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Victor Burgin |
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Biographie Victor BurginL'artiste anglais Victor Burgin naît en 1941 à Sheffield. Il étudie au Royal College of Art puis à l’Université de Yale où il a notamment Robert Morris et Donald Judd comme professeurs. En 1967, Victor Burgin commence son activité artistique. Figure majeure de l’art conceptuel, son oeuvre explore les différentes relations possibles entre le langage et l’image, que ce soit à ses débuts avec la photographie ou plus tard avec la vidéo. Dès cette période, Victor Burgin développe un thème qui se fera récurrent dans son oeuvre : la critique de la perception de la femme dans l’art et dans la société.
Victor Burgin réalise en 1993 sa première vidéo, qui devient dès lors le médium qu’il privilégie. Se déplaçant à l’occasion d’expositions personnelles ou collectives, répondant aux invitations de différentes villes, l’artiste réalise de nombreuses vidéos. Marquées de références littéraires, cinématographiques, musicales et philosophiques, toutes évoquent - par l’image, le texte et la musique - la mémoire culturelle portée par chacun de ces lieux.
Expositions Victor Burgin (sélection)
Le Mamco présente une oeuvre vidéo de Victor Burgin, intitulée "Hôtel-Dieu", produite à l’automne dernier par le Jeu de Paume de Paris, à l’initiative du Mamco et du Printemps de Septembre à Toulouse. Présentée une première fois sous forme d’une installation à l’Hôtel-Dieu Saint Jacques à Toulouse, cette pièce évoque l’expérience de l’artiste dans ce lieu, par un jeu de correspondances entre images et récit en voix-off. L’occasion de suivre le travail le plus récent de Victor Burgin auquel le Mamco consacra une importante exposition en 2007 ("La Cinquième Promenade et autres oeuvres").
Une oeuvre de Victor BurginVictor Burgin, 2009-2010 Vidéo en boucle avec son, durée 14’30’’ Voix : Nathalie Richard La plupart des pièces vidéos et photos-textes de Victor Burgin sont réalisées en réponse à des invitations à travailler dans un lieu particulier, généralement une ville ou un bâtiment. Ainsi, Hôtel D – la version originelle d’Hôtel-Dieu – était sa réponse à l’invitation du Mamco, pour le « Printemps de septembre » de Toulouse, à créer une oeuvre qui se situerait dans deux espaces principaux de l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques : la Salle des pèlerins et la chapelle adjacente. L’hôpital Saint-Jacques et la chapelle dédiée au saint ont été fondés au début du XIVe siècle. Bien que l’Hôtel-Dieu ne serve plus d’hôpital aujourd’hui, il demeure une étape pour les pèlerins en route vers le tombeau de saint Jacques, à Compostelle, en Galice. La Salle des pèlerins était antérieurement connue comme la « Salle des portraits des bienfaiteurs », selon la pratique, établie au XVIe siècle, qui consistait à honorer les donateurs en plaçant leur portrait à l’intérieur de l’hôpital. Aujourd’hui, il ne reste sur les murs de cette salle que cinq de ces tableaux. Comme on peut s’y attendre, les portraits des bienfaiteurs montrent des gens de haut rang. Parmi les cinq figures peintes, la plus frappante est celle de Marie-Thérèse de Bourbon, duchesse d’Angoulême. Son portrait est accroché en face de celui de Marguerite Bonnelasvals, identifiée sur l’inscription au pied du tableau comme « fille de service ». Personne n’a pu jusqu’ici expliquer l’apparition de cette humble présence dans la parade des illustres.
Hôtel D comprenait quatre éléments : les deux espaces physiques de l’Hôtel-Dieu, une bande-image et une bande-son. La séquence d’images, assemblée à partir des photographies prises par l’artiste dans la Salle des pèlerins, était projetée en boucle dans une « boîte de visionnage » construite à l’intérieur de la salle elle-même. La salle montrée dans la boîte était donc la mise en abîme de la salle qui contenait cette boîte. L’« oeuvre d’art », ici, était en bonne partie réalisée par le visiteur dans son va-et-vient entre l’expérience des salles réelles et celle de leur représentation. Un va-et-vient analogue s’instaurait entre les images réelles et projetées dans la Salle des Pèlerins et la voix que l’on entendait dans la chapelle adjacente. Plutôt que son équivalent anglais voice-over, l’expression française de voix off paraît plus appropriée ici puisque le texte s’entendait non par-dessus les images mais à distance d’elles. Il était prévu, dès le moment de la commande, que l’oeuvre de Burgin inspirée par Toulouse pourrait être reconfigurée pour être présentée hors de son contexte original. À cette fin, Hôtel D a été transformé en une simple projection dans laquelle on entend cette fois la voix off « par-dessus » les images. Le nouveau titre, Hôtel-Dieu, fait mémoire du lieu de la première installation ; il évoque plus généralement les autres institutions de ce type. Ainsi, de nombreuses villes françaises possèdent un « Hôtel-Dieu Saint-Jacques » ou ont donné le nom d’Hôtel-Dieu à leur principal hôpital. Hôtel-Dieu associe aux images de la Salle des pélerins des images d’une chambre d’hôtel à Chicago, de même que le texte tresse des éléments prélevés dans des écrits techniques et méthodologiques, des souvenirs vécus, des bribes de fiction et des données de caractère fantasmatique. Le final est ainsi une description quasi onirique d’une scène qui s’avère issue d’un célèbre tableau de Poussin (parfois nommé Et in Arcadia ego). On peut voir dans cette vidéo une métaphore de la condition de l’artiste contemporain, mi pélerin portant son oeuvre à travers le monde, mi personnage « lost in translation ».
(Ce commentaire s’appuie en partie sur une note de l’artiste.)
Vidéo Victor BurginVictor Burgin par JeudePaume |
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