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Gilles Barbier |
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L'oeuvre complexe de Gilles Barbier, dessinateur, sculpteur, s’articule autour des principes du doute, de l’ambivalence et des sens multiples. Profondément plastique et prolifique, elle ne cesse, depuis une quinzaine d’années, d’interroger les postulats de la connaissance et de la représentation. Il s'agit d'un véritable projet de déconstruction et de reconstruction s’articulant autour du questionnement.
Gilles Barbier explore les cheminements de la raison, les chevauchements d’idées, les interactions. Son travail s’inscrit dans le réel et se nourrit de disciplines aussi diverses que l’esthétique, l’histoire, les arts plastiques, la psychanalyse, la philosophie, les sciences et la bande dessinée
Gilles Barbier privilégie le fragment et la multiplicité à la somme. Chacune de ses expositions propose une plongée dans les fictions qui, pour l'artiste, aident à donner sens au réel. Les personnages, bulles de BD, messages "correcteurs de réalités" servent d’indicateurs pour cette lecture en profondeur.
Avec un humour décapant, Gilles Barbier met en place un travail qu'il ne définit ni comme critique, ni comme "peinture du monde", ni comme problématique mais comme autant de fictions.
"Cet humour perçu par certains peut être ressenti comme une très grande violence par d’autres. Par exemple, en 1995 j’ai montré une pièce à la galerie Vallois où des indications diverses étaient présentées sur les murs pour passer la journée. L’une d’entre elles disait: "Surveiller vos selles, nul n’est à l’abri d’un cancer du colon". Ça a été d’une extrême violence pour certains. C’était un message a priori absurde qui est rentré dans l’inconscient des gens. La réception des oeuvres est très complexe, d’autant plus quand on parle du corps. Il n’y a pas un corps, chaque corps est unique." Gilles Barbier
source : dossier de presse Première invitation : Gilles Barbier et la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Espace Claude Berri :
"Tout Gilles Barbier est dans ce titre d’exposition : on est emporté par un nautile vertigineux et l’on regarde l’état du monde à partir de sa cabine de pilotage. Le monde ? Le grand naufrage, une apocalypse festive et terrifiante. Une luxuriance de thématiques ; le radeau (de la Méduse), microcosme à lui tout seul, la mousse, la chute, les moules, l’épiderme, le texte... Qu’est-ce qu’on va emporter : la Cathédrale de Chartres, les éléphants, Balzac, la théorie des quanta ? L’obsession constante de Barbier étant la copie (le clonage) et la miniaturisation ; cette copie compressée... La copie comme "bégaiement d’espace" dit-il. C’est plus que de l’aviation. On vogue en pleine science-fiction (sa culture de base). "Le vaisseau se déplie, dit-il, depuis ses points nodaux". On est dedans et dehors. C’est troué de partout. Mais le trou, pour ce délirant logicien, n’est pas une absence de matière ! Question de changements de vitesse. Un orifice, c’est de la matière-vite, et le fromage, une matière idéale pour Barbier, ou alors le terreau, taraudé par les lombrics. Le ver de terre étant pour Barbier l’image parfaite de l’individu humain contemporain, c’est-à-dire le consommateur. Le ver mange de sa naissance à sa mort. Il creuse et construit son habitat en mangeant et en digérant son propre réel. Mais le fromage est selon Barbier aussi éloquent que le ver par sa flexibilité cellulaire, sa capacité à changer d’état, son impermanence. Il y a une "Chambre des fromages" dans cette exposition où Barbier évoque différentes scènes de 2001 de Kubrick, de l’émergence du sapiens à l’effacement de la mémoire de l’ordinateur : "Stop Dave, I’m afraid, my mind is going..." dit HAL .
Il faudrait des dizaines de pages (elles sont écrites et disponibles sous forme d’un livre récent écrit en connivence avec Gilles Barbier) pour témoigner de la surabondance hétérogène d’une telle oeuvre. Barbier est l’artiste d’une multiplicité telle qu’il aura même prévu une "réserve", ou "richesses entassées" au sein de l’exposition. La nouvelle génération d’artistes dont il est l’un des plus brillants et féconds représentants (avec Maurizio Cattelan, Wim Delvoye, Mike Kelley, Matthew Barney, sans oublier leur père à tous : Paul McCarthy) ne se limite pas au rôle de créateur solitaire traditionnel. Barbier est un concepteur, scénariste, producteur et réalisateur d’une sorte de cinéma à n dimensions.
On y rencontre les bulles de la bande dessinée et les phylactères de Fra Angelico, la théorie des fractales et le petit Larousse illustré, les requins et des flatulences, les peaux de bananes et le surf californien, etc… Mais jamais un tel opéra ne suggère les piètres agglomérats citationnels du post-modernisme. La fraîcheur étonnante de Barbier se nomme imagination. Il y avait trop longtemps que l’art contemporain s’en était privé."
Pierre Sterckx