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Valérie Favre |
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Biographie Valérie FavreL'artiste peintre suisse Valérie Favre naît en 1959. Valérie Favre développe depuis 1991 une peinture figurative pleine d’énergie, d’humour et de sensualité où elle confronte, dans une matière expressive, la production d’une narration contemporaine aux archétypes du conte et de la psychanalyse. Après des débuts d'actrice, Valérie Favre assure s'être tournée vers la peinture pour quitter son rôle d’interprète et endosser la position de l’auteur. La lapine, femme hybride aux longues oeilles, une sorte d’autoreprésentation de l’artiste, côtoie l’aigle déchu, des centaures fragiles, la forêt allemande mais aussi le lion du logo Peugeot ou la déesse des films Columbia. Mais cette peinture n’illustre pas seulement un
panthéon personnel. Elle porte une réflexion sur la scénarisation contemporaine et la place que peuvent y
prendre les histoires personnelles.
Expositions Valérie Favre (sélection)
Peuplées de créatures chimériques, hybrides ou trans-genres, les peintures de Valérie Favre proposent au spectateur une expérience de l'ordre du déplacement. Au-delà du réel, ses peintures revisitent aussi bien les archétypes immémoriaux de notre société que les icônes de l'histoire de l'art occidental afin, respectivement, d'en désamorcer les stéréotypes et d'en renverser les figures dominantes. Procédant par séries, Valérie Favre puise dans un bestiaire personnel peuplé de créatures qu'elle décline dans des postures aussi inattendues qu'insolentes. Qu'il s'agisse de "Majorettes" affairées à une descente de croix empruntée à Rembrandt ou de "Lapines" en body et baskets, dont on ne sait si elles revêtent là une tenue sexy ou une tenue de combat, les figures de Valérie Favre bouleversent les codes habituels de la représentation. Avec ses "Idiotinnen" qu'elle fait jouer ici avec une Columbia désemparée, c’est au cinéma que Valérie Favre s’en prend. Déchue de son piédestal, la fière allégorie hollywoodienne, symbole d'une hégémonie culturelle ayant grandi avec le 20ème siècle, n'éblouit plus le monde de ses lumières trompeuses. Valérie Favre défie avec humour l’usine à rêves cinématographique ; ses "Lapines" produites en série sont comme les actrices de ses fictions alternatives et le "Columbia Kabinett" n’est autre que la métaphore de son atelier, de sa maison de production d’images. Par le filtre de la fiction, c'est pourtant à la réalité que nous renvoie Valérie Favre. Les figures qu'elle convoque, "Majorettes", "Idiotinnen", "Lapines", ne sont autres que les créations stéréotypées d'une conception masculine de la féminité. Mais tel est pris qui croyait prendre, les "Idiotinnen" ont plus d'un tour dans leur sac : en s'affichant avec la même désinvolture sur un ring de boxe qu'autour d'une descente de croix, elles occupent désormais un terrain longtemps resté l'apanage du masculin. Pas si idiotes que ça nos lapines...
Valérie Favre vit depuis une dizaine d'années à Berlin où elle se consacre à la peinture. Elle enseigne également à l'Universität der Künste depuis 2006.
Valérie Favre : site officiel
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