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Maximilien Luce |
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Biographie Maximilien LuceMaximilien Luce, "L'homme à sa toilette" Le peintre français Maximilien Luce naît le 13 mars 1858 à Paris où il décède en février 1941.
En mai 1871, Luce est témoin de la répression de la Commune par les Versaillais. En 1872, Maximilien Luce fait son apprentissage chez le graveur sur bois, Hildebrand. Luce suit également les cours du soir de l'école de dessin de la rue Vaugirard et est admis au cours de dessin Maillart qui enseigne aux ouvriers des Gobelins. En 1876, il entre comme ouvrier-graveur chez Eugène Froment. Luce suit les cours de Carolus-Duran à l'Académie suisse. En 1877, il voyage à Londres en compagnie de Froment. En novembre 1879, il débute son service militaire. Il est incorporé au 48e Régiment d'Infanterie de Ligne à Guingamp où il fait la connaissance d'Alexandre Millerand et Eugène Givort. Grâce à l'intervention de Carolus-Duran, Luce regagne Paris, en mai 1881. En 1882, par l'intermédiaire de Givort, Luce rencontre Eugène Baillet. Il fait la connaissance du sculpteur Alexandre Charpentier. Luce suit les cours de Carolus-Duran, Froment et Auguste Lançon. En septembre 1883, Maximilien Luce achève son service militaire. En 1887, il expose au Salon de la Société des artistes indépendants, où il fait la connaissance des néo-impressionnistes Camille Pissarro, Seurat et Signac. Il participe dès lors régulièrement au Salon. En février-mars 1889, il participe à l'Exposition des XX à Bruxelles, puis à nouveau en 1892. En mai-juin 1892, il voyage à Londres en compagnie de Camille Pissarro. Il rejoint Signac à Saint-Tropez lors de l'été 1892. En 1893, il rencontre Ambroisine Bouin qui deviendra son épouse. Le 3 juin 1894 naît Frédéric Luce, fils de Maximilien et d'Ambroisine Bouin, qui meurt 15 mois plus tard. Le 24 juin 1894, le président de la République, Sadi Carnot, est assassiné par l'anarchiste Caserio. Luce est arrêté et détenu à la prison Mazas, en même temps que son ami Félix Fénéon. Ils sont libérés en août, à la suite du Procès des Trente. En février-avril 1895, Luce est invité à participer à l'Exposition de la Libre Esthétique à Bruxelles. Il participera encore aux expositions du groupe en 1897, 1900 et 1904. En octobre-décembre 1895, Luce accomplit son premier voyage à Bruxelles à l'invitation d'Emile Verhaeren, puis à Charleroi en compagnie de Théo van Rysselberghe, où il séjourne à plusieurs reprises notamment en 1896, 1897, 1900 et 1907. Le 19 juillet 1896 naît Frédéric Luce, second fils de Maximilien Luce et d'Ambroisine Bouin. En 1899, la galerie Durand-Ruel lui consacre une importante exposition personnelle, puis à nouveau en 1922 et 1924. En mars 1904, il expose à la galerie Druet à Paris, puis à nouveau en 1906 et 1926. En 1905, Luce participe au Salon des Indépendants. En février 1907, la galerie Bernheim-Jeune, où Fénéon est devenu conseiller artistique, lui consacre une exposition personnelle. Elle lui offrira dès lors régulièrement ses cimaises : en 1909, 1910, 1912, 1916 et 1929. Au printemps-été 1907, Luce Voyage en Hollande en compagnie de Van Dongen. En 1909, Luce est élu vice-président de la Société des artistes indépendants. En 1915-1917, il peint une série de toiles consacrée aux gares parisiennes et aux permissionnaires. En 1917, Luce découvre Rolleboise où il achète une maison en 1920. En février-mars 1921, Luce participe à l'exposition Trente ans d'Art Indépendant, 1884-1914 du Grand Palais, Paris. En 1934, Luce est élu président de la Société des artistes indépendants. Le 30 mars 1940, il épouse Ambroisine Bouin, qui meurt le 7 juin à Rolleboise.
En février 1941, Maximilien Luce décède en son domicile parisien.
Il est inhumé à Rolleboise.
