Saint-Nicolas 2012

Nancy célébrera la Saint-Nicolas 2012 les 1er et 2 décembre.

Fête traditionnelle lorraine, c'est à Nancy que la Saint-Nicolas est fêtée avec le plus de faste et de gaîté. Officiellement le 6 décembre, la fête de Saint-Nicolas mérite bien deux jours de festivités et se déroule en réalité le premier week-end de décembre : journées de liesse populaire, de défilés, de musique, de chars, de bonbons, de feux d'artifice, chaque année autour d'un thème différent tiré d'une page d'histoire de la Lorraine.

En France, la Saint-Nicolas est fêtée dans plusieurs régions du Nord et de l'Est. En Lorraine où il est le Saint Patron de la région, une relique est conservée dans la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, petite ville située à quelques kilomètres de Nancy. Le 6 décembre, jour de la Saint Nicolas, est un moment fort attendu de tous les petits Lorrains… Saint-Nicolas accompagné du Père Fouettard s'invite dans toutes les villes et villages. C'est l'occasion pour les enfants sages de recevoir présents et friandises bien avant que le Père Noël ne passe.

L'histoire démarre en Turquie, où Nicolas naît vers 270. A la mort de l'évêque de Myre, Nicolas est désigné comme le successeur amené par la Providence. Après sa mort, ses reliques sont acheminées par des marchands venus de Turquie à Bari en Italie. Vers la fin du XIe siècle, un chevalier lorrain, Aubert de Varangéville, rapporte une phalange du Saint vers Port, son village situé au bord de la Meurthe. Une église, aujourd'hui basilique de Saint-Nicolas-de-Port, est construite en 1093 afin de conserver la précieuse relique.

Le culte se répand au delà de la région, dans la vallée de la Moselle, la vallée du Rhin puis au XIIIe siècle dans toute l'Allemagne. En raison des miracles (guérisons et bienfaits) qu'on attribue alors à la présence de la relique, de nombreux pèlerins font le voyage vers le village lorrain de Saint-Nicolas-de-Port.

Un de ces miracles est particulièrement marquant : celui qui permit au chevalier lorrain de Réchicourt d'être libéré après plusieurs années de captivité dans un pays lointain lors d'une croisade. Vers 1230, le seigneur de Réchicourt part rejoindre son armée en croisade en Palestine. Arrivé en Turquie, il est fait prisonnier par les Sarrazins. Ceux-ci demandent une rançon en échange de sa liberté. Des mois s'écoulent sans que personne ne réponde à cette demande.

Au bout de plusieurs années, tout le monde en Lorraine l'a oublié. Le Sire de Réchicourt enchaîné prie chaque soir Saint Nicolas de le délivrer de sa prison. Un 5 décembre, vers 1240, en pleine nuit, il est réveillé par le froid. Stupéfait, il s'aperçoit qu'il n'est plus dans son cachot mais devant l'entrée de l'église de Saint-Nicolas-de-Port, en Lorraine. Depuis cette époque, une procession aux flambeaux est organisée chaque année le samedi le plus proche du 6 décembre dans la Basilique de Saint-Nicolas-de-Port pour remercier le Saint-Patron.



Autre événement majeur : en 1477, René II, duc de Lorraine, donne à Saint-Nicolas le titre de Saint-Patron de la Lorraine, après la bataille de Nancy, assiégée par les troupes de Charles le Téméraire.

Aujourd'hui, le miracle est encore un fait réel pour la ville Saint-Nicolas-de-Port : grâce à un don de 7 millions de dollars dans les années 1930 par une jeune Portoise, Camille Croué-Friedman, la magnifique Basilique peut reluire de tous ses feux. L'anecdote mérite qu'on s'y intéresse : Camille Croué-Friedman faisait le tour du monde. Lors d'un de ses voyages en 1933, le navire fut secoué par une tempête au large de Chypre. Camille prit alors l'engagement de faire un don à Saint-Nicolas si par chance elle sortait vivante de cette aventure. Et c'est ce qui se produisit : les dons se succédèrent, notamment pour restaurer la Basilique qu'elle adorait et qui avait souffert pendant des siècles de nombreux pillages et incendies dus aux envahisseurs successifs et à la révolution. A sa mort, l'intégralité de sa fortune a été léguée pour la restauration de la basilique.

En Lorraine, de nombreuses légendes sont rattachées à Saint-Nicolas. La plus connue est celle des trois petits enfants et du boucher : on raconte que trois enfants, après s'être perdus, demandèrent asile chez un boucher. Ils n'étaient pas sitôt entrés dans le logis que le boucher les tua, les découpa en morceaux, puis les mis au saloir dans un tonneau. Sept ans plus tard, Saint-Nicolas passait par là et frappa à la porte du boucher. Au dîner, il voulut manger du petit salé, conservé depuis 7 années dans le saloir. Apeuré, le boucher se sauva. Saint-Nicolas put alors ressusciter les trois enfants.

Cette légende a fait de Saint-Nicolas le patron et le protecteur des petits enfants, mais il l'est aussi des écoliers, des étudiants, des jeunes femmes, des condamnés et des prisonniers, des commerçants et des marins, des marchands de blé et des boulangers…

Si en Lorraine la fête de la Saint-Nicolas est une tradition populaire aussi importante que Noël, c'est aussi le cas dans d'autres régions de France, et dans de nombreux pays comme la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Turquie ou encore la Russie !

On retrouve des similitudes autour des personnages et du contenu de la fête :

- Un Saint Nicolas « unique » avec un vieil homme habillé de rouge, portant la mitre et une crosse, entouré d'un âne ou d'un cheval blanc et d'un assistant plus ou moins maléfique et espiègle.
- La traditionnelle distribution de friandises et de fruits aux enfants sages le soir du 5 décembre ou le matin du 6 décembre.
- Et partout, on retrouve une convivialité partagée avec les amis et voisins. Des chants et des poèmes en l'honneur de Saint-Nicolas sont récités dans les maisons ou lors de cérémonies religieuses.