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Musée d’art contemporain de Lyon
13.02 - 19.04.09
Affiche de l’exposition QUINTET par Joost Swarte
En 1967, Bande dessinée et figuration narrative, présentée au Musée des Arts décoratifs à Paris, inaugurait l'entrée de la bande dessinée dans le Musée. Cette exposition consistait à légitimer la bande dessinée à travers la Figuration Narrative, ou était-ce plutôt valoriser la Figuration Narrative par la bande dessinée ? En tout état de cause, l'ambiguïté demeure.
Le Musée d'art contemporain de Lyon s'intéresse depuis sa création et sous diverses formes à certains aspects de la bande dessinée. Ce sont des murs peints en 1984, ce sont 17 "bennes dessinées" en 1986 (qui sont autant de camions de ramassage d'ordures peints par 17 auteurs, qui circulent plusieurs années dans l'agglomération), et c'est l'organisation de deux festivals : Cent millions d'images (1998-1999) et Cent millions d'étoiles (1999-2000).
Or, Quintet n’est pas totalement une exposition de BD. Elle est consacrée à cinq auteurs dont l’univers, l’iconographie et les productions récentes dépassent largement le cadre du récit illustré et de la planche. Quintet est une exposition d'artistes.
Cette exposition présente 5 artistes : Stéphane Blanquet, Masse, Gilbert Shelton, Joost Swarte, Chris Ware.
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Stéphane Blanquet est invité à créer un espace qu’il décrit lui-même : "Mon espace : je le vois comme un parcours. Je vais y présenter des dessins, des photos de peintures sur peau, des toiles en ombres chinoises... La pièce principale de ce parcours étant une installation attraction, un circuit en huit où les visiteurs doivent monter dans les wagons, les actionner pour aller eux-mêmes découvrir ce qui se cache derrière les murs... On y découvrira des fresques murales et même une lanterne magique de taille humaine".
Stéphane Blanquet, Le pianiste, 2008 Encre, 21 x 21 cm Collection de l’artiste
- Masse, lui, renonce dans les années 80 à la 2D pour se consacrer à la 3D. Il n’abandonne cependant pas totalement le récit dans ses sculptures, qui, à elles-seules, sont de minis scénarios et de formidables réussites formelles. Dans l’exposition, elles dialogueront bien sûr avec certaines anciennes planches : les «rectangles» tant honnis par l’auteur.
Masse, La mondaine,
« Jamais la manie ne pourrait la quitter,
De ce petit zest de dynamite, dans son thé. », 1999
Fer, marbre rouge 140 x 90 cm
© Masse
Crédit photo : Blaise Adilon
- Joost Swarte est architecte, designer, auteur et créateur d’affiches. Il expose une très large sélection de plus de deux cents dessins, qui sont autant d’itinéraires à emprunter. 20 ans de création ! Chez un Maître des «contours», maquettes et objets seront du parcours.
Joost Swarte, Portrait de Kurt Schwitters, 1993
Pour la Société Lyonnaise de Transports en Commun, Lyon
Encre de Chine et encres couleurs sur papier
- Gilbert Shelton, auteur majeur de la contre-culture des années 60 est le plus BD de tous et le plus classique du groupe – entendez du Quintet. Il présente un ensemble d’illustrations, planches, posters et peintures qui rendent compte de cette création polymorphe et déjantée, des décennies américaines Flower Power aux années 2000. Des Freaks Brothers à Wonder Wart-hog via Fat Freddy et son chat, le choix des oeuvres incarne l’univers prolixe de cet artiste américain installé en France dans les années 80.
Gilbert Shelton, Fat Freedy’s cat, Starting with the nose, 1992
Encre et gouache 37 x 28 cm
Courtesy Gilbert Shelton
- Chris Ware, auteur prolifique au découpage novateur et exacerbé, présentera pour la première fois en France un ensemble de plus de 70 planches dessinées dans un foisonnement de cases vertigineuses. De Jimmy Corrigan à Quimby the Mouse en passant par Big Tex, Rocket Sam ou Rusty Brown ; ses héros évoluent dans un univers saturé de signes.
Chris Ware, Building Stories; Rich, II, 2003
Crayon bleu, encre et gouache blanche sur bristol 50,8 x 71,1 cm
Collection de l’artiste
La scénographie de Quintet repose sur la fluidité et la perméabilité des parcours en conservant l’unité de chacun. C’est une exposition collective certes, mais nous avons veillé à restituer l’intégrité de chacune des oeuvres en favorisant les multiples connexions, internes et externes à l’imagerie. Comme dans un quintet de Jazz où tous sont réunis par une communauté de pensée à la fois plastique et rythmique et où le thème laisse place à l’envolée unique et endiablée du soliste.
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