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Bertille Bak - Circuits |
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Musée d'Art moderne, ParisExposition du 28 septembre 2012 - 16 décembre 2012Le Musée d'Art moderne de la Ville de Paris consacre une exposition à la jeune artiste française Bertille Bak. L'exposition développe un parcours dont Paris est le point d'ancrage des deux derniers projets de l'artiste : Ô quatrième portant sur le questionnement existentiel de religieuses retirées dans un couvent et Transports à dos d'hommes, projet inédit réalisé avec les habitants d'un campement tsigane. Films courts, sculptures mécanisées, objets bricolés, dessins et archives témoignent avec humour, poésie et engagement, des conditions d'existence et de moments de vie éprouvants. Ces récits imaginaires puisent leur inspiration dans la mémoire de familles ou de communautés souvent unies dans l'adversité, se trouvant au seuil d'un départ, en situation d'exil ou de migration. Le travail de Bertille Bak ne se limite pas à l'observation et au témoignage. Elle s'attache à recréer des liens, à consigner les traditions, les histoires, les identités des groupes avant leur dispersion ou leur disparition. Lors de ses précédents travaux, son intérêt s'est porté sur la révolte d'une cité minière du Nord-Pas de Calais et celle des habitants d'un quartier de Bangkok menacés d'expulsion, sur la survivance de la culture polonaise perpétrée à New York par ses représentants émigrés. Les digressions narratives de Bertille Bak associent des anonymes qui n'ont pas habituellement le droit de parole. Elles témoignent de son engagement et participent à la fabrication de nouvelles mythologies.
D'après le ‘Nouveau Plan de Paris en relief... - Paris : Bauerkeller', 1840 © Bertille Bak Dans les espaces de l'Arc du Musée d'Art moderne, elle présentera Ô quatrième et Transports à dos d'hommes :
Constitué d'un court métrage, d'objets et de sculptures associés, ce projet porte sur la communauté religieuse des Soeurs de la Charité, abordé par le portrait intime d'une Soeur et entrecoupé d'insertions de scènes fictionnelles. La vidéo relate les entrevues de l'artiste avec Soeur Marie-Agnès, retirée dans le couvent de la chapelle de la médaille miraculeuse, à Paris. Elle confie ses pensées, ses souvenirs et livre des anecdotes de son quotidien. L'artiste s'intéresse particulièrement à l'occupation du temps libre des Soeurs. Des questions existentielles et l'appréhension de la mort par l'insertion de saynètes fictionnelles relatent l'organisation structurelle du couvent. La réalité rattrapant l'imaginaire, on découvre le règlement de la communauté qui enjoint les Soeurs à monter d'un étage lorsque leur état de santé se dégrade. Les plus âgées et les plus fragiles rejoignent alors définitivement le quatrième et dernier étage. Les objets personnels des religieuses (un verre, une boîte de cirage, une paire de ciseaux, une lampe de poche, un réveil etc...) utilisés pour les sons et les bruits qu'ils produisent, constituent la bande sonore du film. Ils sont présentés dans l'exposition, accompagnés de fiches inventoriant leur emplacement dans la chambre des religieuses ainsi que dans la bande sonore.
Le projet global rassemble également un film, des objets et archivages divers tel que des PILI (plans indicateurs lumineux d'itinéraires) revisités en machines sonores ou encore une peinture retraçant tous les paysages traversés par les Roms entre Dororhoï et Paris pour leur venue en France.
Le film est constitué d'images tournées au sein d'un campement Rom installé dans la région parisienne. Comme elle le fait habituellement, l'artiste s'est rapprochée de la communauté et a partagé son quotidien durant quelques mois. Le projet s'attache à traiter de déplacements, territoires et musiques sans traduire frontalement la dimension politique et sociale du sujet bien qu'elle soit en filigrane du récit entier. Il s'agit bien plus de trouver des solutions pour déjouer l'hostilité constante à l'égard de la communauté, avec ses représentants eux-mêmes.
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