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Oser l'architecture |
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Hôtel des Arts de ToulonExposition du 15 septembre 2012 au 18 novembre 2012Atelier Bernar Venet © JL Bonillo L'exposition "Oser l'architecture" à Toulon propose une réflexion dynamique et argumentée sur les expérimentations architecturales contemporaines dans le Var.
La question des diverses formes d'un « mariage » possible entre la tradition et la modernité est récurrente dans la discipline architecturale, à l'instar des domaines de l'art et de l'artisanat. La tradition doit d'abord être comprise comme héritage et acquis de toute l'histoire du métier. Mais il s'y s'ajoute une autre dimension, la culture locale – en référence ici à la Provence ou à une aire plus large, la Méditerranée - qui met en jeu la notion d'identité. L'architecture se donne alors pour difficile mission de traduire des permanences culturelles.
Un sillon important de l'architecture moderne a hérité de l'idée néo-plastique (le mouvement hollandais De Stijl, des années 1917-1932) selon laquelle l'expression d'un édifice s'établit par des moyens prioritairement plastiques : rapports des volumes en tension, proportions harmoniques, jeu équilibré d'une gamme colorée limitée... Un autre sillon non moins important, affilié au rationalisme architectural, soumet l'expression plastique d'un édifice à l'affirmation des principes structurels, privilégiant à l'inverse une écriture et une esthétique de la construction.
A l'exigence d'intégration de l'architecture dans le paysage la réponse le plus souvent apportée dans notre région a été, et reste, le style néo-provençal. Dans cette acceptation des choses le paysage est conçu comme un artefact hérité et immobile, où se mêlent une version mythifiée de l'architecture traditionnelle et une vision réductrice de la spécificité des sites. Une autre forme de rapport au paysage est celle de l'établissement d'une complicité moins avec les architectures historiques qu'avec les éléments de nature : orographie, géologie, couvert végétal… Elle passe par la construction de dispositifs construits en dialogue avec les caractères d'un lieu précis. Sortant de sa forme canonique d'objet sculptural, l'édifice devient une intégrale du paysage par le moyen de murs-restanques, terrasses-prairies, fenêtres-tableaux, espaces dedans-dehors…
La familiarité de l'architecture avec les autres disciplines artistiques est inscrite
dans le projet conduit à partir de la Renaissance de métamorphose de l'artisan en
artiste, en intellectuel humaniste. Les institutions académiques traduiront cela
dans l'association de trois arts majeurs : peinture, sculpture et architecture. A la
figure de l'artiste complet (Michel-Ange…) s'est substituée une spécialisation et
une division du travail propre à la séquence contemporaine – XIXe et XXe siècle –
qui a provoqué besoins et désirs de collaborations et de passages, d'un art à un
autre, d'une discipline à une autre.
Le concept d'esthétique du sublime s'est d'abord développé, dès la fin du XVIIe siècle, dans l'appréhension des grands événements de la nature, désignant quelque chose d'impressionnant et de grandiose. Le courant romantique au XVIIIe siècle, dans sa volonté d'exprimer l'inexprimable, lui donnera un contenu alternatif à la notion de beauté. Dès lors « comme concept esthétique, le sublime désigne une qualité d'extrême amplitude ou force qui déclenche un étonnement, inspiré par la crainte ou le respect. » La très grande dimension en architecture est une des figures possibles du sublime. Elle est une occasion de s'exercer à cette valeur et à cette expérience qui est au-delà du beau, particulièrement quand les dispositifs construits affrontent leur logique à celle des espaces de nature.
Le Mouvement moderne avait construit sa vision de la « ville radieuse » en opposition avec le modèle de la cité héritée de l'histoire. L'urbanisation des périphéries urbaines dans la période des « Trente Glorieuses » sera loin de l'idéal imaginé. Elle témoigne d'un processus libéral de croissance où prévalent zonage, abaques d'ensoleillement, règles et normes d'hygiène, logiques de rendement et préfabrication. Mais la critique du fonctionnalisme et la sensibilité post-moderne ont réhabilité dès les années 70 les valeurs de l'urbanité traditionnelle. Un vaste consensus s'est établi depuis sur la nécessité de faire participer l'architecture à la construction de l'espace collectif de la ville, de ses ordonnances et séquences de lieux publics.
La programmation et la production d'édifices fonctionnellement spécialisés, les
équipements, se développent au XVIIIe siècle et deviennent un fait
quantitativement massif aux XIXe et XXe siècle. Figures le plus souvent isolées,
insularisées dans le tissu urbain des villes, les équipements y définissent une
structure monumentale. Cette monumentalité s'exprime dans des formes
diversifiées et hiérarchisées : De la mise en scène des lieux du pouvoir politique
au renfermement et au repli (prisons et dans une certaine mesure, écoles). La
symbolique et les formes de cette monumentalité évoluent à l'unisson de l'image
et du rôle – toujours en débat – de ces institutions dans la société : proximité de la
justice, humanisation de l'hôpital, ouverture de l'école sur la ville…
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