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Biographie Yazid Oulab
Yazid Oulab - "Echafaudage", 2009 - Corde, résine
300 x 170 x 60 cm.
Oeuvre réalisée pendant la résidence de Yazid Oulab à l'Atelier Calder à Saché, 2009.
© Courtesy Galerie Eric Dupont, Paris
"Tout mon travail est une réflexion politique sur la mémoire tronquée de l’Algérie dont le passé culturel et philosophique est occulté, comme si tout avait commencé avec la guerre d’Algérie. Je veux montrer que d’autres racines nous nourrissent." Yazid Oulab
L'artiste Yazid Oulab naît à Constantine en 1958.
En 1985, Yazid Oulab obtient le diplôme de l’Ecole des Beaux-Arts d’Alger. En 1992, il obtient le DNSEP à l’École de Marseille Lumigny.
Le travail de Yazid Oulab est souvent autobiographique, d’une grande polysémie et il donne à voir une pratique et un cheminement spirituel qui capte la poétique soufie.
"Toute la condition humaine repose sur cette volonté de s’élever et de se construire par l’apport
des connaissances et des expériences de ceux qui nous ont précédés et qui font de nous l’homme
d’aujourd’hui."
Yazid Oulab
Expositions Yazid Oulab (sélection)
2010 : Yazid Oulab - Galerie Eric Dupont
Pour sa troisième exposition personnelle à la galerie, Yazid Oulab poursuit sa réflexion sur
l’Homme et la place qu’il tient dans notre monde au travers d’une série d’oeuvres inédites
intitulée : Les Confessions négatives.
Yazid Oulab - "Mains", 2009.
Fil de fer barbelé
100 x 35 cm environ -
Oeuvre réalisée pendant la résidence de Yazid Oulab à l'Atelier Calder à Saché, 2009.
© Courtesy Galerie Eric Dupont, Paris
Parmi celles-ci, deux balances.
La première, haute de deux mètres cinquante est constituée de bois et de grillage. En guise de
plateaux, deux cages à oiseaux de forme octogonale nous rappellent ces poids utilisés naguère par
les commerçants. Ces volières abritant chacune deux oiseaux animent la bascule pour la faire
poétiquement osciller, puis retrouver son moment d’équilibre.
Une fois encore, l’artiste détourne un objet usuel et nous transporte vers un ailleurs spirituel et
poétique où l’homme peut rêver de prétendre à l’équité.
La seconde balance est vide. Il s’agit d’une vidéo dont la bande son est une récitation inspirée des
confessions négatives du jugement dernier d’Osiris dans le livre des morts égyptiens. Dans ces
confessions, le défunt énumère le mal qu’il n’a pas commis durant sa vie terrestre. Yazid Oulab
nous transmet ici ces confessions négatives adaptées à la société contemporaine.
Parallèlement, l’artiste présente un monument funéraire réalisé à partir de ramettes de papier
blanc afin d’illustrer une image de la tradition africaine : lorsqu’un homme âgé et sage meurt, il
est coutume de dire qu’une bibliothèque disparaît. Parce que l’homme se construit grâce à
l’héritage de ceux qui nous ont précédés, Yazid Oulab nous invite à feuilleter cette tombe et peutêtre
à apprendre du passé.
Illustration de l’héritage, les mains de barbelés, réalisées à l’atelier Calder en 2009, convoquent
un paradoxe.
Celui d’une main dessinée dans un matériau agressif et celui d’une main qui donne et protège. En
effet, ces mains n’incarnent-elles pas l’héritage qu’il faut protéger et qu’il faut aussi savoir
accepter de recevoir ?
Ne serait-ce pas un travail de mémoire que nous propose finalement l’artiste à travers ses
sculptures de gomme, métaphores de l’effacement et de la disparition ?
C’est de la place de l’homme, dans sa forme passée, présente et à venir, qu’il est question ici.
Trouver son équilibre, souvent menacé, et qu’il faut malgré tout maintenir. Ne serait-ce pas dans
cette difficulté que réside la clé de notre élévation ?
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