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Studio 13/16 |
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Centre Pompidou, ParisOuverture le 11 septembre 2010A l’âge de la construction de soi et du rapport aux autres, la rencontre avec la création s’offre comme un élément structurant. L’adolescence est une des périodes où se cristallise la relation à l’art et aux institutions culturelles. C’est pourquoi le Centre Pompidou a souhaité consacrer un espace aux adolescents: le Studio 13/16, tout premier lieu spécialement dédié aux jeunes de 13 à 16 ans dans une grande institution culturelle. A partir du 11 septembre 2010, les ados sont invités à une expérience unique au Centre Pompidou: dialoguer avec des artistes et des créateurs, découvrir un espace de curiosité, entrer dans un territoire de liberté et de développement personnel. Inédit, cet espace de 250m² conçu par le designer Mathieu Lehanneur propose workshops, oeuvres interactives, vidéos et découvertes décalées. Pionnier depuis son ouverture en 1977, le Centre Pompidou a été la première institution culturelle à dédier au jeune public un espace de découverte, la Galerie des enfants et des programmes d’activités, les Ateliers.
Fidèle à cette mission de médiation culturelle, le Centre Pompidou innove une fois
encore en invitant les ados à participer au processus de création dans les domaines
qui les touchent plus particulièrement : Street art, arts plastiques, mode, danse,
design, sport et graphisme, notamment. Jusqu’au 18 décembre 2010, à travers
le projet MACADAM, le Studio 13/16 propose une relecture du milieu urbain.
Conçu comme un laboratoire de la ville, la programmation MACADAM confronte
le regard d’artistes de la scène contemporaine à l’univers dans lequel les adolescents
évoluent quotidiennement. Le thème de la rue est également le support de plusieurs
actions dans et autour du Studio 13/16, les mercredis, samedis et dimanches ainsi
que durant les vacances scolaires et certains soirs de la semaine.
-En plus de l’idée d’offrir aux ados un espace bien à eux, qu’est-ce qui a guidé votre inspiration pour ce lieu? Avant même que le Studio 13/16 ne soit baptisé ainsi, je rêvais d’un lieu pensé et construit comme un studio de télévision, de cinéma ou de musique, pour offrir aux ados le même potentiel d’action et de création. Les studios sont à la fois des lieux d’expérimentation et de production, où l’espace est pensé comme un outil de création. Le plus souvent, dans l’enceinte du musée, la création s’est déjà produite: on en admire les fruits, mais le processus est achevé, en «différé». Le Studio 13/16 est d’avantage pensé en temps réel, comme un direct. Le design intérieur est conçu dans cette optique. Loin d’une tentative de reconstituer un hypothétique «style ado», je n’ai gardé de l’adolescence que ce désir – et parfois cette capacité – de distordre les choses et les lieux. J’admire cette manière unique d’assouplir le monde pour mieux s’y intégrer. Et ce qui est vrai pour une ville ou un vêtement, l’est plus encore pour une institution, un musée… -Qu'est ce qui fait le caractère inédit du lieu? Quels sont ses éléments forts ? Le Studio 13/16 est un lieu souple, presque élastique. Tout ici semble en mouvement ou prêt à l’être. Un immense gril technique noir (plus de 120 m) se déploie sur la totalité du plafond pour accueillir tout le matériel pour le son et la lumière. Il permet d’y installer également des oeuvres, des écrans et tout ce qu’il reste à imaginer. Dessinant des courbes, des twists et des loops, il devient, suspendu, un impressionnant roller-coaster inversé. De part et d’autre de l’entrée, deux espaces lounge s’adossent aux murs. Ils sont dessinés comme des reliefs et semblent directement sortis d’un tube de dentifrice. Ses surfaces invitent à s’y poser selon toutes les postures - assis, couché ou entre les deux. Nous sommes ici sur un paysage, une mer… un terrain vague. Pour mieux jouer de la «transformation» et de l’«inversion», j’ai tenu à implanter un principe de vidéosurveillance inversée: le Studio 13/16 est un lieu où les ados peuvent surveiller le reste du Centre Pompidou, via différentes webcams. Au-delà du plaisir et de la reprise de contrôle, ces petits écrans disposés dans les lounges sont autant de fenêtres ouvertes sur la culture et la curiosité. -Comment pensez-vous que les ados vont «habiter» ce lieu?
Quand vous avez à concevoir des lieux comme celui-là vous essayez de le programmer. C’est-à-dire que
vous tentez d’en déterminer toutes les fonctions, les façons de le vivre, les rythmes etc. Vous élaborez
une règle du jeu. Autant les équipes du Centre Pompidou que les miennes ont oeuvré dans ce sens.
Mais le lieu sera aussi ce que les ados en feront. Le Studio 13/16 constitue en ce sens une expérience
unique. Imaginez : un des plus beaux musées du monde décide, de son plein gré, de s’ouvrir aux ados et
accepte de se laisser transformer et surprendre pour en reconfigurer avec eux les règles du jeu!
C’est à la fois humble et très intelligent de la part du Centre Pompidou. Je ne veux donc pas trop présager
de la façon dont les ados vont «habiter» ce lieu. Je voudrais juste qu’ils y glissent depuis la Piazza
jusqu’au Forum bas de façon naturelle, comme une attirance. Je voudrais aussi qu’ils puissent s’y retrouver,
élaborer, s’y draguer, se surprendre eux-mêmes, et pourquoi pas s’y endormir… J’espère enfin et surtout
que, dans le domaine de la création, le Studio 13/16 réussisse là où le collège et le lycée ont échoué.
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