Exposition Marlène Mocquet

Le Musée d'art contemporain de Lyon présente l’oeuvre de Marlène Mocquet. Pour sa première exposition personnelle dans un musée, l’artiste récemment apparue sur la scène française occupe un étage du musée et expose une centaine de peintures récentes.

Quittant l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris, Marlène Mocquet participe à «Cadrage-Débordement» en 2006 mais elle expose en réalité depuis 2001 une peinture jaillissante et énergique. Vues sur le stand de la Galerie Alain Gutharc à la FIAC dès 2006, puis exposées à Rendez-vous à Lyon en 2007, les oeuvres de Marlène Mocquet font partie de celles que l’on n’oublie pas.

La peinture de Marlène Mocquet déborde par tous les pores de la toile, prête parfois à coloniser l’espace, mangeant les tranches, formant relief. La toile est travaillée à plat puis verticalement. Entre les deux, souvent un temps de réflexion, pour observer l’état de la couleur, les formes surgies de l’étalement des fluides. Puis vient le temps du détail, par l’ajout d’un petit rien, ou l’exagération d’un aspect.

Ses toiles, petites ou grandes, collectent parmi les flaques de peinture, les dépôts de matières, les empâtements et les coulures, une multitude d’anecdotes et d’historiettes, qui s’enchainent selon l’humeur à la façon du rébus, de la bande dessinée, ou de l’instantané photographique.

Ce qui caractérise ses tableaux, c’est l’étrangeté du phénomène d’apparition propre au médium. De la flaque naît le monstre qui dévore la poupée à robe rouge, saisie en quelques traits de pinceau. Une trainée de matière pâteuse laisse surgir par l’adjonction de quelques points noirs, des visages hurleurs pris de vitesse. Les personnages se jouent de l’espace et des dimensions, parfois gigantesques face à des lilliputiens, parfois minuscules dans un paysage infini. Sans qu’il soit véritablement possible d’en déterminer l’instant, la figure apparaît, l’histoire dramatique, naïve, hirsute ou «rigolote» s’articule dans l’enchainement des traces picturales, des adjonctions et des superpositions de couches. Marlène Mocquet se laisse surprendre par les différents états de sa peinture qu’elle maîtrise pourtant au plus près de sa forme, c’est ainsi qu’elle nous étonne et nous émerveille.