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Un été au bord de l'eauLoisirs et Impressionnisme |
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Musée des Beaux-Arts de CaenExposition du 27 avril 2013 – 29 septembre 2013Edgar Degas, Petites paysannes se baignant à la mer, vers le soir Le Musée des Beaux-Arts de Caen présente l'exposition "Un été au bord de l'eau – Loisirs et Impressionnisme". L'impressionnisme, ses paysages... mais également ses instantanés d'une époque où les loisirs connaissent un essor sans précédent. Dans la seconde partie du XIXe siècle, plages et bords de Seine, investis par une population en quête de divertissement, se développent à grande vitesse. Pour cette seconde édition de Normandie Impressionniste mettant à l'honneur le thème de l'eau, le musée de Caen se penche sur cet aspect particulièrement original et vivant de l'Impressionnisme. A découvrir, 80 tableaux mettant en scène des personnages s'adonnant à des activités de loisirs en lien avec l'eau, et notamment la mer : scènes de plage, des robes à crinolines jusqu'aux costumes de bain ; activités sportives comme la régate ou la baignade... Des sujets nouveaux pour les peintres de la fin du XIXe siècle, d'une part parce qu'ils correspondent au développement des villégiatures balnéaires et des activités qui en dépendent ; d'autre part parce qu'ils sont directement en lien avec la vie quotidienne, source d'inspiration inédite et particulièrement féconde pour les Impressionnistes. Le parcours de cette exposition s'organise autour de 5 chapitres : Aux origines d'un genre nouveau (Boudin, Prinet…), Plages (Morisot, Denis…), Bains (Degas, Kupka, Seurat…), Barques et voiles (Monet, Bonnard…) et Baigneurs. Point d'orgue de la manifestation, cette dernière section présente de grands formats peints par Renoir, Cézanne, Cross, Seurat ou Bazille - des artistes qui ont su dépasser le traitement académique du corps pour le peindre en pleine lumière, sous le soleil et au sein d'une nature triomphante.
L'événement réunit à Caen des oeuvres des plus célèbres artistes impressionnistes : Edouard Manet, Monet, Renoir, Gauguin, Cézanne, Seurat, Maurice Denis mais aussi de leurs contemporains étrangers, Mary Cassatt, Sorolla, Lieberman ou Kroyer.
"De toutes les scènes de plage présentées dans l'exposition de Caen, celle-ci est assurément la plus personnelle mais également la plus énigmatique. La composition présente l'aspect d'une juxtaposition aléatoire : les figures de trois baigneuses se découpent sur un arrière-plan composé d'une marine au soleil couchant, de trois baigneuses, l'une assise, la deuxième se séchant, la troisième se peignant. La facture esquissée confirmant qu'il s'agit là d'une oeuvre inachevée, une oeuvre en devenir qui renvoie aux mystères de la création.
Le thème du nu féminin et du bain de mer se retrouvent dans cette vision onirique, sous la forme d'une communion extatique des corps avec l'élément marin aux accents bruts et sauvages que n'aurait pas reniés un Gauguin. Ces trois silhouettes qui rythment puissamment le premier plan s'imposent dans un contraste saisissant. On ne peut manquer de les relier à ces jalons emblématiques
de la modernité que sont les Demoiselles d'Avignon (1907) et la Danse de Matisse (1910). Même schématisme de la forme, même recours au corps féminin pour exprimer une vision prometteuse."
Courbet a exploré, probablement le premier, les chemins d’une peinture atmosphérique, fasciné par l'étendue de la mer et l'immensité du ciel. Lorsqu'Eugène Boudin s'installe à Trouville en 1863, il réinvente la marine, en l’enrichissant de la représentation des bains de mer. Aux pêcheurs et aux marins peuplant traditionnellement les vues des rivages succèdent les estivants parisiens ou étrangers. De nombreux peintres (Prinet, Mozin, Duez, Stevens…) s’attachent particulièrement à ces détails pittoresques reconstituant avec précisions des scènes désuètes et charmantes.
La plage devint naturellement un espace privilégié par les premiers vacanciers à la découverte des plaisirs de la mer et à la recherche d'une nature encore indomptée. Sous le Second Empire, les villages de pêcheurs deviennent en quelques années de mondaines stations balnéaires, voyant apparaître riches villas et hôtels que bâtissent les architectes souvent originaires, comme leurs clients, de la capitale. À la recherche du dépaysement et du pittoresque, les vacanciers s'appliquent paradoxalement à reconstituer la société parisienne sur les plages normandes qui deviennent bientôt le « boulevard d'été de Paris ». Lors de leurs séjours sur la côte normande, Manet, Monet, Berthe Morisot, Degas, allaient eux aussi réaliser des scènes de plages réalistes conçues souvent comme des esquisses fraîches et spontanées. Cette séquence nous conduira jusqu’aux interprétations de Maurice Denis, mettant en scène sa famille lors de ses séjours réguliers dans sa villa de Perros-Guirec, ainsi qu’aux importantes contributions à ce genre des peintres étrangers tel que Kroyer, Liebermann, Sorolla…
Les vertus thérapeutiques de la mer étaient depuis longtemps connues, mais il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour que la baignade devienne une activité de loisir, il faudra même attendre la fin du siècle pour voir l'apprentissage de la nage se généraliser. Les plages se couvrent alors de cabines de bain, abri indispensable pour se préparer à affronter les vagues. On se baigne et on se promène vêtu, avec une ombrelle, par décence mais aussi parce que le teint clair reste encore la fierté des classes aisées. La remarquable toile de Degas Petites paysannes se baignant à la mer vers le soir, figurant des baigneuses nues privées de toute inhibition, demeure tout à fait exceptionnelle.
Les embarcations, voiliers, yachts, ou simples barques, vont captiver les peintres, pour elles-mêmes (Monet, Bocion) mais surtout pour les activités qu’elles permettent, courses, régates, promenades. Certains d’entre eux, comme Monet ou Bonnard, représenteront des scènes depuis les embarcations elles-mêmes.
Cette dernière section rassemblera des grands formats aux compositions souvent ambitieuses. En cherchant la
confrontation avec le grand genre et sa tradition séculaire, les peintres s’approprient le traitement académique du nu
pour le transcender et peindre les corps en pleine lumière, sous le soleil, au sein d'une nature triomphante. On
retrouvera là Renoir, Cézanne, mais aussi Cross, Seurat, Bazille. Cette séquence s’éloignera des rivages normands,
rappelant que l’Impressionnisme a aussi un volet méditerranéen.
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