Expositions Maximilien Luce (sélection)Le musée des impressionnismes Giverny présente une exposition monographique consacrée à l'oeuvre de Maximilien Luce. Cette manifestation compte près de cinquante peintures ainsi qu'une vingtaine de dessins et autant de documents. La période néo-impressionniste, la plus célèbre, est privilégiée mais, pour la première fois, c'est l'ensemble du travail de l'artiste qui est présenté. Des paysages de jeunesse jusqu'aux bords de Seine peints à Rolleboise — non loin de Giverny — sans oublier les portraits et les grands tableaux d'histoire où il excelle. Travailleur acharné, Luce a laissé une oeuvre foisonnante qui, sans être inconnue des amateurs, reste méconnue du public. Elle a pourtant été exposée à diverses reprises, mais toujours en privilégiant un aspect particulier de la production de Luce : le peintre néo-impressionniste, le chantre du Pays noir ou celui des bords de Seine, l'artiste engagé ou l'illustrateur virulent… La diversité même de ses talents a pu désorienter. Grand coloriste, Luce fut une des personnalités les plus stimulantes du mouvement néo-impressionniste, avant de s'orienter vers un mode d'expression pré-fauve. Il s'intéressa aussi à la peinture d'histoire, avant de revenir à un impressionnisme plus sage. Dessinateur de premier ordre, il avait enfin un sens aigu de l'efficacité de l'image. Il fut un excellent affichiste et surtout un grand illustrateur. Sa reconnaissance a certainement souffert de sa personnalité d'artiste libre. Indifférent et même hostile aux honneurs, tout compromis lui était étranger. Anarchiste convaincu, il a pâti d'un engagement politique revendiqué. Au mépris de toute considération commerciale, il ne s'est pas non plus préoccupé de savoir si la description de la vie ouvrière convenait au décor du salon des collectionneurs. Mais il refusait d'autre part d'apitoyer et il décrivit l'univers du travail sans sentimentalisme. Luce a peint l'énergie et la dignité de l'effort, réservant à ses talents d'illustrateur la dénonciation des injustices. L'exposition s'organise de façon chronologique, en privilégiant quatre axes : le peintre néo-impressionniste, le chantre du Pays noir, les constructeurs et le peintre d'histoire. Enfin, une section consacrée au dessin et à l'illustration ainsi qu'une partie documentaire complètent ce parcours monographique.
Pour assurer sa subsistance, Luce adopta dans un premier temps le métier d'artisan graveur. Il travailla pour le xylographe Eugène Froment, puis accomplit son service militaire qui lui laissa la liberté de travailler et de fréquenter l'atelier de Carolus-Duran. Ses premiers tableaux connus datent de 1876. Grâce à une formation solide, il fit preuve d'emblée d'un métier robuste, choisissant d'évoquer la vie quotidienne de son entourage et les paysages qui lui étaient familiers. En 1887, il exposait pour la première fois au Salon des Artistes Indépendants. C'est ainsi qu'il fit la rencontre décisive de Georges Seurat, de Camille Pissarro et de Paul Signac qui lui acheta un tableau, La Toilette. Luce pratiqua dès lors la nouvelle technique de la division des tons. Mais, loin d'adopter le regard détaché de Seurat, il décrivit le monde contemporain avec passion. Il aimait les effets de lumière violents, et analysait avec autant d'ardeur l'embrasement d'un crépuscule que le reflet de l'éclairage urbain à la surface de la Seine. Il trouva dans les lois du contraste des tons une façon de donner plus d'impact à la couleur, ce qui convenait à son tempérament. Quant à la discipline qu'exigeait la pratique de la touche divisée, elle favorisa l'expression d'un raffinement chromatique inattendu chez le peintre du monde ouvrier (Le Café). Certains de ses paysages peints à Paris, à Saint-Tropez, en Bretagne, en Normandie ou à Londres relèvent d'un art remarquablement synthétique (Quai à Camaret ; Bord de mer, la pointe du Toulinguet). S'il évoqua avec bonheur l'éclat du plein soleil dans ses paysages du Midi (Le Port de Saint-Tropez), Luce fit toujours preuve d'une prédilection pour les nocturnes (Le Louvre et le Pont du Carrousel, la nuit), les crépuscules (Bords de Seine à Herblay, coucher de soleil), et apprécia les effets du fog londonien (Vue de Londres (Canon Street)). Il fut également un grand portraitiste, réservant ses talents à ses amis. Le très sensible profil du jeune Signac, penché sur l'oeuvre en cours ; la raideur délibérée du critique Félix Fénéon ; l'attention amicale d'Henri-Edmond Cross entouré de ses toiles et de ses pinceaux… L'artiste nous a laissé une remarquable galerie de portraits des personnalités marquantes du milieu néo-impressionniste.
Au cours de la période 1897-1900, son art oscille entre le néo-impressionnisme
auquel il renonce progressivement et un traitement préfauve,
plus libre de la couleur.
En 1895, à l'occasion d'un séjour à Bruxelles en compagnie du poète belge Émile Verhaeren, Luce se rendit à Charleroi avec le peintre néoimpressionniste Théo van Rysselberghe et découvrit le Borinage, alors en pleine expansion industrielle. Fasciné par cet univers, il y retourna l'année suivante et séjourna encore dans la vallée de la Sambre notamment en 1897 et en 1899. Au cours de ses séjours répétés, il peignit sur le motif les études qui lui permirent de réaliser une de ses séries les plus originales. Il admirait l'art du peintre et sculpteur belge Constantin Meunier dont il reproduit en 1896 les oeuvres pour illustrer Les Gueules noires. Mais Luce a porté un regard très personnel sur le Pays noir où le travail ne s'arrêtait ni la nuit ni le jour. Pas de coup de grisou ni de jour de grève dans ces toiles où les silhouettes sombres des hommes reflètent la beauté de l'effort humain. L'artiste comprit d'emblée la puissante poésie de cet univers, traduisant sans relâche l'étonnant spectacle des aciéries où le feu, la vapeur et le métal en fusion offraient des effets inédits à l'amateur d'éclairages nocturnes. C'est curieusement au Pays noir, au coeur des aciéries, que le coloriste éprouva le plus vivement la force du contraste de l'ombre et de la lumière (L'Aciérie). Dehors, Luce privilégiait encore l'éclairage nocturne et consacrait ses pinceaux à la fonctionnelle simplicité de l'architecture de brique et de fer, aux hautes cheminées qui fumaient et au profil des terrils qui remodelaient l'horizon du plat pays.
