…) dans une palette quasi-monochrome. Parallèlement, elle commence à collectionner des images et des photographies de la Seconde Guerre mondiale qu’elle utilise dans sa peinture.
À partir de 1967, la pratique du dessin devient une de ses préoccupations majeures. Les premiers dessins découlent des peintures liées à la guerre dans lesquelles le statut de l’image d’origine n’était pas clairement dévoilé. Progressivement, Vija Celmins complexifie son propos. L’objet dessiné n’est plus uniquement une explosion atomique (Bikini, 1968) ou un dirigeable (Zeppelin, 1968), mais une photographie ou une coupure de journal : c’est-à-dire un objet rendu en deux dimensions. Le document représenté est en règle générale placé à peu près au milieu de la feuille de papier, souvent de biais ; il semble parfois avoir été froissé ou plié et, comme un véritable objet, il projette son ombre sur le fond.
Après s’être intéressée pour un temps aux premières images de la lune diffusée dans la presse, Vija Celmins cesse de dessiner des coupures de journaux. Son oeuvre acquiert dès lors un aspect sériel avec les marines qu’elle réalise à partir de ses propres photographies. L’image de la mer, ainsi que les autres sujets qu’elle choisira par la suite (déserts, ciels étoilés et toiles d’araignées), possède une connotation romantique archétypale qui s’efface devant l’aspect très contrôlé et répétitif de son travail.
En 1970, Vija Celmins commence ses excursions dans le désert (Death Valley en Californie, déserts de l’Arizona et du Nouveau Mexique notamment), qu’elle photographie avant de le dessiner. À la même période, l’artiste dessine à plusieurs reprises une photographie de la constellation Coma Berenices. La série des Starfieds (1982-1983) ne semble plus tant liée à la transcription précise d’un ciel de nuit qu’à l’idée d’une nuit étoilée traduite dans une composition abstraite all over.
Après une pause entre 1983 et 1994 où elle revient à la peinture, Vija Celmins retrouve le dessin
avec une nouvelle série de ciels de nuit. Si le sujet reste le même, la technique a changé
radicalement avec l’abandon de la mine de plomb et de la préparation à l’acrylique pour le fusain
et la gomme. C’est avec cette technique qu’elle aborde sa toute récente série des toiles d’araignée,
thème mélancolique qui évoque l’âge et le déclin.