Stéphane Blanquet

Le plasticien et dessinateur français Stéphane Blanquet naît en 1973.

L’oeuvre de Blanquet pour les revues Zero Zero et Blab! ainsi que sa collaboration avec Fantagraphic Books et Last Gap Comix ont fait de lui l’un des rares dessinateurs français contemporains actif dans l’univers des comics américains. Singulièrement, ses histoires ne comportent souvent pas de texte.

Pour Quintet, Stéphane Blanquet réalise une installation inédite où, après avoir emprunté un petit train,on découvre des dessins, des photos sur peau, des ombres chinoises, des fresques murales ainsiqu’une lanterne magique à taille humaine...

- Extraits de l’interview entre Jean Lambert-Wild et Stéphane Blanquet pour le catalogue de l’exposition Quintet :

- MONSIEUR BLANQUET, QU’EST-CE QUI DISTINGUE POUR VOUS LA SOUSCULTURE ? DIRIEZ-VOUS QU’ELLE EST UNE MANIFESTATION MONSTRUEUSE DE L’ART ? OU ENCORE LA CHAIR NUE DE NOS DÉSIRS COLLECTIFS ? OU PLUTÔT LA VIANDE FROIDE DE NOS PEURS ONANISTES ?

«POUR MOI LA SOUS-CULTURE EST LA SUR-CULTURE DE L’ART, C’EST UNE ÉVIDENCE. LA SOUS-CULTURE EST PLUS PERNICIEUSE, PLUS VIRULENTE, PLUS VICIEUSE QUE L’ART. L’ART ON SAIT OÙ LE TROUVER, IL EST AU CHAUD, MÊME S’IL SE DIT VIOLENT OU ANARCHISTE, IL RESTERA BIEN AU CHAUD SOUS SES DORURES. LA SOUS-CULTURE, ELLE, NE FAIT PAS SEMBLANT, NE SE DONNE PAS DE MÉDAILLES, OU ALORS EN CHOCOLAT. LA SOUS-CULTURE EST TOUJOURS EN DANGER, CACHÉE DANS LA JUNGLE, ENTRE UN PAQUET DE LESSIVE ET DES JOUETS EN PLASTIQUE BON MARCHÉ. MÊME SI PARFOIS JE FLIRTE AVEC LE MILIEU CHAUD ET CONFORTABLE, MÊME SI J’Y GLISSE UN DOIGT OU BIEN MÊME UN BRAS, LE RESTE DE MON CORPS EST DANS LES INTEMPÉRIES DES SOUS-SOLS.»

- POURRIEZ-VOUS ME PARLER DE VOTRE ACTIVITÉ D’ÉDITEUR ET DU COLLECTIF « LA MONSTRUEUSE» ?

«C’EST UNE LONGUE HISTOIRE, L’ÉDITION. J’AI COMMENCÉ À ÉDITER QUAND J’AVAIS 15 ANS, EN DÉCOUVRANT DES FANZINES, MAIS SURTOUT LES AUTO-PUBLICATIONS, LES GRAPHZINES, ETC. J’AI DONC PLONGÉ ASSEZ VITE DANS L’ÉDITION AVEC MON COLLECTIF CHACAL PUANT, PUIS J’AI COMMENCÉ À ÉDITER MES PROPRES LIVRES, EN PHOTOCOPIES SIMPLES, J’AI ENSUITE PROPOSÉ À DES AUTEURS DESSINATEURS DE LES PUBLIER SOUS LA FORME DE PETITS LIVRES SOLOS, AVEC LES MOYENS DU BORD... J’AI LANCÉ UN AUTRE COLLECTIF AVEC BEAUCOUP D’AUTEURS QUELQUES ANNÉES PLUS TARD QUI S’APPELAIT LA MONSTRUEUSE... MAINTENANT, MON ACTIVITÉ D’ÉDITEUR EST PLUS OBSCURE, PLUS EFFICACE PUISQUE J’AI REJOINT LE GROUPUSCULE UNITED DEAD ARTISTS... J’ÉDITE DES LIVRES D’IMAGES ET M’OCCUPE DU COLLECTIF LE MUSCLE CARABINE... J’Y INVITE DES DESSINATEURS, DES PEINTRES, DES ARTISTES QUI À MES YEUX SONT ESSENTIELS MAIS N’ONT PAS TOUJOURS LA VISIBILITÉ QU’ILS MÉRITENT... C’EST LE SEUL MOYEN QUE J’AI TROUVÉ POUR ME LAVER L’EGO APRÈS DEUX ANNÉES CONSÉCUTIVES OÙ J’AI BEAUCOUP FAIT D’EXPOSITIONS EN SOLO... ÉDITER, C’EST COMME UN BAIN CHAUD.»

- PLUSIEURS MONDES SE DÉPLOIENT DANS VOS PAYSAGES. CES MONDES, NOIRS OU CLAIRS, SONT TOUJOURS EN EMBUSCADE, ATTENDANT UN REGARD PROPICE POUR NOUS MORDRE LES YEUX. ÊTES-VOUS L’AMBASSADEUR DE TOUS CES MONDES OU LE JARDINIER QUI ORDONNE CES PAYSAGES?

«J’AI LA MAIN VERTE, DISONS VERDÂTRE, PLUTÔT GLAUQUE. LE GLAUQUE EST UNE TRÈS BELLE COULEUR QUI VACILLE DU CLAIR À L’OBSCUR, C’EST UNE COULEUR EN ÉQUILIBRE. JE JARDINE EN ÉQUILIBRE DANS DES ESPACES-TEMPS QUI OBLIGENT À L’ATTENTE D’UN DRAME ON CROIT SOUVENT QUE LA ROBE DU DRAME EST ROUGE, ÉVIDENTE, POUR MOI UN DRAME EN GLAUQUE, C’EST NETTEMENT MOINS DIRECT CAR C’EST SOUS CETTE ROBE EN ATTENTE QUE SE CACHE SOUVENT LE PIRE. JE JARDINE EN ÉQUILIBRE, EN GLAUQUE ET EN ROBE.»

Stéphane Blanquet : les liens

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