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Klavdij Sluban

Biographie Klavdij Sluban




Le photographe Klavdij Sluban naît le 3 mars 1963 à Paris.

L'enfance de Klavdij Sluban se déroule à Livold en Slovénie. Il fait ses études secondaires et supérieures en France et se passionne pour la photographie dès l’adolescence.

En 1986, il obtient une maîtrise de littérature anglo-américaine ("L’adolescent dans la littérature anglo-américaine"), effectue un stage de tirage noir et blanc dans l’atelier de Georges Fèvre, puis voyage.

A son retour à Paris, Klavdij Sluban enseigne l’anglais. Puis s’installe à la campagne, en Slovénie. En 1992, il revient en France et se consacre à la photographie.

Il voyage successivement dans les Balkans, autour de la mer Noire, en ex-Union-Soviétique, autour de la mer Baltique, dans les iles de la Caraïbe, à Jérusalem, en Amérique centrale et en Asie : Chine (par le train transsibérien), Japon, Indonésie-Jawa, Bali, Sulawesi.



Photographie en prison


De 1995 à 2001, Klavdij Sluban anime un atelier de reportage avec les adolescents au Centre des Jeunes Détenus de Fleury-Mérogis (Essonne). Leurs travaux étaient exposés au sein de la prison à la fin de chaque stage. Henri Cartier-Bresson est venu régulièrement les encourager, ainsi que d’autres photographes tels Marc Riboud et William Klein.

Depuis 1998, poursuivant ce projet, il travaille de manière similaire, avec une dynamique et un échange photographiques, avec des jeunes détenus de centres de détention en ex-Union Soviétique (Russie, Ukraine, Géorgie, Moldavie, Lettonie), notamment dans les camps disciplinaires de Mojaisk et d’Ikcha aux environs de Moscou, de Kolpino près de Saint-Petersbourg, de Kaliningrad ainsi que dans les camps disciplinaires de Tbilissi et Khoni (Géorgie), Lipcani (Nord de la Moldavie) et Cesis (Lettonie).

Depuis 2000, Klavdij Sluban a créé un atelier photographique à Celje (Slovénie) dans l’unique prison pour jeunes détenus du pays ainsi qu’à Krusevac et Valjevo (Serbie).

En 2006, il a mis en place des ateliers dans les prisons pour jeunes détenus à St-Patrick’s Institution, Dublin, Irlande.

Depuis 2007, Klavdij Sluban travaille avec les gangs d’adolescents (« maras »), d’Amérique centrale, en installant des ateliers à l’intérieur des prisons de la Zona 18 et de Chimaltenango au Guatémala, ainsi que dans les prisons d’Izalco et de Tonacatepeque au Salvador.



Site officiel Klavdij Sluban




  • Site officiel



    Expositions Klavdij Sluban (sélection)




  • 2011 : Klavdij Sluban, "L’expérience des confins" - Hôtel des Arts de Toulon

    L'Hôtel des Arts de Toulon présente du 2 avril au 22 mai 2011 une exposition consacrée à Klavdij Sluban.

    "J’ai découvert les photographies de Klavdij Sluban à l’occasion d’une exposition qui lui était consacrée à l’Hôtel de Sauroy en 2008 dans le cadre du « Mois de la Photo » à Paris. Le choc fut immédiat et l’ébranlement provoqué, durable. Un embarquement au long cours pour les confins de l’Europe centrale à bord du Transsibérien et du Transtibétain.

    Erri de luca qui a préfacé l’ouvrage Transsibériades consacré à ses photographies, écrit : « Le photographe a la nostalgie de la neige maternelle de l’enfance qui le rebordait dans son coin de terre, mais ici la neige est devenue une lèpre blanche, elle ne recouvre pas le sol, elle le ronge. Son silence est oppressant. Le photographe utilise rarement une vitesse d’exposition rapide pour fixer une course, un mouvement. Il laisse plus souvent un temps de pause plus long sur le diaphragme fermé, pour que le silence imprègne la pellicule. L’immobile a besoin de plus de temps pour affleurer. »

    Sluban nous donne ainsi à voir d’immenses paysages livides ou crépusculaires baignant dans une lumière plombée, où l’on croirait entendre le vent de la steppe souffler ; espaces désertiques dont la démesure et le vide sont rendus palpables par la présence toujours énigmatique et surprenante de l’homme ou de l’animal dont l’insignifiance nous permet en contrepoint d’en fixer l’échelle. Le monde dans lequel se meut Sluban, est celui des plaines qu’il arpente indéfiniment en quête, peut-être, d’une révélation, de quelque chose de l’ordre du numineux ; c’est le monde d’Andreï Tarkovski au croisement du vertical et de l’horizontal, du religieux et de la matière.

    Les vues de lieux habités possèdent une force d’évocation et une perfection formelle égales. La distribution des noirs, des gris et des blancs découpe des espaces géométriques quasiment abstraits dans lesquels on entr’aperçoit des silhouettes de passants, de passagers de trains, des visages clos et mutiques.

    La photographie de voyage, comme le reportage de guerre est un genre dont je me suis toujours défié car soit elle recherche le pittoresque, soit expose de façon suspecte la misère et les tragédies humaines.

    Sluban, comme Stanley Greene et Josef Koudelka pour la guerre, n’encourt pas ce double reproche. Pour preuve les remarquables photographies prises dans les prisons et les centres pénitentiaires en France et dans plusieurs régions du monde. Une thématique pourtant très délicate à traiter, et pour Sluban une autre forme de confins à explorer, puisque la prison se situe à l’extrême frontière du territoire social.

    Cela fait maintenant plus de dix ans qu’il a mis en place et anime des ateliers de reportage photographique avec des jeunes détenus, à Fleury-Mérogis d’abord, puis dans d’autres établissements à travers le monde. Ses photographies ne sont donc pas les dépouilles et les trophées d’un chasseur d’images, mais constituent la partie visible d’une expérience humaine d’une exceptionnelle densité et traduisent la profondeur de son engagement personnel.

    Klavdij Sluban explique ce choix : « Je me suis intéressé à la prison, davantage comme lieu que comme thématique. Quand je délimite mon cadre, même si c’est à un niveau aussi vaste que celui d’une région, je me cogne à un moment aux frontières, de la même manière que je me cogne aux murs des prisons, aux parois des cellules. Ma photographie de voyage et la photographie que je pratique en prison avec les jeunes détenus sont intimement liées. Elles ne sont pas antinomiques : l’une est un voyage débridé et l’autre est enfermée dans un espace confiné. Elles partent pourtant d’un même questionnement. »

    Deux univers extrêmes et tragiques qui par le regard de Sluban acquièrent une dimension poétique et une unité étonnantes, au point qu’il n’est pas toujours aisé de distinguer ce qui relève du carcéral ou du monde extérieur. Un climat uniformément « slubanien » résultant pour une part du caractère polysémique et presque neutre de ses images et de leur lumière incomparable. La magie froide et envoûtante des noirs et blancs de Sluban. Le noir à propos duquel Odilon Redon pouvait dire « il faut respecter le noir, rien ne le prostitue. » Une formule qui pourrait parfaitement s’appliquer à Klavdij Sluban.

    L’exposition de l’Hôtel des Arts présente une sélection d’une centaine de photographies de Klavdij Sluban, qui couvre les différents cycles de son travail."

    Gilles Altieri, directeur de l’Hôtel des Arts, commissaire de l’exposition



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