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peinture

Paris, ville rayonnante

Musée de Cluny

Exposition du 10 février – 24 mai 2010


L’exposition Paris, ville rayonnante présente de façon inédite plus de 200 oeuvres issues d’édifices prestigieux tels que Notre-Dame et la Sainte-Chapelle.

Clé de voûte
Clé de voûte : tête, collège de Cluny, Paris, XIIIe siècle, calcaire, 0.29 x 0.37 cm, musée de Cluny - musée national du Moyen Âge, Paris, © Rmn / Jean-Gilles Berizzi

Commencée au musée, la découverte de la ville d'hier et d'aujourd’hui se poursuit avec un parcours médiéval à travers les édifices et les vestiges du XIIIe siècle situés à proximité du musée de Cluny.

Au XIIIe siècle, Paris atteint un statut de capitale européenne et artistique. La présence du pouvoir royal et de l'Université comme sa prospérité économique font d’elle une des grandes cités du monde médiéval. Appréciée par les Capétiens depuis le Xe siècle, Paris devient un centre permanent du pouvoir royal sous le règne de Philippe Auguste. La ville s’impose comme un centre industriel et commercial notamment pour le livre. La peinture et l’enluminure atteignent un niveau d’excellence rarement égalé. Le prestige de la cité et sa richesse économique entraînent un afflux de population. La cité s’étend, suscitant la création de nouvelles paroisses et l’établissement de nouvelles institutions dans la ville et ses faubourgs. Les chantiers de construction se multiplient.

Du gothique classique au rayonnant. La génération précédente de l’architecture gothique avait établi les bases du tournant esthétique du rayonnant à travers les constructions de Bourges, Chartres, Reims, Amiens ou Beauvais. Les questions techniques résolues, les architectes se tournent progressivement vers de nouvelles recherches sur la forme et l’articulation de l’espace. Les changements stylistiques se produisent à Paris dès le premier quart du XIIIe siècle.

Notre-Dame et la Sainte-Chapelle. Entreprise dès 1160 par l’évêque Maurice de Sully, la cathédrale gothique de Notre-Dame est complètement remaniée au XIIIe siècle afin de se mettre au goût du jour. Le décor devient inséparable de la sculpture, la grande rose de la façade reprend un motif récemment utilisé à Saint-Denis, dont la forme rayonnante est emblématique du nouveau style. La Sainte-Chapelle marque un apogée de ce gothique rayonnant. Véritable reliquaire de pierre et de verre, elle fut construite à la demande de Saint Louis afin d’y abriter la Couronne d’épines du Christ et une partie des instruments de la Passion.

Des découvertes inattendues. De nombreuses oeuvres du XIIIe siècle ont été retrouvées dans des conditions extraordinaires comme les têtes des rois de Juda provenant de la cathédrale Notre-Dame. Mutilées et en partie détruites par les révolutionnaires, ces statues étaient recherchées depuis le XIXe siècle. Les têtes furent finalement découvertes par hasard, en 1977, dans les sous-sols de l’hôtel particulier qui abritait la Banque Française du Commerce Extérieur dans le IXe arrondissement. En 1990, lors de la construction d’un parking à proximité du musée de Cluny, c’est une autre oeuvre légendaire qui a ressurgi : la fameuse Vierge brisée du portail de la chapelle de Saint-Germain-des-Prés. La statue fendue n'a probablement jamais été mise en place. Elle fut enfouie et oubliée pour de longs siècles.

La sculpture. À l’image de l’architecture, la sculpture se fait plus légère. Les draperies sont fluides et les canons élancés. Un bel ensemble d’anges provenant de la priorale Saint-Louis de Poissy témoigne de la délicatesse de ce nouveau style. La sculpture architecturale est à l’honneur avec l’extraordinaire Adam provenant du revers de la façade du transept sud de Notre-Dame. Par l’élégance de sa posture et la finesse de la description anatomique, cette statue témoigne à la fois de l’héritage de l’Antiquité et de la virtuosité des grands artistes du XIIIe siècle.

Et les autres arts. A la fin du XIIIe siècle, les arts sont en étroite relation les uns avec les autres, le style rayonnant passe ainsi de l’architecture aux autres domaines. En matière d’orfèvrerie, les formes monumentales des édifices sont reprises dans la microarchitecture des reliquaires comme celui des saints Maxien, Lucien et Julien, provenant de la Sainte-Chapelle de Paris. De la même manière, les éléments architecturaux trouvent leur place dans les cadres qui structurent les feuillets d’ivoire et dans les décors enluminés des manuscrits présentés dans la dernière partie de l'exposition.



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