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Plastique ludique : Libuše Niklová, designer de jouets

Musée des arts décoratifs, Paris

Exposition du 9 juin au 6 novembre 2011




De renommée internationale, le jouet tchèque s’inscrit dans la tradition du jouet en bois issu du mouvement Artel, mouvement moderniste d’art appliqué du début du XXe siècle, essentiellement actif à Prague. Après la Seconde Guerre mondiale, le bois est devenu un matériau trop cher à exploiter. C’est l’avènement du jouet en plastique industriel et standardisé que Libuše Niklová va bouleverser.

L’exposition débute par un ensemble rare de petits personnages et d’animaux peints à la main, le plus souvent équipés d’un sifflet, agréables au toucher et destinés à la petite enfance. Ces pièces ont été créées entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1960 pour la firme Gumotex Breclav où Libuše Niklová fut embauchée comme designer. Cette première série, initialement fabriquée en caoutchouc, fut ensuite réalisée en PVC. Tout au long de cette période la designer simplifie les formes et les silhouettes de ses personnages, pour aboutir, en 1964, à un ensemble de figurines incarnant des métiers : médecin, cosmonaute, ramoneur… Mais le nom de Libuše Niklová est surtout associé à la firme Fatra Napajedla pour laquelle elle créé, de 1963 à 1981, une série de jouets remarquables, que ce soient des jouets à assembler en polyéthylène ou des jouets gonflables en PVC. Durant ces années, Niklová est à l’origine de plusieurs inventions pour lesquelles elle dépose neuf brevets, notamment pour la série de petits animaux et de nourrissons au tronc flexible en accordéon. Elle a l’idée géniale de se servir d’un tuyau d’évacuation souple qui émet un son lorsqu’on le presse.

Le Chat, créé en 1963, connaît un succès immédiat. Il est suivi, entre autre, d’un Lion (1964), du Chien Rafan (1965) et de la Chèvre (1965). L’ingéniosité de ces jouets réside aussi dans le fait que l’on peut les démonter et les assembler comme des jeux de construction.

Parmi ses thèmes de prédilection, les animaux et les figurines comme les personnages de contes, occupent une place importante dans l’imaginaire de l’artiste. Elle dessine pour l’Exposition universelle de 1967 à Montréal une collection exclusive, Jules Verne, où l’on retrouve le célèbre bateau volant Albatros et le sous-marin Nautilus. Ces jouets, qui n’ont pas pu être présents à Montréal, ont été produits et vendus en Tchécoslovaquie.

Après avoir exploité les propriétés du plastique souple et dur, Libuše Niklová met au point une gamme très riche de jouets gonflables. Dans cette série, la designer donne à de petit sièges amusants, que les enfants peuvent déplacer facilement, des formes d’animaux qu’elle rend encore plus vivantes en les équipant de yeux mobiles et en y incorporant un petit sifflet. Parmi ceux-ci, le Buffle rouge (1971), l’Eléphant bleu (1972) et la Girafe jaune (1971), sont parmi ses créations les plus populaires.

Avec cette même technique, elle conçoit des jeux d’eau : bateaux, bouées, matelas pneumatiques, ballons, pour lesquels elle déploie ses talents de graphiste. Elle renforce leur attrait visuel par des motifs vifs et gais plus ou moins stylisés aux contrastes colorés, multipliant les effets d’optique



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