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Amos Gitaï"TRACES" |
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Palais de TokyoExposition jusqu'au 10 avril 2011"A 17 ans, je suis venu passer quelque temps à Paris. Je me souviens d’un dîner avec un historien français qui s’était lancé dans la défense du Maréchal Pétain, expliquant qu’il avait agi en vrai patriote car il était absolument impossible de s’opposer directement aux Allemands sans risquer la destruction du pays entier. Selon lui, la décision de collaborer de Pétain avait été un choix intelligent et efficace. J’ai été évidemment choqué, mais son point de vue m’a ouvert les yeux. Le destin des juifs n’avait aucune place dans son raisonnement. Il considérait la situation du point de vue de la France et des Français, en faisant complètement abstraction des juifs français. Au cours des années, le gouvernement français et les Français ont changé d’attitude concernant le passé et les crimes du régime de Vichy. Ces questions restent problématiques et le pays est toujours hanté par ses fantômes. Je vois cette installation comme une sorte de psychanalyse collective. Le cinéma – celui que je pratique – est un moyen de toucher des nerfs encore à vif. Ce qui suppose de le faire de manière «sensible ». La grande question actuelle est celle de la transmission. Je rejoins, à cet égard, les propos d’Aharon Appelfeld. Ce grand écrivain israélien estime que, avec la disparition des derniers témoins directs de la Shoah, cette transmission ne peut se faire désormais qu’à travers l’art, l’écrit, le cinéma, la peinture..." Amos Gitaï Amos Gitaï est considéré dans le monde entier comme l’un des grands cinéastes de notre temps. Traversés par la question de l’identité et de l’exil, de la mémoire et de l’Histoire, ses films engagent une réflexion sur le passé et le présent, sur la nécessité de la transmission et sur le rôle de l’art. Amos Gitaï poursuit ce questionnement en proposant, pour le Palais de Tokyo, une vaste installation conçue comme une expérience émotionnelle et intime au sein d’une histoire collective. Investissant le sous-sol, il crée une promenade visuelle et sonore d’une densité exceptionnelle dans des images extraites de douze de ses films. TRACES a été montrée dans sa première version dans le cadre de la manifestation culturelle Evento à Bordeaux. Dans ces murs en ruines et désaffectés, où furent regroupés les biens juifs spoliés lors de la Seconde Guerre mondiale, c’est la violence de l’Histoire et de ses échos qu’il s’agit pour lui d’évoquer. Juxtaposant images et sons, d’une foule scandant « Mussolini » lors de la campagne électorale de la petite-fille du Duce au silence d’une vidéo tournée à Auschwitz, des convulsions du Proche Orient à la valse tendre d’un vieux couple à la veille de son arrestation, le parcours proposé par le cinéaste interpelle et ébranle. Il suscite en chacun de nous une réflexion personnelle sur les xénophobies qui déshumanisent les destins individuels.
Amos Gitaï construit ainsi, dans l’atmosphère
puissante et mystérieuse du bâtiment, les conditions
sensibles d’une transmission de la mémoire des lieux
et des événements.
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