Au tournant du siècle, la construction du métropolitain bouleversa radicalement le paysage parisien. Dans son enfance, Luce avait assisté aux transformations du préfet Haussmann qui firent de Paris une ville moderne. Les travaux se poursuivirent longtemps après le Second Empire et l'artiste vit aussi s'élever les projets liés aux expositions universelles de 1889 et de 1900. La première ligne de métro, Neuilly–Vincennes, fut inaugurée en juillet 1900 : ce n'était que le début d'une entreprise qui, pour de longues années, allait donner à Paris l'allure d'un vaste chantier. Séduit par le spectacle de « la ville qui monte », Luce observa de près ces événements. Comme les futuristes en Italie, comme Fernand Léger quelques années plus tard, il consacra de nombreux tableaux à cet aspect de la modernité. Il aimait la géométrie des échafaudages, et il décrivit les travaux en cours sans nostalgie, privilégiant les scènes de plein air et les couleurs franches, selon une approche de type impressionniste. Sensible à l'énergie des constructeurs, il les observait inlassablement, notant avec précision les gestes, les attitudes, les tenues des différents métiers, sans oublier les machines et les outils. Les photographies de l'époque montrent qu'il fut fidèle à la réalité (Constructions-quai de Passy). Conscient d'assister à la naissance d'une ère nouvelle, Luce qui souhaitait l'instauration d'un équilibre social plus juste entreprit des oeuvres de grand format, comme Les Batteurs de pieux et Les Terrassiers. Le peintre de la vie moderne renonçait alors à l'impressionnisme libre et coloré des petites toiles et renouait avec la tradition de la peinture d'atelier. Pour élaborer ces compositions plus ambitieuses, il faisait poser ses modèles et procédait selon les méthodes les plus classiques, avec études peintes et esquisses préparatoires. La figure héroïsée de l'ouvrier entrait dans la peinture d'histoire.
Très jeune, Luce assista à la répression féroce des Versaillais contre la Commune. L'horreur de ce spectacle le marqua et conditionna définitivement son engagement politique. En 1903, plus de trente ans après les événements, il entreprit un tableau évoquant ces journées sanglantes, Une rue de Paris en mai 1871. L'artiste s'y posait ouvertement en peintre d'histoire, mais d'une histoire vécue. Il prenait non moins ouvertement parti pour les victimes, dont les corps s'entassent au premier plan du tableau plongé dans l'ombre et contrastent tragiquement avec les façades colorées du vieux Montmartre. Ce tableau fut le point de départ d'une série d'oeuvres de grand format consacrée aux épisodes de la Commune, et notamment à l'exécution de Varlin. La première guerre mondiale éclata et Luce choisit de peindre l'histoire contemporaine, vue du côté des soldats et des sans-grade. Il pouvait observer le départ des combattants ainsi que le retour des permissionnaires et des blessés dans les gares parisiennes. Les tableaux de cette période prouvent que l'artiste n'avait rien perdu de sa précision. Le coloriste vit les uniformes des poilus passer du bleu au kaki. Il nota aussi la résignation des familles, et les attitudes des soldats épuisés. Affalés à l'ombre du portique de la gare, ils étaient réunis en groupes sombres et compacts, indifférents à la lumière triomphale qui baignait le Paris d'Haussmann. Après guerre, l'artiste trouva l'apaisement à Rolleboise où il acquit une maison en 1920 et pratiqua un art plus serein. Les grands chantiers reprirent, mais il les observait de plus loin. Il renoua alors avec les thèmes du premier impressionnisme : la nature des bords de Seine et les baigneurs.
Luce fut un grand dessinateur et une section est consacrée à sa production graphique, qui à elle seule justifierait une exposition. Son petit neveu, Jean Bouin a évoqué cette passion : « Je me souviens que tout enfant, il m'emmenait à Giverny chez Claude Monet, s'arrêtant tout au long du chemin pour regarder ce qui nous entourait, dessiner, rentrant si tard le soir qu'il était obligé de me porter sur ses épaules, les poches pleines de ses "bouts de croquis", comme il les appelait ».
À ces notes prises sur le motif, il faut ajouter les portraits plus achevés,
évoqués ici par une série consacrée aux amis néo-impressionnistes. Il y a
aussi de rares dessins à la Seurat, tout en ombre et lumière, et ceux qui
témoignent de son intérêt pour l'oeuvre de Constantin Meunier. Sans
oublier les illustrations liées aux revues anarchistes et libertaires
(L'Incendiaire). Elles mettent souvent en scène le « gniaff », le
cordonnier qui fustige la société bourgeoise, ou moquent les « proprios ».
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