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La Manufacture de Sèvres de 1872 à 1905

Musée des Ursulines - Mâcon

Exposition du 19/03/2011 - 22/05/2011




Manufacture Sevres
Vase potiche A.B., 1895 - Vase Tcho-San, 1895 - Vase bouteille persane, 1885 - Tortue, 1900 - © P. Plattier, Musées de Mâcon

Le Musée des Ursulines met à l’honneur un ensemble d’oeuvres céramiques déposées par la Manufacture nationale de Sèvres en 1882 puis en 1906 et spécialement exhumées des réserves du musée dans le cadre de cette expositioninventaire.

Plus de cent objets - vases, pièces de forme, sculptures ou éléments décoratifs - sortis des fours de Sèvres entre 1872 et 1905 offrent la possibilité de découvrir un moment charnière de l’histoire du goût et de l’histoire de la manufacture à la période où celle-ci, aux prises avec la critique malgré la constante protection du gouvernement, connaît une profonde remise en cause.

Sous l’impulsion du Conseil de perfectionnement des Manufactures nationales, les dirigeants s’entourent de nouveaux collaborateurs, artistes renommés (Carrier-Belleuse, Sandier) et chimistes chevronnés (Salvetat, Vogt) qui parviennent à rompre avec l’esthétique des décennies précédentes, développer des techniques inédites et renouveler le choix des sujets autant que celui de la composition ornementale des objets, en tournant une nouvelle fois leurs regards vers l’Orient et le passé mais également en s’inspirant de courants contemporains, tel l’Art Nouveau.

Produits de la virtuosité technique et de l’audace des artistes, les porcelaines exposées au Musée des Ursulines évoquent cet âge d’or de la Manufacture nationale de Sèvres à la Belle Epoque, où diplomatie et élégance riment avec excellence.

  • Histoire de la Manufacture de porcelaine de Sèvres

    Tour à tour royale, impériale puis nationale, la Manufacture fondée par Louis XV a toujours été étroitement liée au pouvoir.

    Madame de Pompadour incite le roi Louis XV à créer un atelier de porcelaine tendre au château de Vincennes en 1740. En 1756, l’atelier est transféré à Sèvres, dans un bâtiment mieux adapté. Douze ans plus tard, deux chercheurs français découvrent un gisement de kaolin à Saint-Yrieix-la-Perche (Limousin) et off rent ainsi aux artisans de la Manufacture de Sèvres la possibilité de commercialiser la véritable porcelaine, dite porcelaine dure. Napoléon Bonaparte place à sa tête un savant, Alexandre Brongniart, qui lui assure un essor exceptionnel pendant un demi-siècle. Napoléon III l’installe dans les locaux qu’elle occupe encore aujourd’hui, aux confi ns du domaine de Saint-Cloud, en bord de Seine. Les productions, infl uencées par l’Extrême-Orient mais aussi par les autres manufactures européennes, refl ètent l’histoire du goût, de la diplomatie et des techniques.

  • Renouveau sous la IIIe République

    L’existence de la Manufacture est menacée par le fl ot des critiques qui s’abattent sur les oeuvres jugées trop académiques et offi cielles, ainsi que sur les dirigeants. La Commission de perfectionnement mise en place en 1871 défi nit les objectifs d’une réforme nécessaire : amélioration de la pâte pour obtenir des couleurs mieux glacées, emprunts techniques et esthétiques à la porcelaine chinoise, création de vases où la forme incarne à elle seule le décor, renouvellement du répertoire formel et ornemental par le recours à des artistes et chimistes reconnus autant que par un enseignement plus effi cace dispensé aux ouvriers et décorateurs.

    Le dernier quart du XIXe siècle est ainsi marqué par l’audace des formes et des décors, rendue possible par les innovations techniques.

  • Succès avec l’Art Nouveau

    Soutenu par le nouvel administrateur Emile Baumgart, Alexandre Sandier, directeur des travaux d’art depuis 1897, dessine un ensemble complet de formes nouvelles où les surfaces lisses côtoient les reliefs naturalistes mis à la mode par l’Art Nouveau. La fi guration cède le pas aux végétaux et animaux savamment placés sur les oeuvres de sorte qu’ils jouent avec leurs galbes. L’acmé de cette révolution, contenue mais réelle, se produit en 1900 lorsque la Manufacture se distingue à l’Exposition universelle par une présentation de pièces relevant exclusivement de l’esthétique Art Nouveau et renoue avec le succès.



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